Alan Silvestri : ses plus et ses moins

[Lee Van Cleef]

C'est du Silvestri vintage comme on l'aime, qu'y disaient tous, mes camarades béophiles. Z'allez voir, y'a plus que le petit père Zemeckis pour titiller de la sorte sa fibre créatrice, qu'y disaient. Mon grand tort aura été de leur vouer une confiance aveugle. D'où, au final, une déception au goût de cendre, et l'amère sensation, bien loin d'être atténuée par le souvenir encore jeune du pâlichon Flight, que le fidèle compagnon Zemeckis est désormais incapable lui-même d'arracher Silvestri à sa léthargie artistique. The Walk est certes sous-tendu par un thème clairement identifiable, mais tellement doucereux dans ses harmonies plus que prévisibles qu'il en devient tartignole ; les intermèdes jazzy jetés au petit bonheur sont parmi les plus mollassons du répertoire du compositeur, pourtant savoureux en la matière ; les simagrées synthétiques qu'on doit se coltiner depuis presque dix ans chez lui reviennent faire grincer les dents sensibles, même si, Dieu merci, elles font davantage profil bas ici qu'ailleurs ; quant aux passages d'action, ternes, systématiquement abrogés par d'irritantes ruptures de rythme (une spécialité de leur auteur, pourtant), ils recyclent sans trop y croire les morceaux de bravoure "marveliens" de Silvestri. Alors certes, ce n'est pas l'infamie Red 2, tant s'en faut. Mais tout de même... quelle douche froide !

[John Nash]

Je reviens du cinéma et je l'ai beaucoup aimé moi, ce petit thème délicat au piano. Le reste n'est pas si mémorable en effet, mais je tente tout de même une écoute isolée.

[Edern]

LE morceau que je retiens par dessus le reste, c'est la piste Two Lovers. Une perle silvestrienne

Cela dit, je comprends tes réserves, Lee... Même si cet album a été un petit bonheur personnel, malgré le fait que désormais SIlvestri "tourne en rond" musicalement depuis quelques années. J'ai été très surpris par contre de l'accueil chaleureux qui a été réservé à The Walk par les autres rédacteurs de l'Underscorama. Je pensais vraiment être le seul à lui trouver tant de charme, étant un inconditionnel du compositeur-vigneron.

[Alien7]

Voilà une interview très intéressante d'Alan Silvestri en octobre dernier lors de sa participation au World Soundtrack Awards de Gand :

http://www.cinezik.org/infos/affinfo.ph ... 1031192132


J'ai préparé quelques questions mais je n'ai malheureusement pas pu me rendre là-bas, dommage, au moins, j'aurais participé
à l'interview. Au passage, le père Alan s'est pris un sacré coup de vieux, je pense qu'il devrait lever le pied sur le pinard, ça commence
un peu à se voir...

[Edern]

Il a quand même 65 ans, il n'est plus tout jeune non plus, hein

[Alien7]

Oui mais je connais des gens qui ont son âge et qui ont l'air bien moins vieux que lui, et surtout qui ont l'air moins fatigué...

Je voudrais pas qu'on apprenne une mauvaise nouvelle sur sa santé un de ces quatre, c'est tout...

[Edern]

Comme tu le dis, le vin et le soleil californien ne doivent pas aider pour la rougeur
Ayant pu l'apercevoir à Gand lors de la conférence puis au concert, il a quand même l'air en forme. Il semble s'être bien marré avec Patrick Doyle en tout cas pendant ce séjour belge!

[Manu]

Voilà une interview très intéressante d'Alan Silvestri en octobre dernier lors de sa participation au World Soundtrack Awards de Gand :

http://www.cinezik.org/infos/affinfo.ph ... 1031192132


J'ai préparé quelques questions mais je n'ai malheureusement pas pu me rendre là-bas, dommage, au moins, j'aurais participé
à l'interview. Au passage, le père Alan s'est pris un sacré coup de vieux, je pense qu'il devrait lever le pied sur le pinard, ça commence
un peu à se voir...

Un grand merci pour le lien...

[Lee Van Cleef]

J'ai été très surpris par contre de l'accueil chaleureux qui a été réservé à The Walk par les autres rédacteurs de l'Underscorama. Je pensais vraiment être le seul à lui trouver tant de charme, étant un inconditionnel du compositeur-vigneron.

Tudieu, le vieux Van Cleef est fan lui aussi de Silvestri ! Et connaissant les stimulantes montées d'inspiration qu'à (presque) toujours entrainées chez lui son pygmalion Robert Zemeckis, il y avait de quoi guetter le nouvel effort du compositeur avec une solide dose de confiance, et même des frissons d'excitation. Mais non, le compte n'y est pas. C'est mou, c'est mélodiquement très pauvre (alors qu'on sent bien, malgré tout, que Silvestri a tenté de beaucoup plus fignoler cet aspect de son travail que lors de ses précédents scores), ça n'avance pas, et les poils gris de mes avant-bras, qui n'attendaient qu'un prétexte pour se dresser d'une seule poussée exubérante, sont restés tête basse. Hélas !

[Leary]

Et merci pour votre interview Underscores, on est gâté en ce moment!!
Comme Lee, je n'ai pas été emballé par la dernière création du compositeur (dans le film en ce qui me concerne, car je n'ai pas encore écouté la musique de manière isolée. Le début de la melodie, les voix synthétiques, j'avais parfois l'impression d'entendre du Horner façon Titanic, mais je suis peut être obsédé). Cependant je ne désespère pas qu'il retrouve l'inspiration. Et je suis donc très heureux d'apprendre par votre intermédiaire que le téléphone s' est remis à sonner, et que Zemeckis a déjà pu repartir sur un projet alléchant!

[Edern]

j'avais parfois l'impression d'entendre du Horner façon Titanic, mais je suis peut être obsédé

Non, j'ai eu cette impression aussi... Une sorte d'hommage/clin d'oeil à son confrère?
C'est vrai que durant le concert de Gand, l'interprétation par un choeur réel pour The Walk était bien plus grisant.

[John Nash]

j'avais parfois l'impression d'entendre du Horner façon Titanic, mais je suis peut être obsédé

Même chose pour moi également ! C'est peut-être pour ça que j'apprécie... Il y a une montée des notes similaire à Titanic.

[Leary]

Ah ça me rassure!... (oui, il y a un peu de "Rose" dans le début de la mélodie et les voix synthétiques. Et il y a une autre phrase musicale dans le film qui m'a évoqué Horner sans que je réussisse à retrouver d'où ça venait...) En tout cas, j'ai commencé à écouter la musique seule du coup, et on ne peut pas dire que ce soit mauvais, pas désagréable du tout, mais un peu terne. Et c'est vrai Edern que le morceau Two Lovers est joli. Je n'avais pas fait attention à ce thème en regardant le film. Comme quoi... je vais peut-être finir par l'adopter cette BO...

[John Nash]

Il y a ce piano qui évoque Rose en effet mais aussi une évocation du même Rose et de Sissel dans le morceau The Walk (piste 11) aux alentours de 2:55, par exemple. C'est marrant, plus j'écoute le score et plus je me demande s'il n'y a pas là un hommage volontaire à Horner.

En tout cas ce thème fait de l'effet au cinéma, et notamment lors du plan final plein de mélancolie que je ne révélerai pas.

[Hellboy]

Et merci pour votre interview Underscores, on est gâté en ce moment!!

Pour ceux qui ne l'auraient pas vu, vous avez le choix entre la version originale et la traduction française. Enjoy !

[Wyatt Earp]

Superbe entretien, je partage !

[Lee Van Cleef]

Ma parole, on ne peut pas dire que Silvestri soit économe de dithyrambes ! Athlète féroce et sublimement bâti lorsqu'il prend place derrière son pupitre, c'est certain, mais nounours pelucheux dispensant des poutous humides de salive quand sont mis sur le tapis ses partenaires hollywoodiens.

[Alien7]

Je pense que Silvestri est un grand sensible qui se cache derrière son image de gros bourrin des musiques martiales/épiques,
un peu comme Christopher Young qui, derrière son aspect de compositeur glauque/ténébreux/horrifique, est en réalité un gros nounours
survolté, passionné et un peu gamin sur les bords !

D'ailleurs, on pourrait parler de Beltrami qui semble être une personne sensible et fragile derrière ses musiques solides, complexes et souvent intenses !

[Wyatt Earp]

Ma parole, on ne peut pas dire que Silvestri soit économe de dithyrambes ! Athlète féroce et sublimement bâti lorsqu'il prend place derrière son pupitre, c'est certain, mais nounours pelucheux dispensant des poutous humides de salive quand sont mis sur le tapis ses partenaires hollywoodiens.

Vu qu'il parle essentiellement de Zemeckis, c'est un peu normal...et puis, ça reste un américain, hein...

[Edern]

Il y a une trèèèèès longue vidéo sur Youtube, qui regroupe des extraits de conférences réalisées lors d'un festival en Italie. Il y a pas mal de choses intéressantes à piocher dedans... Si vous avez la patience d'un gros fada de Silvestri comme moi! Car sur les 3 heures la moitié du temps c'est l'interprète qui parle
LIEN
(et il y a un bug: une partie de la vidéo est répétée)

[Alien7]

Au passage, bravo pour la très belle interview de Silvestri sur Underscores ! On sent la passion et la vie de ce grand artiste de la musique de film, et la manière dont il traite certains sujets est très touchante, notamment dans son amitié exceptionnelle avec Zemeckis. J'ai apprécié qu'il aborde PREDATOR, car au final, je m'aperçois qu'il en parle généralement assez peu dans ses interviews, qui tournent trop souvent autour de BTTF ou de ses travaux chez Zemeckis. Il confirme bien que pour lui, l'essentiel résidait avant tout dans le rythme, du fait de son expérience passée en tant que batteur...en tout cas, on sent toute la sympathie de ce gentleman et son plaisir de vivre, c'est très rafraîchissant, surtout quand on est fan de lui !

[Cinéphonia]

Allez hop, un petit Silvestri, un !

http://www.musicbox-records.com/fr/cd-b ... games.html

Y avait mieux à éditer mais bon, ça fera des économies, cool !!!

[Edern]

Y avait mieux à éditer mais bon, ça fera des économies, cool !!!

Parle pour toi

Dans une veine similaire (bien plus énergique cependant), il y a le tonitruant et toujours inédit The Long Kiss Goodnight. Peut-être pour Noël l'an prochain?

[Lee Van Cleef]

Je ne dirais pas que les extraits mis en ligne par les bons samaritains de Music Box envoient du robuste bois de chêne. Néanmoins, le quota de suspense et d'action occasionnellement furibonde semble avoir été rempli par un Silvestri peut-être un peu nonchalant, mais point trop non plus afin d'éviter une léthargique punition aux oreilles attentives.

[Edern]

A noter que sur ce coup, Silvestri a remplacé Goldsmith a pied levé, ce dernier quittant le film de Frankenheimer pour aller prêter main forte à Crichton sur The 13th Warrior.