The Prodigies (Klaus Badelt)

Graine de voyous

Disques • Publié le 23/06/2011 par

The ProdigiesTHE PRODIGIES (2011)
THE PRODIGIES
Compositeur :
Klaus Badelt
Durée : 54:49 | 19 pistes
Éditeur : Milan Music

 

2 out of 5 stars

Klaus Badelt étant bien intégré dans le paysage musical et cinématographique hexagonal, il ajoute une corde à son arc en explorant un nouveau genre. En effet, l’auteur de A Bout Portant se charge d’élaborer, selon ses dires, une ambiance noire en phase avec le ton de The Prodigies, film français en motion capture plus adulte que la moyenne des films d’animation. A l’écoute de l’album, on comprend bien les intentions du compositeur, sans que le résultat soit tout à fait probant.

 

Alors que les équipes de production et de réalisation souhaitaient sans doute que le score se démarque du tout-venant musical franco-français (si tant est qu’il existe), Badelt peine à apporter un réel exotisme et, au contraire, verse parfois dans le déjà entendu. En effet, la formule électro orchestrale – pourtant riche de possibilités – n’amène pas beaucoup de reliefs à cette histoire de jeunes adolescents dotés de pouvoirs destructeurs. On décèle dans la partition un aspect torturé par la présence d’un violoncelle qui étire ses notes grinçantes, probablement pour signifier la souffrance morale et la colère sourde des personnages. Mais si l’instrument solo n’était pas intégré à l’ensemble, son jeu évoquerait excessivement l’esprit dérangé du Joker dans The Dark Knight, d’autant que ce n’est pas le seul élément plus ou moins emprunté à Hans Zimmer. La partition est également assez peu mélodique, fruit d’une démarche consciente qui construit un environnement sonore assez dense et hostile. Il faut bien avouer que malgré le soin apporté, nous sommes confrontés à une certaine monotonie et à pas mal de répétitions, bien que la musique originale ne dure qu’à peine trois quarts d’heure, complétée sur ce disque par trois chansons dans le vent.

 

L’originalité du projet ne nous met donc pas à l’abri d’un certain formatage et même si Klaus Badelt propose des techniques séduisantes, il n’y a pas grand-chose dans The Prodigies qu’un autre musicien n’aurait pu proposer. Dommage.

 

The Prodigies

Sébastien Faelens