Everybody needs a montage

[Lee Van Cleef]

Je crois que les irréductibles protecteurs de la liberté, de la justice et des pétrodollars ont tout récapitulé via cette poignée de lyrics joufflus : ici même, il ne sera question que des montages où le temps a chaussé soudain ses bottes de sept lieues. Régulièrement employé afin de condenser les préparatifs de guerriers patibulaires à quelque apocalyptique bataille, le procédé peut aussi faire mouche dans des registres moins belliqueux, témoin l'illustre et maintes fois parodiée séquence de shopping de Pretty Woman. À vos archives, donc, compagnon ! Compulsez-les afin d'en extirper matière à luxueusement adorner l'endroit ! Pour ma part, je déclarerais les ripailles ouvertes en convoquant l'énergique rengaine, signée Araki Ichiro, qui dynamise les entraînements d'Ashita no Joe, grand oublié (à tort !) des débats visant à établir le fin du fin de la boxe à l'écran.



Mon second choix, pour parler franc, me pose problème. S'agissant pourtant d'une des plus belles musiques du roi Basil, nul scrupule ne devrait m'étreindre. Mais, si mémorable soit-elle (et elle ne l'est pas qu'un peu !), la pièce ci-dessous, débordante d'entrain, sémillante jusqu'à la moelle des os, se pose spectaculairement en porte-à-faux avec les effroyables escarmouches opposant le monarque de la jungle aux troupes japonaises exsangues. Des moments que Pierre Schoendoerffer, résolu à ne faire grâce d'aucune épouvante à ses lecteurs, propulse dans son roman aux confins de la folie.

[Dadid]

Tout dépend de la puissance des bottes de 7 lieues (pas sûr que ma proposition rentre dans ton périmètre temporel), mais sur un temps restreint, ce montage me plait bien :

[Dadid]

Sur un temps plus long, et futuriste, un souvenir "ciné club" de jeunesse ponctué de maquettes :

[Lee Van Cleef]

Tout dépend de la puissance des bottes de 7 lieues (pas sûr que ma proposition rentre dans ton périmètre temporel)

N'aie crainte, ami Dadid, tu déambules parfaitement dans les clous... À moins que les charpentiers amish, dans la solitude de leur retraite pastorale, n'aient réellement mis au point un extraordinaire modus operandi à même de bâtir en cinq minutes, montre en main, le squelette d'une grange. Jolie proposition, pour le formuler par d'autres termes, camarade. Mais celle de Things to Come (qui, au surplus, marque l'éclosion cinématographique d'un certain London Symphony Orchestra, sauf bévue de ma part) en impose davantage encore. Espérons qu'elle fera des petits !

[Scorebob]

[Mortimer]

On va rester avec Basil. Sur la première édition Varese le morceau s'appelait Showdown

[Lee Van Cleef]

En la matière qui nous intéresse présentement, Conan the Barbarian tient de l'orgie aux belligérants sans nombre, qu'ils s'agisse des tendres années du Cimmérien sacrifiées à l'inextinguible appétit de la Roue de la Douleur, des rouges victoires se succédant à un train effréné dans l'arène, des pérégrinations de notre héros aux quatre coins de l'Hyperborée, à pied ou à cheval, seul ou en excellente compagnie... Autant de passages qui éclipsent allègrement les préparatifs du combat final, sur lesquels John Milius et Poledouris passent en courant d'air — trois-quatre plans pour l'un, à peine davantage de notes de musique pour l'autre. Bobby-Boy, tu m'as déçu.

Quant à RoboCop, je crois, mon brave mais quelque peu interloqué Morty, qu'il y a maldonne. Car la piste ayant obtenu tes faveurs renvoie au massacre de Boddicker et de ses mignons, une scène dépourvue, me semble-t-il, de toute "accélération". Mais peut-être songeais-tu plutôt à la première sortie dans les rues de Murphy ressuscité ? Pourquoi pas, dans ce cas-là, encore que ladite scène, malgré l'intitulé de l'album, ne condense pas grand-chose à mon goût.

[Haricolin]

Comment puis-je être le premier à citer Rocky, cela me dépasse. Trop évident peut être. Mais ça fait jamais de mal de rappeler cette dinguerie que sont ces deux montages du premier film, l'entrainement et le match de boxe.





Allez, je suis bon prince et je vous laisse les Rocky suivants
Je retourne sur L'Underscorama pour ma part.

[Odelay]

Est ce que qq'un sait d'où vient la sublime musique ? J'aurais dit que c'était un autre morceau de la Cavalleria rusticana comme pour le générique, car on est dans le même style, mais je ne suis pas du tout sûr.


Edit : bon, j'ai ma réponse, c'est le même compositeur, Pietro Mascagni, mais ça vient de Silvano et c'est le morceau Barcarola.

[Edern]

L'une des béos qui a permis d'assoir définitivement cette passion musicale en moi est celle d'Army of Darkness, dont un montage donnera naissance au morceau le plus mémorable de la partition selon moi, Building the Deathcoaster :


Et bien évidemment, LE film qui a définitivement fait de moi un fan de Silvestri, qui ne propose pas un mais deux montages de la mort qui tue





J'aurais bien rajouté le montage de Judge Dredd où les juges se font tuer dans les rues mais je ne parviens pas à trouver la séquence sur YT.

Par contre, voilà un montage kamenien à savourer encore et encore :

[Lee Van Cleef]

Comment puis-je être le premier à citer Rocky, cela me dépasse. Trop évident peut être.

Jeune étourneau toujours glabre de menton, qui s'imagine être le premier en s'ensevelissant lui-même sous d'abondantes brassés de pétales de rose ! La chute, ami Rico, promet d'être vertigineuse... Remémore-toi donc : dans la chanson introductive tenant lieu de locomotive trempée d'écume au présent topic, le trublion Trey Parker ne vociférait-il pas déjà que "even Rocky had a montage" ? Dès lors, distinguer les efforts de l'Étalon italien ahanant, comme tu as estimé opportun de le faire, ne relevait plus que du pléonasme en espadrilles (et pas la peine de regimber, petit scarabée, tu sais en ton for intérieur que le vieux Van Cleef a raison sur toute la ligne !)

À mon tour, à présent. Pour faire écho au Silvestri huilé juste au-dessus, j'ai bien envie de laisser aboyer la poudre dans The Quick and the Dead, via l'implacable ostinato aux relents "holstiens" appuyés qui résume le tournoi où se truffent de plomb les meilleurs pistoleros de l'Ouest.

[Dadid]

Un montage à l'eau de rose (bleue) dans ce monde de brute :



Et ne répliquez pas en postant la parodie de Top Secret, bande de chenapans !

[Haricolin]

Essayons de se rattraper après une erreur si hautement dénoncé par le camarade Van Cleef. Restons sur le thème de Silvestri avec un montage tronqué en plan d'action pour le sympathique film de la A-Team .

[Lee Van Cleef]

La terreur règne à Nottingham ! Sur ordre de Jean le Félon, les soudards du shérif violent, torturent, mettent à mort et enténèbrent le Technicolor avec un entrain qui leur fait déshonneur. Mais ils ne perdent rien pour attendre : le protecteur des opprimés réserve pour tous et chacun d'entre ces butors une flèche empennée de noir... Erich Wolfgang Korngold, en ce qui le concerne, n'est pas davantage enclin à la badinerie. Les exactions qui s'enchaînent sur un tempo soutenu ont hérité d'une sourde atmosphère dramatique, et leur juste châtiment, des fulgurantes saillies du thème plus du tout folâtre de Robin des Bois.

[Dadid]

Ce qui s'appelle toucher la cible !

"Everybody needs a montage", certes, mais "everybody needs a montage by Goldsmith" n'en est que plus vrai. En voici un exemple exemplaire, de circonstance pour l'été : les blessures guérissent au rythme des jours, des nuits et des vagues, par la flute et le wood-block, par la caresse du sable (et pas seulement). Un moment alangui de pur repos exotique, en complément du précédant Lagon Bleu.

[Gdemonta]

J’adore ces passages dans un film! Ce sont souvent mes morceaux de BO préfères! Super idée qui va me faire découvrir pleins de BO que je ne connais pas

En plus récent je pense à


Home alone , quand il prepare les pièges :


Mulan, transformation:


Un de mes préférés. Forbidden friendship how to train your dragon

Je me retiens de mettre le début de la haut et de payvheck parce que je considère plus ça comme un main title qu’un montage, même si c’est un peu les deux

[Lee Van Cleef]

Je me retiens de mettre le début de la haut

Dans le cas de Up, ami démonté, tu peux à tout le moins citer sans trace aucune d'arrière-pensée THE séquence, celle qui fit chialer à n'en plus pouvoir dans les salles obscures (figurez-vous, gentlemen, que le vieux Van Cleef lui-même...) en condensant l'espace d'une poignée de minutes la vie entière d'un couple ordinaire. Pour ces images artistement montées, le thème si touchant imaginé par le Giacch' est une bénédiction à l'état pur.

[Gdemonta]

Ça c’est pas moi qui vais te contredire, qui n’a pas versé sa petite larme à ce moment là! Pour moi l’introduction de là-haut démontre en quelques minutes tout le savoir faire de Disney !

[Dadid]

Je dirais plutôt le savoir faire de l'équipe Pixar concernée, mais bon, après tout tu as raison : on charge suffisamment Disney pour ses productions problématiques, des studios Fox, Marvel ou autres, alors reconnaissons-leur le mérite de celles qui fonctionnent !

[Alcibiade]

Comment oublier aussi ce générique prémonitoire pourtant célèbre ?

[Haricolin]

Le bon Van Cleef citait un peu plus Les Aventures de Robin des Bois. Restons sur le même film mais avec un autre montage sur une scène édifiante, le tournoi de tir a l'arc. Malheureusement je n'ai pas trouvé la scène mais voici la superbe musique toujours du merveilleux Korngold.

[Lee Van Cleef]

Sans les samaritains en bottes de mécano de Total Trax, je n'aurais peut-être jamais pensé à distinguer cette scène d'anthologie de Taras Bulba, chevauchée réellement épique où les deux pelés et trois tondus galopant initialement aux côtés de Yul Brynner croissent et multiplient pour former la triomphale armée des Cosaques. Une houle irrésistible de fer et de rictus conquérants dont Franz Waxman musicalise le flux en se tamponnant comme d'une guigne de trop en faire : béatifié soit-il par-delà l'Abîme !

[Alcibiade]

Il s'agit bien d'examiner ici la valeur d'un montage entre l'image et le son ? Donc a priori de proposer des extraits représentatifs de cette fusion. Autant prendre alors le Eisenstein/Prokofiev qui préfigure la charge défensive (puis offensive) de Minas Tirith contre les hordes de Sauron. Un vieux traumatisme hornerien.

[Lee Van Cleef]

Il s'agit bien d'examiner ici la valeur d'un montage entre l'image et le son ?

Ah mais oui mais non ! Enfin si, tout de même, mais disons que le schmilblick est un tantinet plus subtil que ça... Alors mon cher Alcie, au lieu de commettre la même bourde que Morty précédemment, prière de retourner fissa au post initial et de le potasser jusqu'à ce qu'une compréhension bienheureuse fasse battre sous ta tempe une veine aussi charnue qu'un gros ver !

[Alcibiade]