Cars 2 (Michael Giacchino)

L’espion qui roulait

Disques • Publié le 05/07/2011 par

Cars 2CARS 2 (2011)
CARS 2
Compositeur :
Michael Giacchino
Durée : 63:32 | 26 pistes
Éditeur : Walt Disney Records

 

4 out of 5 stars

Attendue au tournant, cette suite de Cars semble le prendre en contre-braquage, autant musicalement que scénaristiquement. Après Randy Newman, c’est Michael Giacchino qui prend la pôle position pour accompagner Flash McQueen dans ses aventures autour du monde. Autant dire que l’auteur de Ratatouille a débridé son moteur ! Les puristes ignoreront probablement les cinq chansons qui débutent le disque pour embrayer directement sur les quarante-cinq minutes de score dans lequel Giacchino a distillé, à sa manière, le parfum sixties qui flottait déjà dans le premier film. Nous parlions de virage scénaristique : celui-ci se fait sentir dès les premiers morceaux puisque les héros semblent démarrer sur les chapeaux de roue pour une aventure d’espionnage où le suspense le dispute avec les poursuites. Le thème principal joué à la guitare se montre assez énergique tout en cultivant la décontraction. On pourra peut-être le trouver un poil envahissant mais quelques autres thèmes se font également entendre et l’ensemble se montre constamment inventif.

 

D’abord, l’instrumentation possède réellement l’esprit des années 50-60 – le jeu de la guitare y fait clairement référence et le clavier et la batterie ajoutent raisonnablement leur grain de sel – et fuit soigneusement la tentation « branchouille » du moment afin de donner une couleur authentique au score. Et puis il faut entendre avec quelle facilité Giacchino y insuffle son énergie communicative ! Evidemment, il ne faut pas s’attendre à la grosse cylindrée d’un Speed Racer dont la surenchère visuelle exigeait un orchestre « boosté » à l’adrénaline, mais l’on retrouve à maintes reprises tous les ingrédients qui contribuaient à l’efficacité des passages d’action et de suspense dans The Incredibles (Les Indestructibles). Efficace dans les courbes comme sur les lignes droites, l’orchestre pétille, virevolte, vombrit, swingue, s’attendrit et s’envole. Comme toujours avec le compositeur, l’auditeur passe d’une émotion à une autre avec un plaisir sans cesse renouvelé. C’est donc avec l’expérience d’un routier – sympa – que Michael Giacchino négocie son dérapage contrôlé et nous propose un trip rétro à la fois rafraîchissant et ultra ludique. Bonne route !

 

Cars 2

Sébastien Faelens