Resident Evil: Extinction (Charlie Clouser)

Les morts haïssent les vivants

Disques • Publié le 07/11/2012 par

Resident Evil: ExtinctionRESIDENT EVIL: EXTINCTION (2007)
RESIDENT EVIL : EXTINCTION
Compositeur :
Charlie Clouser
Durée : 64:11 | 34 pistes
Éditeur : Lakeshore Records

 

2.5 out of 5 stars

Étant donné que Brian Tyler, longtemps annoncé sur Resident Evil : Extinction, a préféré aller illustrer une autre saga horrifique de seconde zone (Alien Vs. Predator), c’est finalement Charlie Clouser qui a hérité du projet. Entre deux collaborations avec James Wan (Dead Silence, Death Sentence) et Darren Lynn Bousman (Saw III et IV), celui qui fut le clavier de Nine Inch Nails pendant sept ans signe un score dans la droite lignée de ses précédents et poursuit avec constance son exploration de la veine « synthético-électro-rock ». Le terrain ayant déjà été balisé par des spécialistes du metal, du gothique et de l’horreur, Clouser marche sur leurs traces et propose dès l’ouverture un thème qui évoque beaucoup celui du générique de Resident Evil. Sa musique s’avère donc froide et métallique à souhait, parfaitement adaptée aux paysages arides et à la photo blanchâtre du film, plongeant le spectateur dans un univers de fin du monde mêlant vestige de technologie et retour à la barbarie. On pense plusieurs fois aux Terminator de Brad Fiedel, dont Clouser se fait ici le digne héritier.

 

D’une efficacité imparable, le score de Resident Evil : Extinction propose bon nombre de séquences d’action stupéfiantes marquées par des explosions de guitare électrique et de batterie ou encore par un déchaînement percussif propre à déclencher des arrêts cardiaques. La tension est entretenue du début à la fin par des rythmes synthétiques omniprésents et par de constantes ruptures de ton destinées à vriller les oreilles et à faire sursauter l’auditeur : une nouvelle fois, on le comprend, Clouser est là pour nous entraîner en Enfer. Hélas, après la tétralogie des Saw, il semble que le musicien ait déjà dit tout ce qu’il avait à dire dans le domaine et soit amené à répéter exactement les mêmes formules : se retrouver à signer des partitions interchangeables au bout de seulement quatre ans de carrière, c’est tout de même un peu gênant…

 

Certes, Resident Evil : Extinction tient ses promesses en matière d’ambiances terrifiantes, mais gageons qu’il ne récoltera pas un enthousiasme délirant et suscitera tout au plus un intérêt poli – en outre, le disque durant plus d’une heure, cela devient fatiguant… Tout comme dans Doom de Clint Mansell, autre score pour un film adapté d’un jeu vidéo horrifique et composé dans une veine très similaire, ce sont finalement les passages contemplatifs et nostalgiques qui s’avèrent les plus réussis et les plus intéressants, doués d’une sorte de lyrisme évanescent et désespéré qui rappelle celui de Death Sentence, hélas inédit. Des morceaux envoûtants comme Flysolated, Perimeter Fire et Carlos Hug sont la preuve que Charlie Clouser devrait s’essayer à autre chose qu’à l’horreur s’il ne veut pas qu’on se souvienne de lui uniquement pour Nine Inch Nails…

 

Resident Evil: Extinction

Gregory Bouak
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