Je reconnais que son audace musicale me parait assez retenue,même sur des compositions comme GENESIS, MICROCOSMOS,BELPHEGOR,si on doit la comparer à certaines audaces du passé,qu'elles furent réalisées par TAKEMITSU, MACCHI, MORRICONE,GOLDSMITH,SCHIFRIN ou encore d'autres dont les noms ne me viennent pas à l'esprit. Je me dis toujours qu'il pourrait aller encore plus loin dans l'audace. C'est vrai que je me suis déjà fait cette réflexion. Cependant,c'est compensé par une poétique et une fantaisie sonores qui lui sont toutes singulières. Peut-être que dans les années 6O/70,son audace naturelle aurait davantage eu l'occasion de s'émanciper,parce que les cinéastes,à cette époque-là,étaient sans doute moins frileux que ceux d'aujourd'hui.Julien a écrit :Janus a écrit:
Ce que COULAIS a amené au genre symphonique,depuis CORALINE,c'est une couleur,une féérie,son âme poétique. de plus,c'est superbement écrit et orchestré par ses soins.
On dirait un peu une sorte de croisement entre la musique de Danny Elfman et celle de Thomas Newman. Ce n'est pas d'une audace folle mais dans l'écriture orchestrale et les combinaisons instrumentales c'est vrai que c'est plutôt recherché, je te l'accorde.
La "Sea Symphony" est bien sûr une très belle pièce mais VAUGHAN-WILLIAMS est plus globalement un compositeur bienJulien a écrit : Janus a dit:Ambitieuse? La SEA SYMPHONIE de RVW l'était sûrement,mais elle aurait pu l'être plus encore,tout autant que la SYMPHONIEN°3 de son compatriote et contemporain HAVERGAL BRIAN (1876-1972),par exemple, que je trouve plus moderne,bien qu'elle ne fut pas composée en hommage à la mer.
La Sea Symphonie de Vaughan-Williams d'ailleurs n'est pas vraiment d'une grande modernité et elle est même d'un style musical plutôt conservateur je trouve; cependant il y a une certaine puissance dans l'effectif orchestral et choral que je trouve assez impressionnant. C'est une musique qui possède par endroit un souffle lyrique indéniable. Sinon je ne connais rien des travaux d'Havergal Brain mais je me doute bien que l'on puisse trouver quantités d'œuvres plus modernes datant de la même époque.
ancré dans la tradition musicale britannique de son époque. Un compositeur anglais qui s'avéra un peu en avance sur son temps fut JOHN FOULDS 1880-1939,je trouve. Son parcours est très intéressant et possédait déjà cette idée très murie de synthèse musicale entre Orient et Occident. Il se rendit en Inde dans cette optique où il composa des pièces pour ensembles d'instruments indiens traditionnels,seulement voilà, le choléra interrompit brutalement ses recherches en 1939.
C'est certes dommage mais c'est aussi compréhensible car la musique appliquée a pour vocation première d'illustrer un film.Julien a écrit : Janus a dit:J'estime que BRUNO COULAIS est un compositeur audacieux et personnel mais n'oublions jamais que la musique de film n'a pas pour vocation première d'être ambitieuse.
Eh oui, c'est bien dommage d'ailleurs !
Ce qui est terrible c'est de penser systématiquement incompatible le fait d'innover,d'expérimenter et le souci légitime de
servir un film au mieux. C'est vrai que certains cinémas ne s'y prêtent guère non plus et sur un film comme LA CHUTE DE
MUSSOLINI,le pourtant audacieux EGISTO MACCHI a composé quelque chose de classique,ce qui me parut raisonnable vu
la réalisation très académique d'ALBERTO NEGRIN.
Cet humour m'est,de toute évidence,bien plus parlant chez SCHNITTKE et KAGEL que NYMAN,mais c'est vrai qu'il s'agit d'un compositeur plutôt singulier et je comprends volontiers qu'il puisse avoir ses aficionados.Julien a écrit :Janus a écrit:Je ne déteste pas NYMAN bien que je possède peu de lui et qu'il ne hante pas mes nuits de mélomane. Comme GLASS etcertains autres,il est de ces compositeurs de goût moyen qui (créativement parlant) se mordent la queue et dont le style musical ne m'est pas impressionnant.
Nyman est un cas à part de toute façon. Mais il y a un certain humour dans sa musique que j'aime beaucoup. En particulier dans sa manière arrogante de se réapproprier le répertoire baroque. Schnittke faisait un peu ça lui aussi même si chez lui c'était musicalement plus sophistiqué. Il a eu également sa période "aquatique", en composant la musique du documentaire de Peter Greenaway : Making a Splash, que je trouve excellente.