Jasper, Pingouin Explorateur (Florian Tessloff)

Happy Feet

Disques • Publié le 20/05/2010 par

Jaspe, Penguin ExplorerJASPER, PENGUIN EXPLORER (2008)
JASPER, PINGOUIN EXPLORATEUR
Compositeur :
Florian Tessloff
Durée : 39:32 | 23 pistes
Éditeur : MovieScore Media

 

3 out of 5 stars

Premier long-métrage du metteur en scène allemand Eckart Fingberg adapté d’après la série télé animée qu’il avait créée en 2002, Jasper Und Das Limonadenkomplott (Jasper, pingouin explorateur) surfe sur la vague d’engouement qui existe à l’encontre des pingouins et des manchots depuis quelques années. Compatriote du réalisateur, le jeune compositeur Florian Tessloff est encore un illustre inconnu chez nous mais affiche déjà un CV fort honorable. Compositeur additionnel du récent Pandorum signé Michl Britsch, il a également été l’assistant de Mark Isham sur The Majestic et The Cooler (Lady Chance). Il s’est ensuite essayé en solo à la comédie (Süperseks), à la fantasy (Ich Sehe Was, Was Du Nicht Siehst), au polar (Das Duo) et au biopic (Der Baader Meinhof Complex) avant d’en arriver au film d’animation, tout cela à seulement 32 ans.

 

Si l’on peut dire que Jasper s’éloigne des canons américains, il est en revanche un peu difficile pour la musique d’y échapper complètement : outre le vétéran David Newman, on a souvent l’occasion de penser aux clones issus de Remote Control, studio dont l’origine, il faut quand même le rappeler, est l’Allemagne. Cela dit, on trouve également un son plus européen lors des multiples passages qui font intervenir des instruments inattendus et/ou au fort potentiel comique, et bien que cette musique ait sans doute été composée un peu avant (les deux films étant par contre sortis le même jour en France), on peut parfois y trouver des similitudes avec certains morceaux de Kerity, la Maison des Contes de Christophe Héral.

 

Jasper

 

Le score de Florian Tessloff remplit donc largement le cahier des charges et nous sert tout ce que nous étions en droit d’attendre : une musique très bien orchestrée et agréable à écouter, un thème principal lyrique et entraînant, des mélodies chaleureuses et chaloupées associées aux héros, des moments d’émotion délicats et reposants, de nombreuses pistes de suspense et d’action échevelées… Ce sont évidemment les cordes qui dominent, soyeuses lorsqu’elles renvoient aux gentils et menaçantes lorsqu’elles évoquent le méchant et ses sbires, mais l’essentiel repose également sur des bois délicats et malicieux, sur des trompettes et sur des instrumentations jazzy façon cartoon.

 

Le compositeur se permet également de petits délires référentiels (la guitare du titre-phare de Pulp Fiction, un harmonica, un banjo et une guimbarde façon western, de la musique de cirque…), s’offre une incursion en Inde dans My Little Lucifer ou dans les îles jamaïcaines : loin de se limiter à la banquise, il nous fait voyager un peu partout. Fraîche, colorée, dynamique et très abordable, sa musique verse fréquemment dans le mickey-mousing sans pour autant ressembler à du Disney ni s’avérer pénible ou ennuyeuse, et se permet même quelques envolées épiques surprenantes. Une fois encore, remercions le label suédois MovieScore Media d’avoir exhumé cette petite perle qui autrement n’aurait sans doute pas connu une quelconque diffusion, et souhaitons tout le meilleur à Florian Tessloff pour la suite de sa carrière.

 

Jasper

Gregory Bouak
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