Jimbo a écrit :J'ai commandé la BO de Rogue One au Père Noël, et l'ai écoutée sans avoir vu le film : je n'ai pas été plus emballé que ça, même si ce n'est pas le plus mauvais score de Giacchino...
Ce n'est peut-être pas la meilleure façon d'approcher une musique de film pour la première fois.
C'est pourtant une approche que j'ai de plus en plus, et que j'apprécie. Si tu savais d'ailleurs combien de films j'ai découvert par la BO ! Pour rester sur Giacchino, c'est le cas avec The Incredibles, par exemple : le score m'a scotché (et me scotche toujours ; j'adore ce style), et ce n'est qu'après l'avoir entendu que j'ai finalement décidé de regarder le film (qui est super aussi).
C'est bien la première fois que quelqu'un se plaint que la musique prend le dessus sur les effets sonores. En général, c'est le contraire. Et les réalisateurs qui favorisent la musique sont tellement rares.
Là, ce n'est vraiment pas favoriser la musique, c'est empiler bruit et musique, tout se confondant dans un brouhaha peu lisible. Ni les effets ni la musique n'en sortent gagnants. Et encore moins le côté dramatique. J'ai le sentiment d'être pris pour un naze ne comprenant pas l'histoire, et à qui il faut en faire des tonnes pour que je pige ce qui se passe ! Beuh...
C'est une critique entendue sur tellement de films et pour tellement de compositeurs. Cette critique est une consécration à elle seule. Elle signifie que le compositeur a une patte reconnaissable, son style unique. Et c'est un tour de force que Giacchino parvienne à ça sur un Star Wars qui pourrait trop facilement devenir une imitation de Williams sans son propre style. Pari réussi pour lui donc.
Qu'on reconnaisse un compositeur, oui, bien sûr, mais qu'on ait l'impression d'entendre le thème et l'ambiance d'un autre film, non. Certes un même compositeur reprend souvent des choses d'une BO à l'autre, mais ça doit rester cosmétique, léger. Là, pour moi, ce n'est pas le cas, c'est trop voyant (enfin audible).
Qu'on soit clair, je n'attendais pas du JW ! Ça m'aurait encore plus déçu. Contrairement à ce qui a été dit plus haut, les reprises des thèmes arrangés à la sauce Giacchino ne me dérangent pas en tant que tel (au contraire, je trouve ça toujours intéressant), mais c'est ce qu'il en a fait qui me gêne : là, c'est sans surprise, sans innovation. Ce qu'avait fait McNeely sur Shadows of the Empire m'avait plus emballé.
Autre exemple : les compositions de Patrick Doyle, Nicholas Hooper, Alexandre Desplat prenant la suite de JW sur les Harry Potter sont géniales. Elles ont effectivement leurs propres styles, mais tout en préservant l'idée de départ. Elles apportent toutes des choses très intéressantes.
Je cherche toujours le rapport entre les deux compositeurs. Ils sont plutôt des anti-thèses l'un pour l'autre. Ils sont les leaders des deux grandes tendances bien distinctes de la musique de film actuelle.
Bon, OK, j'exagère un peu ! Mais quand même : où est passé sa créativité, qu'il avait sur la musique de Cloverfield, par exemple ? Même si ce n'est pas vraiment une BO, puisqu'elle n'apparaît que pour le générique, cette pièce est superbe, pleine de choses nouvelles, surprenantes.
Il faut toujours se méfier des premières mauvaises impressions sur une musique, surtout lorsqu'elles sont données à l'emporte-pièce comme ça. On se retrouve souvent des années plus tard à revenir sur son avis. Très objectivement, Rogue One est une partition solide (malgré le peu de temps laissé à son écriture). Elle sert parfaitement son film et regorge de moments virtuoses ou poignants. Elle réussit le pari fou de rendre hommage à Star Wars tout en étoffant l'oeuvre entière de Giacchino. Elle se bonifiera avec le temps et les écoutes, à n'en pas douter !

C'est un avis après 10 jours d'écoute, et je n'aurai évidemment pas le même dans 2 ans. Mais pour autant, cet avis n'a-t-il aucune valeur ? J'ai aussi l'expérience inverse : super emballé par des BO après avoir vu le film et pendant quelques semaines, et puis les trouver fades, des années plus tard.
Pour le moment, ici, même s'il y a des choses qui me plaisent, je reste globalement sur ma faim. Giacchino n'a pas su me surprendre.