Jennifer 8 (Maurice Jarre)

Seule dans la Nuit

Disques • Publié le 10/07/2019 par

Jennifer 8JENNIFER 8 (1992)
JENNIFER 8
Compositeur :
Maurice Jarre
Durée : 39:17 | 18 pistes
Éditeur : La-La Land Records

 

4 out of 5 stars

 

Un thriller du peu prolifique Bruce Robinson dans lequel l’inspecteur Berlin (Andy Garcia, très « bankable » à l’époque) revient vivre dans sa ville natale après des déboires conjugaux. Là, il commence vite une enquête dans un institut pour jeunes filles aveugles, aidé dans sa tâche par la belle Helena (Uma Thurman), elle aussi non-voyante, comme ça elle ne voit pas combien l’inspecteur est moche ! Non, là je digresse… Le film fonctionne plutôt pas mal avec ses vieilles trognes de Lance Henriksen et John Malkovich. Berlin verra-t-il la vérité à temps ? La musique originale est signée Christopher Young, un « score solide pour un thriller réussi »  comme nous le disions à l’époque dans l’opus 18 de Leitmotiv avec mon éminent confrère mais néanmoins ami Christophe Lemaire. « C’est bien joli tout ça, mais c’est quoi le rapport ? » nous dira le lecteur attentif. J’y viens. Maurice Jarre était le compositeur choisi avant que la production ou le réalisateur n’en décident autrement. Nos oreilles auraient pu ne jamais entendre le résultat, mais La-La Land Records en a décidé autrement en exhumant la partition vingt ans plus tard.

 

L’approche de Jarre est complètement différente, surtout pour l’ouverture. Là où Young lorgnait vers le Goldsmith de Basic Instinct, Jarre se fait tout d’abord bucolique et doux en nous gratifiant d’un Main Title lyrique dans son style bien identifiable. Et même si évidemment notre compositeur n’évitera pas la musique à suspens, jamais il ne sacrifie l’effet à la mélodie, ce qui est une sacrée gageure sur ce genre de film. A noter, une bonne utilisation des percussions et d’un piano dont Young semble s’être rappelé (si tant est qu’il a entendu le travail de Jarre), mais surtout la beauté d’un violon pour, semble-t-il, décrire Helena. Mais ça, hélas, nous ne le saurons jamais. Coup de cœur et très chouette partition qui se termine sur un ultime thème d’une grande beauté. Difficile de comprendre après écoute pourquoi ce score a été rejeté, même si le travail de Young est également très chouette. Très frustrant aussi, puisque je rêve maintenant de revoir le film avec la musique de Maurice Jarre.

 

Jennifer 8