Née en 1963, Yoko KANNO (KANNO Yoko / KANNO Yôko) est devenue un des fers de lances de la culture japonaise.
Qui n'a pas frissonné d'excitation en découvrant Dance of Curse, lors de la diffusion de la série animée Vision d'Escaflowne à la fin des années 90.
Ce fut pour moi un CHOC !! Ce fut aussi un choc pour de nombreux béophiles et de nombreux fans d'animation.
J'en profite pour remercier mon pote Alexandre, grâce à qui j'ai mis le pied dans le monde merveilleux et enchanteur de l'animation japonaise.

Malheureusement, à l'époque, trouver des CD japonais était difficile et cela revenait de toute façon trop cher.
Beaucoup, comme moi, ont donc les éditions taïwanaises.

Ce qui est remarquable avec elle, c'est son besoin de ne pas s'enfermer dans un genre en particulier.
Elle multiplie ainsi les OST de très haut niveau. Je citerai notamment Brain Powerd, Wolf's Rain, Turn-A Gundam, Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Darker Than Black ou encore https://www.youtube.com/watch?v=pGWxNI6fy4k&list=PLJbDnjhhgj7sDnnWF_Q4iHaALBFM7Wgmv. Bien-sûr, il en existe beaucoup d'autres.

Le cas "Cowboy Bebop" est ainsi totalement passionnant, puisque, au fil des épisodes, elle mêle de nombreux genres musicaux dans une belle harmonie. On passe ainsi de Tank à Blue, en passant par Spokey Dokey, Cat Blues ou Space Lion, The Egg and I ou American Money.
Classique, rock, electro, pop, jazz, soul... elle a touché à quasiment tous les genres.
Elle a aussi composé un chouette album solo, nommé Songs To Fly.

La Dame a aussi composé de nombreuses musiques pour des publicités (il existe au moins deux CD) et bien-sûr de nombreux jeux vidéo (Napple Tale, Nobunaga's Ambition, Romance of the three kingdoms, Uncharted waters I & II, etc.).

Pour moi, une de ses grandes différences avec d'autres compositeurs, c'est sa capacité à travailler avec des chanteurs et chanteuses, que ce soit au sein de BO ou dans leurs albums : Maaya SAKAMOTO, Ilaria Graziano, Origa, Mai YAMANE, May'n, Akino ARAI, Steve Conte, etc.
Quant au mystère Gabriela Robin, il semble, comme beaucoup le pensait, que ce soit bel et bien Yoko qui se cachait derrière ce pseudo. Car oui, déjà compositrice, pianiste et parolière, Yoko KANNO est aussi chanteuse.

Elle est/était mariée au violoncelliste Hajime MIZOGUCHI (également compositeur de talent). Hélas, depuis quelques années, elle est beaucoup moins présente dans le domaine des OST.

N'oublions pas que, consécration ultime, elle a eu l'honneur d'écrire le thème du couronnement du tout dernier empereur du Japon

A part ça, on doit être du même âge, cher Chat, car j'ai le même vécu, à savoir la découverte de la dame via Dance of Curse. Anecdote sans intérêt: c'est Rafik Djoumi, alors vendeur à la défunte Fnac Musique des Italiens, qui m'a fait découvrir le monde des anime et de leurs musiques. Un jour que je m'y trouvais, errant sans but, il avait mis à l'écoute Dance of Curse et… ce fut la révélation. Je suis reparti avec (Escaflowne, pas Djoumi!), ainsi que, pour faire bonne mesure, le Laputa Symphony d'Hisaishi…

On va sérieusement se pencher sur le travail de compositrice de cette dame dans ces conditions.

Et tu fais bien, car c'est vraiment une très grande artiste.

Dans les très bonnes choses (mais il y en a tant), je peux aussi citer la série Sakamichi no Apollon (aka Kids on the Slope). La série s'intéresse à deux jeunes, fans de jazz, qui décident de monter leur groupe de... (suspense)... jazz, dans le Japon des années 60. Et forcément, le CD propose de nombreux morceaux de jazz, entre créations originales et reprises, même si quelques plages sonnent plus world music.

Et voici de quoi te satisfaire, mon Bob: Kids on the Slope

Ahhh Kanno-san, une très très grande compositrice !
Pour ce qui est de ses scores 海街diary/Umimachi Diary (Notre Petite Soeur) est pour moi l'un de ses chefs d'oeuvres
Le Main Theme/ End Credits est juste à tomber !
J'en avais d'ailleurs fait une reprise au cor

Je reviens sur ses nombreuses collaborations avec des chanteurs et chanteuses.

La première, et peut-être bien la plus importante, à laquelle je pense est Maaya Sakamoto. Les deux artistes ont une longue et fructueuse collaboration.
- Maaya Sakamoto & Yoko Kanno : Yakusoku wa Iranai (je viens d'ailleurs de recevoir le coffret 2 CD + 1 DVD du superbe live 2015-2016 de Maaya)
- Maaya Sakamoto - Platinum
- Maaya Sakamoto & Yoko Kanno - Sono Mama Iin da
- Maaya Sakamoto - Kissing the Christmas Killer
- Maaya Sakamoto - Kiseki No Umi

- Origa - Moon en live (qui dirige ? )
- Origa - Player

- Ilaria Graziano - Un Soffio Di Vento
- Ilaria Graziano - Valse de Lune
Un album, nommé "Yoko Kanno produce Cyber Bicci" est d'ailleurs sorti en 2011.

- Akino ARAI - Toki no shirabe
- Akino ARAI - Voices

- Steve Conte - Nowhere and Everywhere
- Steve Conte - Rain

Étant bien bien plus familier de Tsuno que de Kanno, et mes étagères ne s'honorant que de son Macross plus, il va vraiment falloir que je mette les mains dans la cambouis.

Un topic bien nécessaire ! Merci à son auteur !
Pour ma part, j'ai découvert Yoko Kanno avec Nobunaga's Ambition (qu'on a connu de ce côté du monde sur Amiga 500 en 1988, mais qu'elle avait composé dès 1983 pour les ordinateurs japonais de l'époque). Le choc musical a eu lieu lorsque j'ai pu écouter les versions orchestrales de Nobunaga's Ambition 3 et 4, et de Uncharted Waters 2 sur les CD Game Music Concert. Sa grande sensibilité, son goût de la musique classique, ainsi que son usage des instruments japonais au côté des instruments classiques m'ont totalement séduit.

Merci. Et merci aussi à Monsieur Scorebob qui m'a incité à le créer.

Merci à toi , c'est normal , il n'y a pas tant de compositrices que l'on puisse faire l'impasse sur l'une des plus talentueuses de notre temps apparemment, j'espère pouvoir apprécier son oeuvre à travers les titres que vous avez tous mis en lumière.

Bizarrement, après toutes ces années, ce qui me paraît le plus remarquable dans la musique de Yoko Kanno, ce ne sont pas ses partitions orchestrales (qui, comme chez nombre de ses compatriotes du même âge, doivent beaucoup aux classiques russes) mais ce qu'elle a écrit pour l'anime Cowboy Bebop. C'est hétéroclite, c'est fou, c'est tantôt jazzy, tantôt lyrique, tantôt simplement bizarre, on ne s'ennuie pas une seconde ! Bref, je conseille vivement (et l'anime est un must toujours dispo!)

Je fais partie des rares pas fans de cet anime, qui a c'est vrai une excellente réputation. Je crois que c'est parce que l'on me l'a mal vendu à l'époque, comme un "nouveau Cobra", alors que de mon point de vue, Cobra était une série virevoltante et d'action, là où Cowboy bebop fait plus souvent dans la contemplation (enfin, c'est le souvenir que j'en ai en tout cas)... Mais je n'irai pas jusqu'à critiquer Yoko Kanno, évidemment, dont j'ai aussi récupéré une compilation de reprises et variantes pour y retrouver ceci...

Merci beaucoup pour ce topic ! Yoko Kanno, c'est un ami qui me l'a fait découvrir il y a une vingtaine d'années je dirai, avec Escaflowne (à l'époque je me suis surtout intéressé à l'aspect symphonique du score), puis plus tard avec Cowboy Bebop et ensuite Ghost In The Shell. trois ambiances totalement différentes et trois OST très variées et inclassables, que j'ai vraiment adorées. Alors merci pour tous ces liens, ça va me permettre d'aller un peu plus loin dans la découverte !

https://www.youtube.com/watch?v=aCN1bY3blUQ
Je sais rien à voir...

Tu le sais et tu le fais quand même !
Sinon, il y a un topic généraliste consacré aux compositeurs japonais.

Rork a écrit :j'ai aussi récupéré une compilation de reprises et variantes pour y retrouver ceci...

Cela fait longtemps que j'avais repéré ce coffret, mais j'ai peur qu'il fasse doublon avec les CD que je possède déjà ou alors que les reprises soient trop différentes. Que penses-tu de ce coffret dans son ensemble ?
Et sinon, je n'ai plus souvenir (et j'ai la flemme d'aller chercher mon CD), mais ne trouve-t-on pas cet ending d'Oban Star Racers sur le CD édité par Wasabi Records (si on le trouve encore à bon prix bien-sûr) ?

Ca fait longtemps que je n'ai plus écouté, mais de mémoire, les variantes sont souvent des versions courtes, mais certaines sont quand même différentes, tout dépend à quel point tu es fan. J'ai le CD d'Oban Star racers, seul le générique de début y figure...

CD de surcroît de m*** car enregistré en sourdine !

A part ça, j'ai beaucoup écouté les CDs de l'anime Brain Powerd, qui sont vraiment très bien mais plus disponibles hélas.
Mais Yoko Kanno a également fait la musique d'un des dramas fleuves de la NHK, à savoir Naotora.

Rork a écrit :Je fais partie des rares pas fans de cet anime, qui a c'est vrai une excellente réputation. Je crois que c'est parce que l'on me l'a mal vendu à l'époque, comme un "nouveau Cobra"

C'est sûr que les deux série n'ont vraiment rien à voir. Je comprends d'autant mieux ton ressenti.
Si j'adore cette série, j'ai toujours eu du mal avec la fin, totalement désabusée, même si elle est finalement assez logique par rapport à l'histoire. Mais bon, c'est bien le seul reproche que je peux lui faire.
A noter qu'en plus des OST de "Cowboy Bebop", il ne faut pas négliger les CD "annexes" et notamment le superbe coffret 4 CD.

Je viens de trouver "The Real Folk Blues", en mode confiné, mais avec toujours un sacré punch. J'aime beaucoup la voix de Shihori. Bon, ça dégénère tout de même à partir de 4'04. Et pour ceux qui se demandent ce que devient Yoko Kanno, sachez qu'elle joue avec ses doigts en écoutant des gus massacrer son œuvre (dés 5'17).

Mais que faisaient les Seatbelts quelques jours plus tôt ? Et bien, ils nous donnaient du plaisir auditif...

Bonjour à tous,

En effet Denshaotoko, Onna Joushu Naotora est son dernier chef d’œuvre. Pour moi la meilleure BO de 2017 !
Les 4 Cds sont tous incroyables et disponibles sur CDJAPAN.

Denshaotoko a écrit :CD de surcroît de m*** car enregistré en sourdine !

A part ça, j'ai beaucoup écouté les CDs de l'anime Brain Powerd, qui sont vraiment très bien mais plus disponibles hélas.
Mais Yoko Kanno a également fait la musique d'un des dramas fleuves de la NHK, à savoir Naotora.

Vraiment bien cette musique pour Onna Joushu Naotora , les quatre albums ont ils cette richesse musicale ?

Scorebob a écrit :Vraiment bien cette musique pour Onna Joushu Naotora , les quatre albums ont ils cette richesse musicale ?

Les deux premiers volumes sont vraiment très bien.
Ils ont été chroniqués dans l'UnderScorama:

http://www.underscores.fr/chroniques/un ... oko-kanno/
http://www.underscores.fr/chroniques/un ... oko-kanno/

Le volume 3, avec un homme sur la couverture, me rend méfiant: je crains un album centré sur ce personnage avec des dialogues sur la musique et une présence orchestrale moindre. Si quelqu'un peut nous renseigner... Le quatrième volume lui crédite comme les deux premier volumes sortis l'orchestre symphonique de la NHK donc a priori, il rejoint les volumes 1 et 2 en terme de nature de contenu.

A mon avis, l'orchestre de la NHK n'interprète que le générique, comme c'est le cas de la plupart des NHK Taiga Drama… Mais je puis me tromper.

On va déjà se manger les volumes 1 et 2 dont l'Underscorama fait les louanges sans retenue, reste à les trouver à des prix raisonnables

le volume 3:



ça cause au début puis MUSIC ONLY et pas mal du tout...

Je n'aurais pas classé l'extrait de Macross Plus, glissé au milieu des quelques dizaines d'autres composant mon tout récent test à l'aveugle, parmi les difficultés épineuses et même insolubles au commun des oreilles — et pourtant, tout le monde a fait chou blanc. M'en voici quelque peu interloqué. Ce n'est pas comme s'il s'agissait là du titre le plus obscurément identifiable de notre grande dame. Macross Plus, sorte de Top Gun high-tech et noyé de mélancolie, appartient même au foisonnement tentaculaire d'un mythe de la science-fiction nippone. Quant à sa musique, elle démontre par A plus B avec quelle palette polymorphe Kanno savait jouer à l'apogée de son succès. Aussi casse-cou, pour ne pas dire trompe-la-mort que les deux as du manche (mais qu'est-ce qu'il a, le chat du Cheshire, à se gondoler de rire comme ça ?) dont nous suivons les acrobatiques aventures, elle tient la dragée haute aux fameuses (et décidément très fréquentées) Planètes de Holst, verse sans complexe dans la pop délurée, expérimente et bricole avec la certitude crâne de toujours retomber sur ses pattes, dérive, les yeux rêveurs, au sein des océans cotonneux de la stratosphère, et, pour faire bonne mesure, laisse s'épanouir en toute simplicité une émotion pure comme le cristal. Toutes ces belles choses, par surcroît, amalgamées avec la force paisible du virtuose qui n'a nul besoin de sauter à pieds joints sur sa valise ni de s'acharner en suant à grosses gouttes sur des fermoirs récalcitrants pour que tout le foutu linge rentre.

Toutes ces belles choses, par surcroît, amalgamées avec la force paisible du virtuose qui n'a nul besoin de sauter à pieds joints sur sa valise ni de s'acharner en suant à grosses gouttes sur des fermoirs récalcitrants pour que tout le foutu linge rentre.

Il fallait oser l'image.