BUNNY LAKE IS MISSING (1965) Compositeur : Paul Glass Éditeur : Intrada Format : CD Date de sortie : 20/01/2016
Paul Glass n’a que très peu composé pour le cinéma, et on ne peut que le regretter à l’écoute des merveilleuses pièces impressionnistes qui ouvrent l’album, et tout autant lorsqu’une folie atonale (on pense souvent à Goldsmith) s’immisce peu à peu au sein de son récit musical. Superbe !
Toute la réussite de cette partition tient dans le contraste entre les déclinaisons d’un thème principal mélodique innocent et des plages à l’écriture imprévisible qui rappelle le Planet Of The Apes de Goldsmith ou The Cobweb de Rosenman. L’inconfort musical qui en résulte est typique d’une époque où on n’hésitait pas à bousculer le spectateur.
Dès la première piste, on sait qu’on est en de bonnes mains. La qualité de l’enregistrement est vraiment top et le score n’a pas pris une ride. Bon, les chansons incluses, on s’en moque un peu, mais un petite valse plus tard et on est heureux ! Classique à mort, mais classieux.
Les thèmes doucereux sont de petits trésors de poésie et d’orfèvrerie musicale, touchant droit au cœur. Les pistes chaotiques, très proches de certains travaux de Rosenman ou North, ne sont franchement pas ma tasse de thé (même si leur caractère virtuose est évident). Et fatalement, je ne réécouterai qu’une petite portion de l’album…
Une contribution majeure, enfin présentée dans son plus bel écrin. Glass mélange de superbe façon des mélodies tonales avec des éléments atonaux, voire dodécaphoniques, et installe inconsciemment le malaise dès les premières mesures. Indispensable.