THE HAPPETS IN THE KINGDOM OF THE SUN (2010)
LA TROPA DE TRAPO EN EL PAÍS DONDE SIEMPRE BRILLA EL SOL
Compositeur : Zeltia Montes
Durée : 48:50 | 21 pistes
Éditeur : Quartet Records
Souvenez-vous : il y a bientôt trois ans, nous faisions la connaissance de la jeune compositrice Zeltia Montes, tout juste auréolée de deux Jerry Goldsmith Awards glanés au IVème Festival International de Musique de Film de la ville d’Ubeda (lire ici notre interview). Après un premier long métrage remarqué, Pradolongo, on attendait avec intérêt la suite d’une carrière que l’intéressée, qui venait alors à peine de s’établir à Los Angeles, souhaitait voir partagée entre œuvres de concert et, bien sûr, compositions pour l’image. Dans ce domaine, après plusieurs courts métrages, La Tropa de Trapo est à ce jour son travail le plus ambitieux, et sans aucun doute le plus abouti.
Ce film d’animation, sorti l’année passée sur les écrans espagnols et nominé aux Goyas, lui a en effet offert l’opportunité de réaliser une musique orchestrale du plus bel effet, haute en couleurs, aux mélodies et rythmiques délicieusement teintées de jazz, de pop sucrée, flirtant même parfois avec l’easy listening. Destinée à l’évidence aux tout-petits, et donc conçue d’abord et avant tout pour être facilement appréhendée par une telle audience, la partition est bâtie sur une progression d’ambiances qui, au gré des situations et des personnages, s’appuient sur l’expression d’émotions et de valeurs aisément identifiables : joie, tristesse, courage, peur, fascination, noblesse… L’atout principal de l’ensemble tient alors dans le choix d’orchestrations changeantes, claires et parfaitement dosées. En faisant appel à une instrumentation diversifiée (flûtes à bec, clavecin, batterie, sifflements, bruits de bouche…) laissant entendre, entre autres effets vocaux, des chalala et doubidou pétillants et optimistes, la compositrice madrilène multiplie les sonorités savoureuses, voire iconoclastes, le tout en faveur d’une musique qui se distingue finalement par son caractère particulièrement ludique, son enthousiasme quasi juvénile, et où la simplicité n’est qu’apparence tant elle laisse deviner un travail des plus méticuleux. Son écoute, sur disque, n’en est que plus rafraîchissante.
