Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

[Scorebob]

Celui-ci donc ?

https://www.discogs.com/fr/sell/item/3316249542

A mon souvenir oui , mais il doit bien y avoir un chapitre consacré a cette sortie plus loin dans les forum non ?

[PatrickB]

La réédition du premier film de la trilogie chez Beat n'est plus disponible. Quelqu'un a pu mettre la main dessus pour comparer si ça valait le détour par rapport à l'édition précédente ?

C'est une simple réédition, sans doute remastérisée, comme on dit, mais sans morceaux supplémentaire. L'édition précédente, inespérée aussi, était très correcte, bien représentative de la musique dans le film, à part quelques brefs passages.

L'autre évènement, beaucoup plus grand, est en effet l'édition enfin en bonne et due forme de "...Et pour quelques dollars de plus", près de 60 ans après. Beaucoup plus consistante que la musique du premier opus, elle a été attendue en vain par des personnes dont certaines sont décédées depuis... Il s'en est fallu donc de peu pour que cela arrive à notre cher vieux Lee !
Et au vu de la durée de certains morceaux, et des retours d'auditeurs l'ayant pris très tôt, ils ont eu accès aux bandes car des passages sont plus longs et d'autres ne sont pas dans le film. Il manque aussi des morceaux entendus dans le film, mais comme ici on n'aime pas trop les intégrales, ce ne sera un problème que pour les fans.

[Lee Van Cleef]

Beaucoup plus consistante que la musique du premier opus, elle a été attendue en vain par des personnes dont certaines sont décédées depuis... Il s'en est fallu donc de peu pour que cela arrive à notre cher vieux Lee !

[Simonunder]

Salut !

Franchement, je pensais pas voir ça de mon vivant non plus... Comme quoi, certains miracles arrivent, même 60 ans après ! Ça me fascine toujours de voir à quel point certaines bandes peuvent être "perdues" pour le grand public mais finissent par réapparaître, parfois dans des versions encore plus riches.

En tout cas, le travail sur la durée des morceaux et ces fameux passages absents du film, c’est le genre de cerise sur le gâteau qui fait plaisir. Bon, pour les puristes des intégrales, ça râlera sûrement un peu, mais on les connaît... jamais complètement satisfaits.

D'ailleurs, c'est un peu comme avec les robes de demoiselle d’honneur pour femme ronde : trouver la perle rare prend du temps, mais quand on tombe enfin dessus, on est ravi de voir quelque chose de beau et d’adapté pour toutes les silhouettes. Tout est une question de patience et de savoir chercher au bon endroit !

[Haricolin]

Ecoute d'une compilation offerte par mon frère à Noël, Ennio Morricone Collected



J'ai commencé par le premier CD, et à côté de choses bien connues et toujours très plaisantes à réécouter (Le clan des siciliens, La bataille d'Alger, Tepepa), il y a quelques pistes que je ne connais que peu voire pas du tout et qui sont parfois très bien (Gott Mit Uns, Love Circle ou Slalom). Une sélection très western pour ces débuts de carrière, curieux de ce que me réservent les deux prochains CD.

[Dadid]

La filmo de Morricone est un puits sans fond, ou presque, rares sont ceux qui ont pu l'atteindre - je les félicite pour leur persévérance ! Les pépites cachées sont nombreuses, c'est pourquoi je sors régulièrement au hasard un des 15 CD du fameux coffret ci-dessous, et suis rarement déçu !

Hélas il n'est pas donné... https://www.ebay.it/itm/125923923093

[Haricolin]

Visionnage et écoute de Città Violenta. Bo de polar jusqu'au bout, on a surtout droit à un thème saccadé et menaçant. Le reste de la BO se situe entre le jazz et le côté très dissonant cher à Morricone, et pas mal de pistes plus mouvementés sur des rythmes réguliers. C'est vraiment un drôle d'objet mais très intéressant à écouter.

[Lee Van Cleef]

Un chef-d'oeuvre hargneux que celui-là, porté de bout en bout par une énergie à même de flanquer les murs de briques par terre. La première fois qu'il heurta de plein fouet mon crâne constellé de larges tavelures, l'incroyable thème principal y abandonna une excavation de la taille d'une bouche à feu !

[Haricolin]

Visionnage et écoute d'un film largement moins réussi, Hundra. Bon, passons sur le film, vraiment nul, pour parler de la musique. Morricone assume comme le film la repompe de Conan avec tout d'abord un morceau très emphatique, assez sympa qui semble vouloir tourner en boucle avec ses choeurs déchainés. A côté, on a un thème romantique efficace. Le reste du score parait prendre un peu de recul sur le film, appuyant plus un côté comique pas toujours présent à l'image, avec de nombreuses pistes de comédies assez amusantes avec plusieurs petits motifs et surtout le thème principal, appuyant sur la volonté d'émancipation d'Hundra, très utilisé dans le film et tout à fait enthousiasmant. Très content

[Lee Van Cleef]

Rico, toi à qui il arrive ici et là de déplorer des choix d'écoute dont l'ostensible anarchie possède quelque chose des zigzags du delirium tremens, j'ai présentement à te soumettre une astuce idéale pour cimenter la cohérence qui te fait défaut : enchaîner après le sympathique Hundra sur son presque siamois Red Sonja. Même heroic fantasy du pauvre, même compositeur, même cuivres qui chez lui ne furent à ce point altiers, au point d'en acquérir peu ou prou la rigidité d'un corset, qu'à de rarissimes occasions.

[Dadid]

C'est clair, on est plus proche des costumes amidonnés d'un "Cape & épée" à la française que des nippes odorantes d'un film de barbares...

[Haricolin]

Encore faudrait il trouver le film, mais oui ça fait longtemps que je veux le voir (et l'écouter).

[Scorebob]

Recherche Kalidor la légende du talisman.

[Ratatouille]

Parce que j'en ai envie...

[Haricolin]

Visionnage et écoute de l'excellent Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto. Un exercice de variations, comme Morricone aime tant les faire, autour du thème principal principalement et de 4 thèmes qui s'y raccrochent. La marche principale est exceptionnelle, marche militaire distordue sournoisement un truc presque bancal, saugrenu et presque ridicule, parfaitement raccord avec le personnage. Le reste se compose donc de variations proches sur le même thème et notamment d'un chouette thème des rêves, tantôt mystérieux, rêveur et romantique, toujours dans un registre sautillant. On pourrait s'ennuyer après plus d'une heure de variation et pourtant le score demeure jusqu'au bout intéressant, par l'intelligence, la pertinence et l'originalité de sa proposition.

[PatrickB]

C’est au tour de BEAT Records d’annoncer une expansion en BO de Morricone (et Nicolai), dite "complète"
(on ne sait pas ce que cela veut dire en italien !) . Comme l’ancien CD du même label, le CD couple 2 films :
- Sepolta via (1973), drame historique d’Aldo Lado, avec thème principal romantique, solos de harpe ou guitare et moments d’atmosphère et de suspense.
- L’anticristo : film de peur « diabolique » de De Martino, avec morceaux difficiles pour cordes et pour orgue (pour public averti). De bonnes surprises, plus écoutables ?

Bonne nouvelle en tout cas, les nouveaux CD continuent à un rythme qui reste raisonnable, même si on n'attendait pas d’abord cela en BEAT…

[Ratatouille]

Aux experts...

j'arrive pas à trouver le film et je me demande s'il y a plus de musique dans le film que sur le CD... j'adore le thème et c'est malgré ses complicationnitudés Morriconniennes... un album que j'adore...

Dois-je vraiment oublier Palerme ?

[Haricolin]

Aux experts...

j'arrive pas à trouver le film et je me demande s'il y a plus de musique dans le film que sur le CD... j'adore le thème et c'est malgré ses complicationnitudés Morriconniennes... un album que j'adore...

Le film est bien dispo en location sur au moins 5 plateformes de VOD
https://www.justwatch.com/fr/film/oublier-palerme

[Ratatouille]

Merci pour ta réponse

En fait je sais pourquoi j'adore cette musique...


J'aime ce côté carré, terriblement syncopé...

Je suis loin alors très loin de dire que ce morceau-ci est pour moi le pire quand je dois venir au travail en me levant alors que je ne travaille pas dans une usine... et pourtant Morricone l'avait déjà bien compris juste avec ce thème...


En vieillissant on redécouvre des compositeurs
qu'on ne portait peut-être pas dans notre coeur,
mais mis à l'épreuve de certaines douleurs,
tour à tour charmeur,
limite cabotineur,
voir même à la limite de dépasser l'heure,
on se rend compte vite fait que l'oeuvre,
prendre le pas sur notre ampleur.
Que leurs partitions nous éloignent des malheurs...

Et je ne parlais pas de Gustav...

Bonne soirée à tous !

[Dadid]

Bonne soirée le poète scanneur !

(mais tu devais vouloir écrire "prend le pas sur notre ampleur", non ?)

[Ratatouille]

Oui, mais non

[Haricolin]

Visionnage et écoute de Espion, lève toi. Pas l'album le plus original du maestro, avec des thèmes qui font sérieusement penser au Marginal ou au Clan des Siciliens. Mais il faut tout de même remarquer la marche principale, excellente de tension et de suspense, développée à foison à notre plus grand plaisir. Le thème d'Anna est assez lyrique et celui du personnage principal est efficace. Du bon, à n'en pas douter

[Haricolin]

Visionnage et écoute de San Babila ore 20: Un delitto inutile. Le film était pas terrible. La BO est pas mal. Une marche distordue en thème principal comme Morricone aime les faire, rien d'original mais toujours réussi. Un thème plus romantique, très jazzy, plus surprenant et le seul morceau vraiment original pour une jeune fille du film, bien sympa. Le reste, c'est pas mal de musiques intra-diégétiques et du travail de tension un peu générique pour le maestro. Professionnel.

[Haricolin]

Visionnage et écoute de The Best Offer. Très impressionnant. A l'image c'est d'une discrétion rare, appuyant subtilement des éléments cachés ou parfaitement visibles de l'image avec une très grande intelligence. En isolée c'est aussi super, très scientifique (il faudra que je la réécoute plusieurs fois) mais c'est très intéressant sans que ça soit stérile. Un très beau travail sur les voix féminines et une alternance d'ambiance (polar, romance, mélancolie) qui réussit sur tous les points. Tout simplement génial

[Dadid]

Un grand merci pour cette mise en avant, Haricolin ! Un de mes Morricone des années 2000 préférés, avec La corrispondenza où il se renouvelle dans un style plus "ambient" (toute comparaison mise de côté). Le film est très bien aussi, sur une idée que De Palma aurait pu développer.