Je viens de m'empiffrer les 300 pages sulfureuses pleines de "shoot" et de fornication d "Hollywood Babylone", ouvrage qui égratigne le tain du miroir Hollywoodien.
Kenneth Anger qui en est l'auteur ne nous livre pas un déballage abrupt de turpitudes, mais les petites histoires souvent grotesques et tragiques de stars "glamour" , anges à l'écran et véritables ogres sexuels à la ville.
L'ouvrage démarre en 1915 avec le tournage d'"Intolérance" de Griffith, dont l'épisode central nécessita la construction d'une Babylone de carton pâte avec tours de 30 mètres de hauteur et déploiement de 4000 figurants, l'envers du décor révélant l'obsession de Griffith pour les petites filles.
Il s'achève un demi siècle plus tard (1969), avec le massacre de Sharon Tate dans la villa rouge de "Cielo drive".
Entre temps, hollywood qui a déjà rendu les armes aura franchi, avec un bonheur divers pour ses locataires, le challenge du parlant, la dépression économique de 1929,la commission des affaires anti Américaines et les contraintes de la censure dit "code Hays" .
Notre regard dessillé par cette chronique pleine de rut et fureur aura définitivement perdu de sa naïveté à l'évocation (choix sujet à critiques):
Du bon Roscoe Harbuckle dit "Fatty l' adoration des enfants", qui lors d'une soirée orgiaque, aura faute d'une érection à la hauteur, labouré à mort à l'aide d'une bouteille de Coca la pauvre Virginia Rappe (il faut dire qu'un nom comme celui là , est une invitation...),
De Clara Bow et son annuaire des mâles "avantageux", pouvant s'enquiller en un seul week end, une équipe entière de football,
De Mary Astor et son consumérisme orgasmique, relaté dans son journal intime,et qui sera brûlé sur décison juridique (le journal, pas l'actrice),
De Ramon Novarro, étouffé lors d'un cambriolage, par le godemiché en plomb que lui avait offert 45 ans plus tôt son ami Rudolph Valentino.
Au coeur de l'ouvrage : les ligues de pudeur qui exercèrent d'énormes pressions sur les scripts et dialogues auxquelles cédèrent maints "Tycoons", quelques irréductibles organisantt malgré tout une résistance qui aboutissait souvent à la non reconduction de leurs contrats.
On doit en 1934, à Mae West, pulpeuse star non dénuée d'esprit, dans son dialogue avec un gangster (qui donna le hoquet aux censeurs) la réplique suivante :
"C'est un flingue que tu as dans la poche,ou t'es simplement content de me voir"
Hollywood Babylone
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Re: Hollywood Babylone
Autant un livre sur la censure et la façon qu'ont eu les différents intervenants (réalisateurs, producteurs, acteurs, etc...) de la suivre ou de la contourner pourrait m'intéresser, autant suivre les affaires de moeurs des uns et des autres ne m'emballe pas du tout. Savoir que tel acteur était gay ou que telle actrice avait beaucoup de camarades de jeux me laisse aussi froid, que de savoir quels activités sexuelles pratiquent mes vieux voisins !
Y a pas à dire, le cul mondain fait vendre...
Et concernant Roscoe Harbuckle, j'ai de très vagues souvenirs de cette affaire, mais il n'avait pas été acquitté ? Mais bon, il se peut que je confonde.

Y a pas à dire, le cul mondain fait vendre...

Et concernant Roscoe Harbuckle, j'ai de très vagues souvenirs de cette affaire, mais il n'avait pas été acquitté ? Mais bon, il se peut que je confonde.
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Re: Hollywood Babylone
J'ai apparemment insuffisamment insisté sur le rôle de la censure , qui voulant s'attaquer aux exubérances des artistes, avait considérablement desservi la créativité même si l'understatement fut préservé.DarkCat a écrit :Autant un livre sur la censure et la façon qu'ont eu les différents intervenants (réalisateurs, producteurs, acteurs, etc...) de la suivre ou de la contourner pourrait m'intéresser, autant suivre les affaires de moeurs des uns et des autres ne m'emballe pas du tout. Savoir que tel acteur était gay ou que telle actrice avait beaucoup de camarades de jeux me laisse aussi froid, que de savoir quels activités sexuelles pratiquent mes vieux voisins !![]()
Y a pas à dire, le cul mondain fait vendre...![]()
Et concernant Roscoe Harbuckle, j'ai de très vagues souvenirs de cette affaire, mais il n'avait pas été acquitté ? Mais bon, il se peut que je confonde.
Quant à Roscoe Arbuckle, il fut acquitté à l'issue d'un 3ème procès, je cite "grâce surtout aux déclarations particulièrement confuses d'une quarantaine de témoins pour la plupart ivres au moment de l'incident, et à la disparition de la bouteille ensanglantée". L'histoire s'arrêterait là, si quelques années plus tard, arrêté en état d'ivresse, il jeta la bouteille par la portière de sa voiture en ricanant "adieu la preuve".
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Re: Hollywood Babylone
J'ai fait une recherche rapide sur le net concernant ce livre, et ma foi les critiques y sont très partagées. Pour certains, ce livre est un livre culte, véritable reflet d'une époque, alors que pour d'autres, il ne s'agit que d'un vulgaire ramassis de ragots et de fausses rumeurs.
Tout cela me laisse songeur ! Et puis, si ça se trouve, c'est encore un coup de la CIA.
Ce qui peut aussi se concevoir très simplement sans lien avec la première affaire. En effet, en jetant la bouteille par la vitre, il se débarrasse simplement d'une preuve de possession d'alcool dans sa voiture.Chapichapo a écrit :L'histoire s'arrêterait là, si quelques années plus tard, arrêté en état d'ivresse, il jeta la bouteille par la portière de sa voiture en ricanant "adieu la preuve".
Tout cela me laisse songeur ! Et puis, si ça se trouve, c'est encore un coup de la CIA.
