Coco (avant) Chanel

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Walden
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Coco (avant) Chanel

Message non lu par Walden »

Retour et plénitude de la qualité française….Anne Fontaine possède un style, c’est indéniable. Cela m’a donné envie de revoir Comment j’ai tué mon père avec l’immense Michel Bouquet



Le film évite avec justesse le piège de la biographie officielle et préfère explorer les sentiments et les difficultés d’une femme éprise de liberté et d’autonomie, partagée entre un chaperon bienveillant faussement distant et un amant faussement proche. Il s'agit plus d'une réflexion sur le personnage de Coco Chanel qu'une description minutieuse de sa vie. Un essai plus qu'une biographie.



J’ai aimé le ton du film, pas d’éclat, toujours en retenue, même dans les moments les plus enjoués, au cabaret ou lors de la valse romantique du casino de Deauville, il n’y a jamais de débordement et de scènes hystériques (autre cliché du biopic). Anne Fontaine contrôle comme un chef d’orchestre l’intensité de ses interprètes comme un chef les instruments, même un acteur jubilatoire et souvent excessif (pour le meilleur) comme Benoît Poelvoorde est totalement à l’aise dans ce personnage de dandy plein aux as et insouciant.

Mais ce rythme piano piano n’est jamais ennuyeux, car dynamisé par le montage, et rendu si sensuel aux yeux (production de haute volée, décors, costumes bien sûr, photo) et aux oreilles. Une manière qui rappelle peut être celle de Jacques Audiard, et ce n’est sûrement pas un hasard…

La palette de couleurs est également travaillée. Et ce, dès la scène d’ouverture à l’orphelinat où dominent les tons sobres et cliniques du noir et du blanc de la tenue des bonnes sœurs ou du dortoir. Puis, subtilement, lorsque la petite Coco attend en vain la visite du père qui l’a abandonnée, ses yeux noirs sont fascinés par ces petites filles habillées de rouge, une couleur de passion rare mais qui se remarque. Plus loin dans le film, j’ai été frappé par ces touches de bleu turquoise qui parcourent le cadre lors des promenades sur les plages normandes, l'importance du blanc, couleurs lumineuses dans un film à l'image sombre et aux couleurs froides. A l'image des vêtements fabriqués par Coco Chanel dans le film, toujours taillés dans des couleurs sobres, marrons, gris, beige, etc.

Une des dernières scènes fait également apparaître un peu de de rouge et de rose. La fin boucle la boucle lors du premier défilé, ou sur fond de blanc, les jeunes femmes descendent l’escalier habillées de couleurs tamisées.

La musique d’Alexandre Desplat a le souci d’être bien présente, bien mise en valeur tout en respectant le ton du film, mais sans être monotone, car il s’agit aussi d’une histoire romantique. Le thème musical de l'amour s'entend bien dans le film, car au delà de l’orchestration typique du compositeur, qui met si bien en valeur le son cristallin de la harpe, du piano ou du célesta, les cordes sont encore généreuses et élégiaques.


Un film parfaitement maîtrisé, trop peut être, car il est possible que ce ton assez sobre et ces tonalités de couleur plutôt froides, ainsi que le jeu des acteurs freinent quelque peu l’identification ou l’empathie, comme le faisait remarquer la charmante personne qui m’accompagnait (qui a également comparé judicieusement ce film avec le téléfilm diffusé récemment, que je ne connais pas)
BRAINSTORM main title (James Horner)
http://www.youtube.com/watch?v=HMj_80T6cyg
Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)
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Emissary
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Re: Coco (avant) Chanel

Message non lu par Emissary »

Coco, c'est aussi le titre d'une comédie musicale qu'André Previn et Alan Jay Lerner ont consacré à la styliste, à la fin des années soixante. A défaut de succès, elle a pu s'enorgueillir de la présence de Katharine Hepburn en tête d'affiche, à laquelle devait succéder au bout de huit mois notre Danielle Darrieux nationale.

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