PLANET 51 (2009)
PLANÈTE 51
Compositeur : James Seymour Brett
Durée : 42:56 | 12 pistes
Éditeur : Decca Records
Pour mettre en musique Planet 51, on aurait pu s’attendre à voir débarquer n’importe quel clone de John Powell ou Harry Gregson-Williams en provenance des studios Remote Control, qui semblent habituellement avoir le quasi-monopole de ce type de productions. Mais surprise, c’est le nom de James Seymour Brett, presque inconnu des béophiles jusqu’à aujourd’hui, qui est annoncé. Entré dans le métier par la grande porte en 1997 en collaborant avec Michael Kamen et plus récemment avec Harald Kloser (sur Alien Vs. Predator, 10,000 BC et 2012) en tant qu’orchestrateur et chef d’orchestre, il rejoindra finalement la nébuleuse Remote Control en participant à Ella Enchanted (Ella au Pays Enchanté) de Nick Glennie-Smith et à Transformers de Steve Jablonsky. Vous voyez qu’on n’y échappe pas ! Mais rassurez-vous, James Brett s’élève heureusement plusieurs crans au-dessus de Rupert Gregson-Williams, Ramin Djawadi et consorts, notamment par la qualité de ses orchestrations.
Interprétée par le London Metropolitan Orchestra, sa musique pour Planet 51 contient tout ce que l’on pouvait attendre d’un tel projet : grandes mélodies lumineuses et chatoyantes, thème principal lyrique à souhait, séquences d’action palpitantes, mickey-mousing très présent, déchaînements tonitruants… Tout cela n’est pas original pour deux sous mais renoue agréablement avec la tradition classique de compositeurs et orchestrateurs tels Bruce Broughton, Joel McNeely, Mark McKenzie, William Ross, Conrad Pope, qui misent à fond sur le symphonique et font très peu appel à l’électronique et au rock – contrairement aux musiciens de Remote Control par exemple.
Le score de James Brett avait donc largement de quoi satisfaire les aficionados, d’autant plus qu’il alimente généreusement les images, ce qui aurait pu donner lieu à un album de 45 minutes tout à fait honorable. Hélas, l’album édité par Decca, blindé de reprises des grands tubes rock des années 50, ne propose qu’une suite de sept minutes consacrée à la musique originale. Ce morceau rend très peu justice au travail du compositeur, omettant notamment tous les délicieux pastiches des grands classiques cinématographiques et musicaux parmi lesquels des envolées au theremin renvoyant immédiatement à The Day The Earth Stood Still (Le Jour où la Terre s’arrêta) de Bernard Herrmann mais aussi à Howard Shore (Ed Wood) et à Danny Elfman (Mars Attacks!). Bien que l’on puisse se consoler en se disant que James Brett a encore de beaux jours devant lui, cet album totalement inutile est tout de même une grosse déception.