50 nuances de génie
Re: 50 nuances de génie
Je n'ai jamais rien lu concernant des remarques de Scott. Et si c'est pour lire et croire tout ce qui se raconte sur le forum de FSM, a ma connaissance ce n'est pas parole d'évangile non plus. Ce que je remarque c'est que l'enregistrement est très bon avec une qualité sonore largement supérieure au Tsunami qui me fait saigner des oreilles à la fin du disque. Et ceci n'est pas une critique envers le label allemand qui a édité des cd's avec un son nettement meilleur. Et vouloir comparer un original avec un réenregistrement, dans ce cas je ne vois guère l’intérêt de produire et d'acheter ce genre d'enregistrement. Autant investir intelligemment dans une DeLorean.
- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
Ah, mon brave Morty, tu me vois fort aise de t'entendre si vigoureusement vitupérer : ç'a toujours été chez toi l'irréfutable signe d'une santé volcanique ! Pour autant, je n'ai point l'intention de me rendre à ton contre-argumentaire courroucé. Je dois avouer que je ne me souviens plus où exactement (c'était y'a un bail), mais je tiens mes propos d'une authentique intervention de Scott, où mon anglais de cuisine m'avait permis de comprendre tant bien que mal que le compositeur, penaud et déconfit, tenait ce réenregistrement pour un échec cuisant. Dès lors, sa qualité sonore, même supérieure (et de loin, ça n'aurait aucun sens de le nier) au disque stertoreux négligemment balancé par Tsunami, m'apparait comme denrée négligeable.
Re: 50 nuances de génie
J'ai fait le tour du net sans trouver la moindre critique émanant de John Scott. Juste cet article (en anglais) qui parle principalement de la musique. Exception faite vers la fin ou l'auteur parle de John Scott qui a "habilement capturé la beauté du travail de Korngold".
Au moins je sais maintenant que j'ai encore une bonne ouïe.
Au moins je sais maintenant que j'ai encore une bonne ouïe.
Re: 50 nuances de génie
Dans une interview de Scott accordée à Soundtrack!, peut-être ? Il faudrait que je cherche, mais pas le temps. Je crois que ce disque m'avait fait une bonne impression générale à sa sortie, avec peut-être sur certains passages un manque d'allant ou de précision dus au manque de préparation ? Je ne sais plus, et c'est difficile à déterminer sans comparer avec l'original (que je ne connais pas), et ce n'est pas ce que je préfère écouter de Korngold dans l'absolu (ça manque un poil de canons, de duels et de cavalcades
)... Mais cet enregistrement a bien des mérites, et si chacun y trouve son plaisir, c'est déjà très bien.
Sinon, je viens de lire l'article de Julien, détaillé quand nécessaire mais toujours très clair, et très bien écrit, comme toujours. Il mérite bien une fanfare.


Sinon, je viens de lire l'article de Julien, détaillé quand nécessaire mais toujours très clair, et très bien écrit, comme toujours. Il mérite bien une fanfare.
Re: 50 nuances de génie
Voilà. Tu l'avoues toi-même en écrivant qu'il est probablement "l'exception qui confirme la règle"........ ça veut donc dire que, pour l’intelligentsia élitiste de la musique classique, ces compositeurs de "musique de film" sont peut-être sympathiques mais en aucun cas dignes d'intérêt. Bon, je caricature un peu parce que, oui, les lignes bougent légèrement depuis quelques années. Mais globalement, je maintiens mes propos : la musique de film est méprisée.Dadid a écrit :Pour le coup, concernant Korngold, tu as la dent dure : ce n'est plus vrai depuis bien 15 ou 20 ans. Ses opéras sont donnés assez régulièrement (plus que bien des compositeurs contemporains, en tous cas), et sa musique - y compris pour le cinéma - est enregistrée par les labels classiques. A vrai dire, Korngold est presque l'exception qui confirme la règle
Ceci dit, je m'en fous un peu hein....

Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
Re: 50 nuances de génie
Ah mais je n'avoue rien du tout, truand !
Puisque précisément j'ai écrit "concernant Korngold, tu as la dent dure"... Loin de moi l'idée de nier une possibilité potentielle d'un léger excès d’élitisme à œillères d'une minorité de classiqueux particulièrement critiques. Bien que, chacun voyant midi à sa porte, et n'étant pas un ennemi farouche d'une forme de classement hiérarchique (le mien !!!
), je ne leur jetterai pas nécessairement la pierre. Chacun a droit à son bon goût et à son mauvais.


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Re: 50 nuances de génie
John Gale et son Dr. Phibes... un film vu quand j'étais très jeune et qui m'a amené à la poésie de ce film... et tomber en amour avec Vincent Price...
https://www.youtube.com/watch?v=NN7C4TK1eBU
https://www.youtube.com/watch?v=NN7C4TK1eBU
Re: 50 nuances de génie
Aussi intéressant soit ton extrait, Rata, je me demande bien ce qu'il fait dans le topic des articles de l'ami Julien..... j'ai râté quelque chose ?
Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
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Re: 50 nuances de génie
Ok, je sors...
- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
Le musée Grévin d'UnderScores, que la galaxie entière jalouse d'innombrables paires d'yeux brûlants, vient d'accueillir en son sein un illustre autodidacte, parti à la conquête de la postérité et des succès populaires en se fichant du solfège comme de colin-tampon. Bon, tôt ou tard, le Zimmeroïde devait avoir droit à sa statue totémique, philosophera-t-on, l'air morose... Que nenni ! Le Teuton maléfique patientera encore. Et cèdera sa place, en attendant, à notre Géo Trouvetou de la béophilie François de Roubaix. Ouf ! Il s'en est fallu de dramatiquement peu !


Re: 50 nuances de génie
Encore un superbe panégyrique d'un compositeur à nul autre pareil. Beaucoup de jeunes qui connaissent De Roubaix par le biais des emprunts notamment dans le domaine du hip hop, rap etc. devraient lire cet article particulièrement instructif sur un personnage haut en couleurs, un peu jusqu'au boutiste, transgressif, et surtout, incroyablement talentueux. Merci Julien.



Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
Re: 50 nuances de génie
L'autre jour j'ai revu Les Grandes Gueules. Le film a beau être de 1965, aujourd'hui certains coins des Vosges ressemblent toujours à ce qu'on voit dans le film. Et on trouve encore des vieilles scieries, comme celle que veut faire remarcher Bourvil, ici et là. Dans certains villages il y a plus de maisons (vides) que d'habitants.
- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
Le camarade Julien raffole des compositeurs caméléons qui se coulent dans un environnement filmique en passant par tous leurs états — tu parles d'un secret de polichinelle. Quincy Jones faisait par conséquent figure de client fantasmatique pour lui, un colosse comptant un bon millier de cordes à son arc, un parangon d'inventivité débridée dont la fugacité de la carrière pour l'écran, petit ou grand, est inversement proportionnelle à ses remarquables mérites. Bref, un pur et dur, ce Q.

Re: 50 nuances de génie
Ah ! Quincy Jones ! Probablement l'un des compositeurs les plus importants du XXème siècle. Et, étonnement, sa carrière au cinéma n'est pas si longue que ça. L'ami Julien, expert biographique de nos compositeurs chéris, démontre avec talent le caractère incroyablement éclectique d'un musicien bien à part.
Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
Ces jours-ci, le long des petits boulevards d'UnderScores ombragés d'ormes séculaires comme partout ailleurs, ça s'empoigne à bras raccourcis au sujet des dernières images de Dune. Notre ami Julien, qui avait anticipé le vent de la discorde rien qu'en levant son index préalablement poissé de salive, a estimé opportun de rappeler qu'il n'existe qu'un seul souverain des sables, lequel n'appartient pas davantage à la maison Atréides qu'à celle des Harkonnen. Hâte-toi donc de poser en équilibre sur ta tête un keffieh aux motifs de nappe à carreaux, lecteur intrépide, car un merveilleux voyage t'attend, à portée de clic !


Re: 50 nuances de génie
On a beau dire la filmographie de Maurice Jarre c'est quelques chose
Le cinéma Anglo-saxon lui a offert des sujets en or pour un compositeur de musiques de film .

Re: 50 nuances de génie
Et il a fait mouche, si souvent. Son écriture volontiers percussive et colorée, plus horizontale (progression mélodique et rythmique) qu'harmonique, voire dissonante, n'était pas appréciée par tous une fois séparée de l'image (hors ses tubes cosmiques), mais marquait les esprits par son style tout en frappant (parfois littéralement) ses supports filmiques du sceau de l'excellence. Il n'était jamais aussi à l'aise que pour exprimer des psychologies fortes, meurtries, ou même franchement dérangées, quitte à aller trop loin, parfois, sur des films qui auraient nécessité plus de doigté (La fille de Ryan souffre à mon avis d'une BO à la psychologie caricaturale - erreur corrigée dans La route des Indes).
Excellente synthèse de Julien, comme à son habitude.
Excellente synthèse de Julien, comme à son habitude.

- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
Le vieil Hollywood a déjà fait l'objet de plusieurs dissections érudites sous le scalpel qui jamais ne tremble du camarade Julien. Néanmoins, il manquait encore à l'appel le châtelain de cette somptueuse galerie de talents, l'homme qui tint d'une main chevronnée le département musique de la Fox, mit le pied de moult titans futurs à l'étrier et, quand ses obligations tutélaires lui accordaient cinq minutes, justifiait son rang de compositeur à gros calibre: Alfred Newman en personne. Splendeur et déconfiture d'une époque définitivement révolue.


- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
En un autre endroit du forum, le taquin Julien n'avait point en vain teasé : à l'incommensurable satisfaction d'une foule transportée d'ivresse et assoiffée de connaissance, voici le piédestal modelé dans le cipolin le plus éclatant sur lequel Alfred Schnittke, figure cyclopéenne de la musique de film européenne (et même de la musique tout court), siègera désormais pour le restant de l'éternité en bombant un menton altier. Dégainez autant qu'il vous plaira le terme "génie", gentils gentlemen, car à aucun moment il ne sera galvaudé.


Re: 50 nuances de génie
Pour rebondir sur la dernière phrase de l'article je me dis qu'il y a encore du chemin à faire. Surtout en lisant un avis comme celui d'un certain Dominique. Les deux autres avis français sont quant à eux, hors de propos.
Le changement est radical en parcourant les avis d'outre-Atlantique. C'est la mentalité française versus l'anglo-saxonne.
Et Chandos, toujours dans les bons coups. Oh, pas de suites de "film music" , ni de Rumon Gamba à la baguette pour une fois, mais une excellente édition du Requiem dont j'ai fait l’acquisition récemment. Comme chantait Cohen: Hallelujah !
Le changement est radical en parcourant les avis d'outre-Atlantique. C'est la mentalité française versus l'anglo-saxonne.
Et Chandos, toujours dans les bons coups. Oh, pas de suites de "film music" , ni de Rumon Gamba à la baguette pour une fois, mais une excellente édition du Requiem dont j'ai fait l’acquisition récemment. Comme chantait Cohen: Hallelujah !
- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
Mortimer a écrit :Pour rebondir sur la dernière phrase de l'article je me dis qu'il y a encore du chemin à faire. Surtout en lisant un avis comme celui d'un certain Dominique.
"Alors comme ça on conchie la bonne zique, Domi ? Mon gars,
c'est toi qui l'auras cherché !"
- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
Plus ingambe, plus aérien, plus opportuniste, l'excellent Dadid est parvenu à subtiliser au nez crochu et au varech grisâtre de la barbe du vieux Van Cleef le dernier-né du non moins excellent Julien. L'idée, je dois l'avouer, d'une puérile contre-attaque m'a effleuré l'esprit... En fin de compte, un copier-coller de cet avant-propos plein d'ardeur et d'amertume, rédigé à un autre étage du forum, m'a paru la meilleure, et pour tout dire la seule démarche possible :

Pas question de passer sous silence l'article consacré par Julien à Luboš Fišer, une fois de plus érudit et alléchant, en ce sens qu'il nous ouvre des portes cinématographiques et musicales assez peu fréquentées. Mes quelques incursions discographiques dans son univers ont toujours été récompensées par une bouffée d'air frais, une musique à la fois sophistiquée et "vitale", liée à l'intellect comme à la nature, et aux profondeurs de notre subconscient, typique d'une certaine tradition tchèque. C'est en tout cas ainsi que je le ressens. Hélas (ou tant mieux pour nos économies), ouvrir son portefeuille ne donnera pas ici, faute d'archives, la possibilité d'accumuler les galettes enchantées qui nous permettraient de savourer son œuvre - à de rares exceptions près. Reste les films...
- Lee Van Cleef
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Re: 50 nuances de génie
Comme l'atteste le cliché ci-dessous, il y a bien longtemps déjà que notre très éminent chat du Cheshire s'est accoutumé aux délices nombreux de la musique de Piero Piccioni, jazzman de haute volée, tantôt pourfendeur du prêt-à-l'emploi, tantôt suiveur loin d'être manchot, et, si l'on en croit le professeur Julien à qui nulle anecdote croustillante n'échappe, amateur aux dents aiguisées de débauche en l'honneur de Sa Sainteté Priape. Un personnage, on le voit, et surtout un compositeur comme on a cessé depuis belle lurette d'en ciseler ici-bas.


Re: 50 nuances de génie
Et à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, arrive une compilation en CD et vinyle. Ca pourrait être intéressant pour découvrir sa musique, si ce n'est pas déjà fait.