Pandorum de Michl Britsch
Les extraits m'avaient intrigué, et ayant récemment vu le film (que j'ai trouvé sympa, surtout visuellement, ça m'a fait penser à de la BD de SF européenne), j'ai enfin écouté le CD avec attention. Et j'accroche carrément bien en fait!
Le compositeur Michel Britsch est apparemment nouveau dans le domaine du cinéma. Si j'ai bien compris les notes du CD, il viendrait du monde de l'électro, plus ou moins underground, si qui n'est pas trop étonnant quand on sait que le film est produit par Paul WS Anderson. Cela dit, Britsch insiste beaucoup dans ses notes sur l'aide apportée par Florian Tesslof (compositeur de
Jasper, sorti chez MSM), pour les parties orchestrales notamment. Tesslof est crédité à la production et à la composition additionnelle. La création du score est intéressante car Britsch a commencé son travail en créant le temp-track du film... en composant de la musique sur les images d'
Alien. Evidemment, le film et le score, sont très nettement inspirés de la saga.
Et le score de
Pandorum alors? Ce que je vais dire va très certainement faire fuir pas mal de monde, mais il me rappelle le travail d'un Graeme Revell qui aurait consacré beaucoup de temps et d'attention à sa musique (ce qu'il ne fait que trop rarement), de Tomandandy sur
The Hills Have Eyes d'Aja (en plus travaillé/complexe) ou encore d'Amon Tobin sur ses BO de jeux vidéo (en moins audacieux, mais plus dramatique).
La recherche de sons est très intéressante, avec pas mal de manipulations de sons accoustiques (voix - celle du compositeur entre autres, guitares, violoncelle et percussions - ces dernières exécutées par un groupe nommé Elbtonal) et de bidouillages électro. Cela me fait aussi penser par moments à certaines expérimentations de John Frizzell.
Malgré tout ça et, étrangement, le résultat est très musical (ça n'a rien à voir avec le chaos -que j'apprécie!- d'un
Dead Space de Jason Graves par exemple), même si ce sont les textures et les rythmiques qui priment. Quand l'orchestre apparaît, ce sont surtout des cordes que l'on entend (avec des cuivres un peu plus en retrait), soit pour accentuer le suspense, soit pour apporter une bouffée d'air/lumière dans l'atmosphère très claustrophobique de l'ensemble. Le compositeur lui-même avoue dans ses notes que son travail est autant du design sonore que de la musique. Le résultat m'a convaincu en tout cas.
Pour se faire un avis, autant écouter le générique de fin,
Discovery/End Credits. Excellente pièce de presque 8 minutes, qui reprend les idées musicales du film en les développant davantage.