Je viens d'écouter les morceaux proposés en téléchargement sur le site du compositeur et mon impression est plus… mitigée que la tienne, Walden. Entendons-nous: il s'agit de l'opinion strictement personnelle et subjective d'un béophile (et de façon plus générale, musicophile) sans culture particulière ni prétention aucune; il ne s'agit pas de l'avis d'un professionnel de la musique, juste de l'expression d'un ressenti. Donc voilà :
• Flight : très intéressant, ça m'a fait penser à du Yûgo Kanno (forcément !), avec ce mélange de batterie et d'orchestre sur une sorte de "main theme" enlevé et possiblement récurrent.
• Les pirates du Pelican : bon, pas de doute, c'est de la musique de pirates

, j'avais deviné même sans voir le titre. Peut-être manque-t-il le grain de folie qui sortirait ces morceaux du lot?
• Second souffle et Silhouette : mes morceaux préférés! J'ai, là, pour le coup, ressenti un vrai choc dans le coeur et n'avais qu'une envie: qu'il y ait un album complet! Et qu'il y ait un thème de "décollage", aussi, qui suive (genre: super-héros, je suis très primaire moi, désolé ).
• Steel Life : j'ai bien aimé aussi! Tu parles de Talgorn, Walden, eh bien ce morceau m'a fait penser (au moins au début) au Brasier dudit. J'ai aussi pensé, lors de la montée en puissance, à certaines pièces de Williams, notamment Saving Private Ryan, ce qui n'est pas une critique, bien au contraire, car je ne parle pas ici de "copiage" mais de la sensation provoquée dans mon oreille.
• Tokoloshe : moins aimé, car trop court mais bon, c'est de la démo, après tout
Par contre, ce qui m'a fait réellement grincer des dents, c'est la pièce "Cinétique". Plus ça va, plus je suis convaincu qu'il est finalement plus difficile d'être "convaincant" avec un morceau aux synthés qu'avec un morceau orchestral. Ne serait-ce que parce qu'un orchestre fait toujours le même "bruit" (ou son, oui, d'accord ^^) et qu'il faut peu d'instruments pour parvenir à remplir l'oreille; alors que le rendu final d'une pièce synthétique est très lié à la surenchère technologique, et qu'avec "peu" de synthés on fait une musique moins impressionnante qu'avec toute une armada d'ordinateurs, de boucles zet de bidules. D'autre part, les sons des synthés sont souvent "datés", et du coup datent la partition. Ce n'est pas le cas chez Mathieu Alvado, cependant, le problème que j'ai ici est plus dû à une impression de manque de "grandeur" (j'ai du mal à exprimer cela, surtout que mon intention n'est pas d'être désobligeant mais plutôt d'être honnête et nuancé). Je tiens à signaler au passage que ce problème avec les synthés, je l'ai souvent avec des compositeurs très connus! Les morceaux au synthé chez Williams, comme par exemple dans Jurassic Parc et les quelques albums qui ont suivi, me paraissent… pauvres. Et je ne parle même pas de ceux de Kôhei Tanaka (le compo de Sakura Taisen) ou de Katsuhisa Hattori, où pour le coup les compositeurs accusent gravement leur âge! Je mentionnerai également Rent-A-Cop ou Runaway de Goldsmith, qui ont ce même son "Yamaha" que je trouve désastreux. Par contre, Maurice Jarre avait su trouver ses marques dans un score comme celui de Witness. Ou encore Isham lorsqu'il n'avait pas encore été "contaminé" par la frénésie symphonique (lol). Tout cela pour dire que ce n'est pas forcément très, très mauvais signe que de ne pas réussir du premier coup une pièce synthétique: après tout, cela me semble, à moi béotien (oh, le joli mot valise qui existe, je le garde, tiens!), plus compliqué de faire cela que de faire du symphonique car avec les synthés il faut TOUT créer (ou presque, oui je sais, il y a des banques de sons et de samples, mais n'empêche).
Bon, voilà, je me tais. Le mot de la fin est que moi aussi, pour le coup, j'aimerais beaucoup que Mathieu Alvado ait la chance et l'occasion de se donner à fond sur un projet important et qu'on lui confie, pourquoi pas?, un orchestre au grand complet genre le London!