A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
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A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
Petit retour sur A CHRISTMAS CAROL de Zemeckis. Je m'insurge contre toutes les critiques lues sur le net concernant ce film, où visiblement personne n'a rien compris à ce film ! Tout le monde, critique et public, le réduisent à une tour de force technique et à un gentil conte de Noël.
Zemeckis est pourtant bien plus ambitieux que cela, même si le film est aussi en grande partie un défouloir visuel. On est ici en présence d'un film totalement en marge de ce qui se fait ailleurs, à la mise en scène AUTRE, où l'utilisation de la performance capture crée une nouvelle forme de narration (le film est presque un plan-séquence de 1h30 à lui tout seul !). L'expérience du visionnage est réellement troublante, étrange, très sensitive. On en ressort en ayant eu l'impression d'avoir vu quelque chose de très singulier, pas seulement techniquement, mais bien dans sa manière de raconter une histoire. C'est parfois quasi-expérimental.
Surtout, c'est hyper sombre, dans le fond comme dans la forme : ça rappelle souvent les clair-obscurs des peintres hollandais, avec des détails dans les visages et les décors qui évoquent Vermeer, et de grandes portions de noirs qui rappellent Rembrandt. Le film est par ailleurs emprunt d'une mélancolie preignante pendant les 3/4 du film, même si la fin est plutôt optimiste, parce que Zemeckis, comme Spielberg, est un optimiste. Cela dit, c'est aussi un cinéaste lucide et très cynique (voir "Roger Rabbit") et d'une cohérence thématique indéniable. Ici comme dans ses films précédents ("Retour vers le Futur", "Forrest Gump", "Seul au monde") , ils évoque l'idée du destin des personnages, des choix (passés, présents et futurs), de la rédemption, de la bifurcation possible d'un parcours de vie, pour le meilleur ou le pire. C'est toute la mythologie de son cinéma qui est synthétisé ici. Mais comme personne n'a jamais rien écrit sur Zemeckis, tout le monde s'en fout ou personne n'a rien remarqué. C'est pourtant un immense cinéaste, malheureusement souvent réduit à un simple faiseur.
Dommage, car SCROOGE, comme BEOWULF, est un très grand film. Et la musique de Silvestri, bon sang, envoie sévère. Une sacrée expérience de cinoche qui me hante encore 2 jours après vision du film et dont j'ai vraiment du mal à me remettre (comme à l'époque de BEOWULF d'ailleurs).
Zemeckis est pourtant bien plus ambitieux que cela, même si le film est aussi en grande partie un défouloir visuel. On est ici en présence d'un film totalement en marge de ce qui se fait ailleurs, à la mise en scène AUTRE, où l'utilisation de la performance capture crée une nouvelle forme de narration (le film est presque un plan-séquence de 1h30 à lui tout seul !). L'expérience du visionnage est réellement troublante, étrange, très sensitive. On en ressort en ayant eu l'impression d'avoir vu quelque chose de très singulier, pas seulement techniquement, mais bien dans sa manière de raconter une histoire. C'est parfois quasi-expérimental.
Surtout, c'est hyper sombre, dans le fond comme dans la forme : ça rappelle souvent les clair-obscurs des peintres hollandais, avec des détails dans les visages et les décors qui évoquent Vermeer, et de grandes portions de noirs qui rappellent Rembrandt. Le film est par ailleurs emprunt d'une mélancolie preignante pendant les 3/4 du film, même si la fin est plutôt optimiste, parce que Zemeckis, comme Spielberg, est un optimiste. Cela dit, c'est aussi un cinéaste lucide et très cynique (voir "Roger Rabbit") et d'une cohérence thématique indéniable. Ici comme dans ses films précédents ("Retour vers le Futur", "Forrest Gump", "Seul au monde") , ils évoque l'idée du destin des personnages, des choix (passés, présents et futurs), de la rédemption, de la bifurcation possible d'un parcours de vie, pour le meilleur ou le pire. C'est toute la mythologie de son cinéma qui est synthétisé ici. Mais comme personne n'a jamais rien écrit sur Zemeckis, tout le monde s'en fout ou personne n'a rien remarqué. C'est pourtant un immense cinéaste, malheureusement souvent réduit à un simple faiseur.
Dommage, car SCROOGE, comme BEOWULF, est un très grand film. Et la musique de Silvestri, bon sang, envoie sévère. Une sacrée expérience de cinoche qui me hante encore 2 jours après vision du film et dont j'ai vraiment du mal à me remettre (comme à l'époque de BEOWULF d'ailleurs).
- Hellboy
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Re: A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
Ca fait du bien de lire une intervention intelligente et cultivée sur Zemeckis, après toutes les inepties qui polluent le net et la presse. Merci, vieux. ![Love [love]](./images/smilies/icon_heart.gif)
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Re: A CHRISTMAS CAROL de Robert Zemeckis
Je l'ai vu avec ma fille de 5 ans, qui a été terrifiée pendant les 2/3 du film. Quant à moi, même si tout ce que tu dis est parfaitement vrai, j'ai trouvé que ça manquait singulièrement de rythme et que c'était un peu excessif, aussi bien dans l'épouvante que dans la mièvrerie sur la fin. Techniquement, c'est en effet admirable, même si les personnages secondaires restent très figés par rapport à celui (très bien) joué par Jim Carrey. La musique de Silvestri ne m'a pas emballé plus que ça, mais je suis assez allergique aux chants de Noël...
- Lepithec
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Re: A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
[img]Je%20l'ai%20vu%20avec%20ma%20fille%20de%205%20ans,%20qui%20a%20été%20terrifiée%20pendant%20les%202/3%20du%20film.[/img]
Cela ne m'étonne pas du tout ! Au fond, ce n'est vraiment pas un film pour enfants !! Autant ROGER RABBIT pouvait passer car ses allusions étaient très second degré, autant là, noir c'est noir !
Pour ce qui est du rythme, en ce qui me concerne je n'ai pas vu passer l'heure et demi, ça a filé tout seul. L'utilisation (peut être abusive ?) des raccords entre plans et séquences au sein d'un mouvement de caméra (qui donne cette impression de "plan-séquences quasi permanent pendant au moins deux tiers du film) laisse peut-être cette impression de flottement que moi j'aime beaucoup, mais qui peut décontenancer... Quant au côté excessif du film, venant de Zemeckis qui a fait ROGER RABBIT ou BEOWULF c'est compréhensible, maintenant c'est sûr que pour cette histoire cela aurait peut-être demandé un traitement plus subtil encore (bien que je trouve qu'avec simplement le jeu d'acteur et la durée des plans, Zemeckis se révèle être un cinéaste vraiment doué pour créer l'émotion avec la performance capture).
Cela ne m'étonne pas du tout ! Au fond, ce n'est vraiment pas un film pour enfants !! Autant ROGER RABBIT pouvait passer car ses allusions étaient très second degré, autant là, noir c'est noir !
Pour ce qui est du rythme, en ce qui me concerne je n'ai pas vu passer l'heure et demi, ça a filé tout seul. L'utilisation (peut être abusive ?) des raccords entre plans et séquences au sein d'un mouvement de caméra (qui donne cette impression de "plan-séquences quasi permanent pendant au moins deux tiers du film) laisse peut-être cette impression de flottement que moi j'aime beaucoup, mais qui peut décontenancer... Quant au côté excessif du film, venant de Zemeckis qui a fait ROGER RABBIT ou BEOWULF c'est compréhensible, maintenant c'est sûr que pour cette histoire cela aurait peut-être demandé un traitement plus subtil encore (bien que je trouve qu'avec simplement le jeu d'acteur et la durée des plans, Zemeckis se révèle être un cinéaste vraiment doué pour créer l'émotion avec la performance capture).
Re: A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
Vu ce Week-end et je partage entièrement l'avis de Lepithec.
Zemeckis signe ici son meilleur film "virtuel", débarassé des mievreries du Pole Express et des baisses de rhytme et manque d'épaisseurs des personnages du pourtant déjà bon "Beowulf".
il réussi à transformer une histoire archi adapté (j'en ai vu au moins une demi douzaine ) en un film inventif, osé, effrayant, émouvant et tourbillonant ! Zemeckis se permet des mouvement de caméra que peu ose encore et ça fonctionne. Toute la séquence de l'esprit des noël futurs est une pure merveille.
Même si les personnages secondaires sont toujours moins réussi, Jim Carrey dans ses multiples rôles est épatant, Gary Oldman toujours brillant (une surprise quand on découvre sa ... petite taille
). Ce qui est le plus troublant ici, c'est le fait d'oublier que tout celà n'est que du virtuel (malgré le trait volontairement exagéré des personnages) , et c'est en partie une grande partie de sa réussite.
Quand à la musique de Silvestri, elle prends toute son ampleur avec les images et est bien sa meilleure depuis... Beowulf !
Zemeckis signe ici son meilleur film "virtuel", débarassé des mievreries du Pole Express et des baisses de rhytme et manque d'épaisseurs des personnages du pourtant déjà bon "Beowulf".
il réussi à transformer une histoire archi adapté (j'en ai vu au moins une demi douzaine ) en un film inventif, osé, effrayant, émouvant et tourbillonant ! Zemeckis se permet des mouvement de caméra que peu ose encore et ça fonctionne. Toute la séquence de l'esprit des noël futurs est une pure merveille.
Même si les personnages secondaires sont toujours moins réussi, Jim Carrey dans ses multiples rôles est épatant, Gary Oldman toujours brillant (une surprise quand on découvre sa ... petite taille

Quand à la musique de Silvestri, elle prends toute son ampleur avec les images et est bien sa meilleure depuis... Beowulf !
- Lepithec
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Re: A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
Je tiens juste à corriger ce que j'ai écrit, suggérant que A CHRISTMAS CAROL n'est pas un film pour enfants. A la réflexion je pense qu'au contraire, c'est un bon film pour enfants. Les meilleures oeuvres pour la jeunesse sont celles qui font peur, qui marquent, et donc qui font grandir. Ce Zemeckis est de ceux-là. Regarder un Disney n'a jamais fait grandir (d'esprit, en particulier) un enfant. Un Zemeckis, si (y compris POLAR EXPRESS dont le sujet, si ma mémoire est bonne, n'est rien d'autre que la perte de l'innocence face au mythe du père Noël). RETOUR VERS LE FUTUR et ROGER RABBIT, bien que moins destinés aux enfants, sont regardable par ceux-cis mais ils évoquent - en filigranne, comme toujours chez Zemeckis - tout de même des questions autour du sexe et du complexe d'Oeudipe. Ce sont des niveaux de lecture qui ne sont jamais anodins chez Zemeckis et qui, même s'ils ne sont pas délibérément compris par les enfants, sont inconsciemment digérés. C'est une forme de traumatisme positif, j'ai envie de dire, ce qui m'amène à affirmer que beaucoup d'oeuvre pour enfants sont aujourd'hui trop édulcorées. Ceux de ma génération, souvenez-vous de TARAM ET LE CHAUDRON MAGIQUE : ça nous faisait peur quand on était gosses, mais on adorait ça !
Re: A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
ah oui TARAM m'avait fait flipper (il faut dire qu'à l'époque je l'avais vu après avoir fumé un oinj...TERRIBLE EXPRIENCE )
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Re: A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
Scorebob a écrit :ah oui TARAM m'avait fait flipper (il faut dire qu'à l'époque je l'avais vu après avoir fumé un oinj...TERRIBLE EXPRIENCE )

J'ai le tartare qui glisse!!
C'est pas faux
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- Lepithec
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Re: A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
T'avais quel âge, si ce n'est pas indiscret ? 

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Re: A Christmas Carol (Robert Zemeckis)
Un drogué ! Un drogué ! Vite, les modos, vite ! A la frontière le délinquant !Biguimot a écrit :Scorebob a écrit :ah oui TARAM m'avait fait flipper (il faut dire qu'à l'époque je l'avais vu après avoir fumé un oinj...TERRIBLE EXPRIENCE )

« Je ne connais pas la moitié d’entre vous autant que je le voudrais et j’aime moins de la moitié d’entre vous à moitié moins que vous ne le méritez ! »