HOP (2011)
HOP
Compositeur : Christopher Lennertz
Durée : 53:51 | 35 pistes
Éditeur : Varèse Sarabande
Si l’on connaît Christopher Lennertz aujourd’hui, c’est d’abord grâce à ses scores vidéoludiques tels que Gun, Medal Of Honor : Rising Sun ou Medal Of Honor : European Assault, ainsi que ses deux itérations dans l’univers de James Bond. Des partitions qui se caractérisent par une grande qualité d’écriture hyper dynamique pour orchestre massif dont l’écoute est absolument renversante. Bref tout ce qu’il faut pour faire du gros film hollywoodien. Et ils l’ont accueilli à bras ouverts… mais pas par la bonne porte ! Contre toute attente, Lennertz compose maintenant plutôt pour des films indépendants et ses plus grosses productions hollywoodiennes sont des parodies débiles et des films familiaux à base d’animaux de synthèse évoluant dans un univers live. Passés Dr. Dolittle 3 et un certain Shark Bait (Festin de Requin) de triste mémoire, il enchaîne Alvin et les Chipmunks (Alvin & The Chipmunks), Marmaduke, Cats & Dogs : The Revenge Of Kitty Galore (Comme Chiens et Chats : la Revanche de Kitty Galore) ainsi que les trois nouveaux courts métrages en synthèse de Bip-Bip et le Coyote (Coyote Falls, Fur Of Flying et Rabid Rider). Ce qui lui permet malgré tout de varier sa palette musicale et de s’essayer à de différentes sonorités.
Vient désormais s’ajouter Hop, qui conte cette fois l’histoire d’un lapin de Pâques en devenir, EB, qui décide que son truc à lui, c’est la batterie et la musique plutôt que de livrer des œufs et des cloches. Lennertz retrouve ainsi le réalisateur d’Alvin & The Chipmunks, Tim Hill, qui lui laisse carte blanche. Et c’est peut-être là le problème, puisque Lennertz y développe une large palette de style musicaux pour illustrer les différents protagonistes et situations du film, provoquant très vite une impression d’anarchie : orchestral classique et mickey mousing pour les personnages principaux du film, percussions et tam-tam pour l’île de Pâques, électro pour le gang des Pinks Berets, rock quand EB se la donne sur sa batterie, un peu d’Elfman pour illustrer l’usine à bonbons et autre confiseries, orchestre massif avec chœurs pour les scènes d’actions et jazz pour saupoudrer le tout.
Quand on sait qu’en plus, le film est blindé de chansons insupportables pour nos petites oreilles de lapinous… De plus, film familial oblige, le score est sur-découpé en morceaux courts, présentés ici dans l’ordre chronologique dans une forme quasi-complète, ce qui ne fait qu’accentuer l’impression de zig-zag musical incessant. Plutôt dommage parce que Lennertz y développe des thèmes sympathiques et plutôt forts qui auraient juste demandé un peu plus d’unité. On peut tout de même jubiler sur la fin du disque, qui illustre le climax du film et dans lequel Carlos, le chef des poussins, effectue un coup d’état. Si si…
En somme, une musique plutôt mineure avec des éclairs du génie qui caractérisent tout le talent de Lennertz. En espérant que celui-ci ne s’enferme pas dans le genre, ce qui semble mal parti, puisqu’il a depuis signé des musiques pour les affreux téléfilms musicaux made in Disney Camp Rock 2 : The Final Jam et Lemonade Mouth et qu’il enchaîne de nouveau sur des courts-métrages Looney Tunes. Lennertz, compositeur ultime pour films de bêtes à poil ?