Source Code (Chris Bacon)

La mémoire dans le wagon

Disques • Publié le 24/05/2011 par

SOURCE CODE (2011)
SOURCE CODE
Compositeur :
Chris Bacon
Durée : 48:22 | 16 pistes
Éditeur : Lakeshore Records

 

2 out of 5 stars

Après ses récentes partitions pour Alpha & Omega et Gnomeo & Juliet, Chris Bacon s’échappe de l’animation pour s’atteler au thriller de science-fiction. Tandis que Duncan Jones tente de donner de la profondeur au scénario que Mark Gordon – producteur de Roland Emmerich – lui a mis dans les mains, le compositeur parviendra-t-il à sortir des conventions actuelles ? Difficile en effet pour le réalisateur de Moon d’honorer une telle commande et, à vrai dire, il en va de même pour l’assistant de James Newton Howard.

 

A l’écoute du début de l’album, Bacon semble s’en tirer assez bien : l’entrée en matière est énergique à défaut d’être vraiment originale, l’orchestration étant déployée pour annoncer un suspense haletant. Cette dernière mise effectivement beaucoup sur les instruments acoustiques, même si elle admet avec parcimonie – et bonheur – quelques incursions synthétiques. Le savoir-faire du compositeur s’entend également dans l’utilisation des cordes et des bois lorsqu’il faut faire planer le mystère au-dessus du personnage de Jake Gyllenhaal. On sent dans ces premières minutes une volonté de moderniser un héritage, mais aussi une parenté avec une esthétique que l’auteur de The Fugitive (Le Fugitif) entretenait à une période maintenant révolue. La suite se révèle bizarrement décevante et mollassonne puisque les partis pris de départ s’effacent doucement mais sûrement, phénomène accentué par la tendance que prend la partition a s’endormir gentiment avec des morceaux parfois très fonctionnels. Même dans des moments censés injecter un peu d’énergie au récit, Bacon semble rester en retrait et multiplier les pistes sans grande passion. Quelques accès romantiques se font cependant remarquer et soulignent avec sobriété que l’homme d’action peut s’arrêter de courir pour une femme malgré son emploi du temps chargé.

 

Au bout du compte, le travail de Bacon se révèle peu surprenant mais surtout bien trop sage, malgré un début prometteur et une fin joliment impliquée par la love story de ce Source Code. Peut-être la faute à un scénario un poil plus alambiqué qu’à l’accoutumée et donc nécessitant des explications de texte en cours de film, au détriment d’une approche musicale volontariste… Dommage pour nous, dommage surtout pour Chris Bacon.

 

Source Code

Sébastien Faelens