Prophecy (Leonard Rosenman)

Into The Woods

La décade prodigieuse • Publié le 26/02/2019 par

ProphecyPROPHECY (1979)
PROPHECY : LE MONSTRE
Compositeur :
Leonard Rosenman
Durée : 42:37 | 20 pistes
Éditeur : Film Score Monthly (2010)

 

4 out of 5 stars

 

Au fin fond de la forêt endormie, sous l’œil morne d’une lune gibbeuse, un couple sommeille en une communion paisible avec la nature. C’est alors que surgit une forme titanesque, croisement mutant entre un ours et un phacochère, qu’une apocalyptique vérole défigure. Tandis que madame s’époumone d’effroi, monsieur, prisonnier jusqu’aux sourcils de son sac de couchage, tente de s’enfuir avec toute la vivacité d’une chenille amorphe. Crac ! Un coup de griffe, et le voilà qui explose en un nuage de plumes blanches, comme au sortir d’une bataille de polochons… Vous avez dit Troma ? Macache ! Aussi Z apparaisse-t-elle, cette scène sort droit d’un film d’horreur « de prestige », au générique garni de talents. Parmi ceux-ci, Leonard Rosenman, figure incorruptible de l’avant-garde, auteur pour le cinéma de partitions toutes plus anxiogènes les unes que les autres. On jurerait ce type coulé d’une pièce dans un chaudron rempli de bronze et d’airain en fusion. Même la séquence-gag précitée, où l’enfer des dissonances déchaîne sa lourde cargaison de cuivres écorchés, est incapable de fissurer d’une malheureuse lézarde le premier degré derrière lequel le compositeur élabore ses patibulaires clusters. Il y a forcément maldonne, qui sait, peut-être une homonymie surréelle, quand les inénarrables « Robocooooop ! » scandés à pleins poumons dans RoboCop 2 sont attribués à la baguette meurtrière de Rosenman.

  Alors comme ça on se gare sur les places handicapés ?

Benjamin Josse
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