Les Cauchemars Naissent la Nuit

Sweet Dreams (Are Made Of Vice)

La décade prodigieuse • Publié le 30/01/2019 par

Les Cauchemars Naissent la NuitLES CAUCHEMARS NAISSENT LA NUIT (1973)
LES CAUCHEMARS NAISSENT LA NUIT
Compositeur :
Bruno Nicolai
Durée : 69:22 | 18 pistes
Éditeur : Digitmovies (2008)

 

3.5 out of 5 stars

 

Les années 60 à peine englouties par les ténèbres de leur crépuscule, Jess Franco persista et signa : jamais plus il ne redeviendrait l’habile artisan capable d’honorer, avec une très professionnelle méticulosité, et même de vrais éclairs graphiques, les films populaires qu’on lui commandait jusqu’alors. L’abscons Necronomicon s’était chargé d’ouvrir la voie, Les Cauchemars Naissent la Nuit s’y engouffra sans le moindre regard en arrière. Budget rachitique et scénario passé au laminoir d’un avant-gardisme flou tracent grossièrement les contours d’une vaste hallucination, où les zooms molestant les rotondités nues de la petite reine du bis Diana Lorys font office de seul repère un tant soit peu tangible. Bruno Nicolai, pas encore évincé de la nébuleuse Franco par le stakhanoviste Daniel J. White, vagabonde au sein de ce déroutant labyrinthe d’un pied sûr, en habitué des frasques parfois tout aussi timbrées de Cinecittà. Quand l’indicible mélancolie du violon ne le dispute pas à un piano bredouillant, quand le malaise de l’héroïne déboussolée ne suinte pas de longues et inhospitalières nappes de cordes, des interludes jazz s’en viennent distiller leurs somnolentes langueurs. On reconnaît en ceux-ci la patte Franco, envahissante plus souvent qu’à son tour, mais témoin sincère des sentiments du cinéaste qui, toute sa vie, se consuma d’amour pour la musique américaine.

  Joli cauchemar, non ?

Benjamin Josse
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