Julien a écrit : Il n'a pas un style d'écriture très original.
Voilà un propos du compositeur qui répond en partie au reproche qui lui est souvent fait:
<< Ce jour,Jacques Audiard est le cinéaste avec lequel j'ai le plus collaboré. Ses quatre longs-métrages sont différents les uns des autres et,en même temps,ce sont quatre variations sur le thème de l'initiation. Idem pour la musique: Chaque nouvelle partition est organiquement reliée à la précédente tout en s'en démarquant. D'où la réflexion parfois entendue: "Desplat est difficile à reconnaître. A chaque fois,le son est différent." Or,c'est précisément ce que je revendique le plus: trouver une couleur orchestrale propre à chaque film,en fonction du sujet,de son traitement,des comédiens,de la lumière...tout en restant fidèle à mon univers mélodique et harmonique. Car je pense de manière très timbrale. Avant même l'écriture,je détermine d'abord les noms des instruments,notamment des solistes,leur agencement. La zamza et le balafon seront-ils en avant sur la scène ou plutôt cachés derrière les cordes? Ce choix de la formation d'orchestre en amont de la composition est essentiel.>>
Au fond,d'autres compositeurs fonctionnent ainsi. Je pense à BRUNO COULAIS et FRANCO PIERSANTI,par exemple,mais
qui,d'un film à l'autre ou plutôt d'une B.O. à l'autre,restent très identifiables,ce qui ne les empêche pas de trouver un son
spécifique pour chaque film. On ne peut pas dire que HIMALAYA ressemble à GENESIS,cependant,la griffe du compositeur est
bien là. Un compositeur aussi caméléon que LALO SCHIFRIN se reconnait pourtant facilement,mais il est vrai qu'avec
DESPLAT,d'une bande originale à une autre,son style,ce qui constitue une griffe,un trait de sa marque,m'échappe. Le style
mystérieux d'ALEXANDRE DESPLAT de qui je possède malgré tout une bonne quinzaine d'opus,m'est quasi-imperceptible.