Alexandre Desplat

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Janus
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Re: Alexandre Desplat

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Walden a écrit :il existe une écriture Desplat , cela est indéniable, d'un score à l'autre, des modulations, une sonorité des cordes, le goût pour certains instruments, etc un jeu harmonique ou de timbres est toujours reconnaissable
il suffit de l'écouter attentivement
Ce n'est pas si flagrant que cela,sauf dans une écoute attentive où on peut effectivement lui accorder une sonorité des cordes,
des modulations,etc... Quand au goût pour certains instruments,le pire des compositeurs peut en avoir un...personnellement,je n'écoute qu'avec un casque et souvent sous forme de cycle. J'ai déjà fait un cycle DESPLAT et,franchement,si sa musique a
souvent du caractère,une certaine efficacité,ce n'est pas une écriture aussi marquée et élaborée que celle d'un GOLDSMITH ou
d'un SCHIFRIN. Chez ALEXANDRE DESPLAT,j'y entends davantage des tics de composition qu'une écriture profondément
originale et identifiable. Cela ne m'empêche pas,personnellement,d'aimer beaucoup certaines de ses compositions pour le
cinéma. Cher Walden,nous avons un ami commun qui a beaucoup aimé GHOST WRITER et Mr FOX et qui m'a fait la même
réflexion pas plus tard qu'hier. Et c'est quelqu'un qui écoute attentivement la musique...Cette impression tient sans doute du
fait aussi que DESPLAT n'a pas une approche très personnelle et singulière de la musique. Il cherche davantage l'efficacité
illustrative qu'autre chose de plus créatif,de plus neuf. Il n'est pratiquement jamais d'une originalité renversante malgré tout ce
qu'il a déjà composé.
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Forrester
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Re: Alexandre Desplat

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Janus a écrit : Il cherche davantage l'efficacité
illustrative qu'autre chose de plus créatif,de plus neuf. Il n'est pratiquement jamais d'une originalité renversante malgré tout ce
qu'il a déjà composé.

De là à mettre Zimmer, Mancina (et C°) et Desplat dans le même sac, il n'y a qu'un pas. :roll:

Et dire qu'à une epoque, celle de Firewall, on l'avait comparé (ici même ou sur Trax) à Goldsmith.
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Edern
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Re: Alexandre Desplat

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Héhé j'osais même pas poster que l'un des CD de Desplat que j'écoute le plus est justement ce Firewall :mrgreen:
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Janus
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Re: Alexandre Desplat

Message non lu par Janus »

Forrester a écrit :De là à mettre Zimmer, Mancina (et C°) et Desplat dans le même sac, il n'y a qu'un pas.
Non,absolument pas. Ce n'était pas mon intention. Mes propos peuvent paraître durs et quand je dis que sa musique n'est pas d'une originalité renversante,cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas appréciable ou qu'elle n'a aucun caractère. Je le redis;
DESPLAT a composé des musiques de films que j'aime beaucoup,cependant,je m'interroge sur la remarque qui lui est souvent
faite,qu'il n'a pas une "personnalité musicale" si définie que cela,bien que celle-ci s'exprime par une grande caméléonité,sans
aucun doute. Comme l'a dit Walden,il faut une écoute attentive pour y déceler des éventuels indices de ce qui pourrait définir
son style propre alors que d'après moi le style d'un compositeur doit être aussi visible qu'un nez sur un visage. Je n'ai nul
besoin d'une écoute attentive pour capter l'écriture particulière de CARLO CRIVELLI ou de CARTER BURWELL ou encore de
BRUNO COULAIS. Elle saute à l'oreille comme le style DALI ou BACON saute aux yeux,dans la peinture.
Maintenant,j'ai l'explication de PETER EOTVÖS,compositeur contemporain à qui fut fait le même reproche: Il répondit que ce
n'est,d'après lui,pas au compositeur d'avoir un style propre car cela implique des répétitions d'idées,des tics de composition , que son but était de commencer chaque oeuvre,opéra,symphonie ou autre,comme une nouvelle expérience,une nouvelle aventure qui devait avoir son propre style,sa propre identité sonore,et plus aucun rapport avec les opus précédents. C'est un peu cette démarche que revendique ALEXANDRE DESPLAT,au fond.
A méditer,donc...
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Dadid
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Re: Alexandre Desplat

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On pourrait d'ailleurs penser que le côté caméléon doit être la première qualité du musicien pour le film... étrangement ça me semble inexact. Il doit pouvoir s'adapter à chaque projet et avoir plusieurs cordes à son arc, certes, mais les musiciens sont souvent choisis aussi pour leurs style : les réalisateurs et producteurs aiment en général savoir où ils mettent les pieds et donc pouvoir imaginer quel pourrait être le résultat final, quitte à demander au compositeur de reproduire ce qu'il a déja fait par le passé. Les Rozsa, Tiomkin et consorts avaient des styles bien marqués, voire des emplois type. Le cas Morricone est particulièrement évident question personnalité, mais Zimmer et ses acollytes ont aussi fait leur beurre sur un certain style, même s'il a évolué. Bien sûr le problème est différent pour un compositeur inconnu, car à lui on va surtout demander de calquer un temp-track composite qui n'a rien à voir avec lui...

Bref, tout ça pour dire quoi ? :roll: Que je connais mal la musique de Desplat, mais que plus je la découvre plus je l'apprécie, du moins dans les films. Et ça c'est très bon signe quand tant de musiques entrent par une oreille pour ressortir aussitôt par l'autre :D ! L'atmosphère de La jeune fille à la perle m'avait enchanté, Benjamin Button aussi, et le Ghost Writer que je viens de découvrir en salle m'a tout aussi charmé par sa clarté et son absence de lourdeurs.
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Forrester
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Re: Alexandre Desplat

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Janus a écrit :....que d'après moi le style d'un compositeur doit être aussi visible qu'un nez sur un visage.... Je n'ai nul
besoin d'une écoute attentive pour capter l'écriture particulière de CARLO CRIVELLI ou de CARTER BURWELL ou encore de
BRUNO COULAIS. Elle saute à l'oreille comme le style DALI ou BACON saute aux yeux,dans la peinture.....
C'est un peu ce qui est reproché à Horner, non? Project X, Patriot Games, Perfect Storm, Clear and present danger sont totalement interchangeables sur les images de ces films. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait me séparer de la quasi totalité de ses albums.
Vraiment, pour moi, chaque album de Desplat est une découverte.
Sinon, dans le domaine de la peinture, que dire des styles de Klimt?
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Janus
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Re: Alexandre Desplat

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Forrester a écrit :C'est un peu ce qui est reproché à Horner, non?
Ce qui est reproché à HORNER,me semble-t-il,par certains...(pas par moi)...c'est de se reposer sur ses acquis et de réitérer les mêmes idées musicales de films en films sans inventivité ou presque. C'est peut-être vrai pour HORNER,mais avoir un
style propre ne signifie pas faire la même chose sur chaque film. SCHIFRIN est très facilement identifiable de B.O. en B.O,
du jazz à la symphonie,cela ne signifie pas qu'il a composé de la musique de film interchangeable.
Personnellement,le fait qu'un compositeur reprenne ses propres idées,son propre matériel,me gêne beaucoup moins que ceux qui font essentiellement leur lit dans le nid des autres sans rien apporter de véritablement personnel où on peut dire: "Tiens,ça c'est vraiment de lui,il a amené quelque chose de neuf. Ce gars a une approche réellement originale." Lorsque j'ai découvert SCHNITTKE pour la première fois,j'ai été frappé par une écriture particulière,une approche atypique,une singularité,un style marquant que j'étais heureux de retrouver d'une oeuvre à l'autre,sous des formes multiples...et jusque dans sa musique de film...Il s'est répété et lui reprocher aurait
été hypocrite de ma part,car aimer un compositeur pour son style c'est aimer retrouver dans chacune de ses nouvelles
compositions,des éléments,des gimmicks,que l'on connait et apprécie et donc que l'on a envie de redécouvrir dans un
nouveau contexte sonore. ce qui n'a jamais empêché d'ailleurs,concernant le maître russe, que l'écoute de chaque opus ou presque me fut une découverte...une découverte au sein d'une écriture évolutive qui au fil des écoutes,me devint autant familière que fascinante...une écriture propre qui mûrit,sorte de fil conducteur entre les oeuvres,de la première à la dernière,les reliant à un seul créateur: SCHNITTKE. Avec DESPLAT,j'ai l'impression d'avoir à faire à un très grand technicien de la musique pour l'image,un compositeur qui a indéniablement le sens du cinéma mais auquel il me manque personnellement ce fil conducteur qui me le rendrait,artistiquement,plus fascinant à suivre,à épier dans ses moindres pas de compositeur. C'est un compositeur que j'ai suivi depuis le départ,c'est-à-dire depuis REGARDE LES HOMMES TOMBER et puis
mon intérêt s'est progressivement émoussé à cause de cette caméléonité un peu impersonnelle qui s'appuie sur des idées
musicales qui ont déjà été par trop exploitées avant lui et par des compositeurs pas forcément moins doués et qui ont une
personnalité musicale bien plus forte que la sienne. J'aimerais bien qu'il écrive une oeuvre pour le concert,histoire de voir
si son approche,dans ce cas,serait plus singulière et surprenante...
Je connais mal KLIMT mais PICASSO eut plusieurs périodes et,par exemple,dans la "cubiste",il est très reconnaissable d'une
toile à l'autre.
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Julien
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Re: Alexandre Desplat

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Janus a écrit :Lorsque j'ai découvert SCHNITTKE pour la première fois,j'ai été frappé par une écriture particulière,une approche atypique,une singularité,un style marquant que j'étais heureux de retrouver d'une oeuvre à l'autre,sous des formes multiples...et jusque dans sa musique de film...Il s'est répété et lui reprocher aurait
été hypocrite de ma part,car aimer un compositeur pour son style c'est aimer retrouver dans chacune de ses nouvelles
compositions,des éléments,des gimmicks,que l'on connait et apprécie et donc que l'on a envie de redécouvrir dans un
nouveau contexte sonore. ce qui n'a jamais empêché d'ailleurs,concernant le maître russe, que l'écoute de chaque opus ou presque me fut une découverte...une découverte au sein d'une écriture évolutive qui au fil des écoutes,me devint autant familière que fascinante...une écriture propre qui mûrit,sorte de fil conducteur entre les œuvres,de la première à la dernière,les reliant à un seul créateur: SCHNITTKE. Avec DESPLAT,j'ai l'impression d'avoir à faire à un très grand technicien de la musique pour l'image,un compositeur qui a indéniablement le sens du cinéma mais auquel il me manque personnellement ce fil conducteur qui me le rendrait,artistiquement,plus fascinant à suivre,à épier dans ses moindres pas de compositeur.
Là il faut dire aussi qu'entre Schnittke et Desplat c'est vraiment le jour et la nuit. Schnittke était un compositeur de premier rang, de la trempe d'un Dmitri Chostakovitch. Bon Desplat, il est quand même pas du même gabarit. Par contre je trouve dommage que l'on n'aille pas davantage faire appel aux compositeurs de musique contemporaine et leur proposer de travailler sur des films. Parce que je suis sûr que l'on trouverait sans doute dans le lot, des compositeurs aussi atypiques et inventifs que Schnittke.
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Janus
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Re: Alexandre Desplat

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Julien a écrit :Par contre je trouve dommage que l'on n'aille pas davantage faire appel aux compositeurs de musique contemporaine et leur proposer de travailler sur des films. Parce que je suis sûr que l'on trouverait sans doute dans le lot, des compositeurs aussi atypiques et inventifs que Schnittke.
Je pense que s'est arrivé plusieurs fois et tu dois connaître les témoignages respectifs de ANTOINE DUHAMEL et de
BRUNO COULAIS sur ce point,de quelle manière ils furent raillés par leurs collègues compositeurs dès qu'ils se mirent à
travailler pour le Septième Art. Certains y voient encore une forme de prostitution. C'est malheureux à dire mais c'est ainsi.
D'autre part,un compositeur peut produire une oeuvre forte et personnelle pour le concert et être bizarrement beaucoup plus
classique ou banal dans son approche de la musique de film. EDISON DENISOV,compatriote et contemporain d'ALFRED SCHNITTKE,en est un peu la démonstration,celle du musicien de film occasionnel qui alla loin dans le compromis. Mais,peut-être,que toi,Julien,tu connais des contre-exemples,des approches plus atypiques que UNE ETOILE SANS NOM,UN MARI IDEAL,LA TORTUE TORTILLA? Car là,je dois bien admettre qu'ALEXANDRE DESPLAT a produit pour le cinéma des choses de ce niveau et parfois de meilleur...( Soit dit au passage que je tiens le REQUIEM et plus encore l'oeuvre intitulée SYMPHONIE de DENISOV comme deux pièces d'importance dans la création contemporaine de la seconde moitié du vingtième siècle. Même si j'ai une nette préférence pour SCHNITTKE,j'aime beaucoup DENISOV,malgré tout.)
Ce que je veux dire aussi c'est qu'un compositeur "contemporain" même atypique et inventif n'aura pas forcément le sens ni
l'amour du cinéma qu'avait ALFRED SCHNITTKE en Russie et TORU TAKEMITSU au japon. Sans cet amour du cinéma,ALFRED
SCHNITTKE,aussi inventif et doué fut-il,n'aurait rien pu faire. Personnellement,j'aimerais beaucoup que HEINER GOEBBELS
en fasse car ce qu'il fait pour la scène et le concert est vraiment atypique et inventif. HANS WERNER HENZE s'y est
aventuré avec réussite et FRANCOIS-BERNARD MACHE a composé une musique assez particulière pour le film d'ALAIN CUNY;
L'ANNONCE FAITE A MARIE. C'est pas mal,je trouve. C'est vrai que le cinéma devrait aussi chercher ses musiques de ce
côté-ci,du côté de compositeurs n'écrivant habituellement pas pour le cinéma tout comme les compositeurs attitrés du
Septième Art,ne devraient pas écrire que de la musique de film,comme l'avaient si bien formulé PIERRE JANSEN et ANTOINE
DUHAMEL. J'aimerais bien découvrir un compositeur comme DESPLAT au travers de créations "pures",non conditionnées par
l'image,ne répondant pas au goût d'un réalisateur ou d'un producteur,mais à son goût propre. Peut-être aurions-nous une
surprise...
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Walden
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Re: Alexandre Desplat

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cette histoire de compositeurs contemporains (au sens gaulois du terme, c'est à dire étroit et idéologique) qui tout d'un coup prouveraient qu'ils sont de meilleurs compositeurs pour l'écran que nombre de ceux qui en font leur métier est une fumisterie. Qu'on arrête donc de nous sortir ces âneries !
Il y a tellement d'exemples qui prouvent qu'un compositeur de musique de concert est bien incapable de faire correctement ce métier si particulier. Pierre Charvet et son Vercingétorix, Mâche et l'épouvantable travail sur le Cuny justement, Penderecki qui ne brille pas par son originalité quand il compose pour le cinéma...

Même des compositeurs aussi brillants et passionnants que Goldenthal ou Corigliano ne peuvent composer que si le film se prête à leur style et non le contraire

si la musique contemporaine est unanimement considérée comme austère, complexe, anti-mélodique, anti-sentimentale, anti-romantique, elle n'a pas souvent l'occasion de se prêter aux jeux multiples du récit cinématographique qui demande une adaptabilité totale. N'est pas Georges Delerue, Ennio Morricone ou John Williams qui veut, et de surcroît peu de compositeurs de musique "sérieuse" ont prouvé qu'ils pouvaient être des mélodistes de génie

nous vivons dans un monde qui considère que Philip Glass est un compositeur plus sérieux que John Williams ou Ennio Morricone, c'est dire... :?
BRAINSTORM main title (James Horner)
http://www.youtube.com/watch?v=HMj_80T6cyg
Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)
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Janus
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Re: Alexandre Desplat

Message non lu par Janus »

Walden a écrit :et de surcroît peu de compositeurs de musique "sérieuse" ont prouvé qu'ils pouvaient être des mélodistes de génie
C'est vrai et,en même temps,un certain nombre de compositeurs oeuvrant régulièrement pour le cinéma ne sont pas des mélodistes de génie non plus. Ce qui est pour moi gênant dans ces propos,au fond,c'est que l'on essaie de faire de la musique de concert et de la musique de film,deux mondes incompatibles,que ceux qui écrivent de la musique intellectuelle
et austère ne peuvent rien faire de bien pour le cinéma et que ceux qui se sont faits un nom au cinéma sont forcément de
piètres compositeurs lorsqu'ils s'essayent à l'art lyrique ou à la musique de chambre. Ben voyons! Je n'y vois,pour ma part,que
deux SNOBISMES identiques qui s'affrontent et c'est franchement dommage.
MACHE n'a pas du tout écrit une musique épouvantable pour le film de CUNY. On peut en détester l'esthétique mais elle est intéressante dans sa relation à l'image. Cela-dit,ça ne fait pas de MACHE un compositeur de film,ni un compositeur meilleur que JANSEN. Il demontre juste une expérience intéressante pour un film qui,il est vrai,favorisait une approche assez spéciale. Je suis en revanche beaucoup plus sévère sur le travail de PIERRE CHARVET pour VERCINGETORIX. Je suis absolument sûr que CORIGLIANO et GOLDENTHAL ont la capacité de musicaliser de la meilleure façon des films très différents. Après,il y a l'ambition ou pas,la volonté ou pas,l'envie ou pas de composer davantage pour le cinéma. Je pense que CORIGLIANO est un compositeur qui a dit plus souvent non au cinéma que oui. Lorsqu'un compositeur compose régulièrement pour le cinéma,il est parfois (ou souvent) amené à faire des concessions importantes qu'il ne ferait pas pour le concert,bien sûr. Des compositeurs italiens n'écrivant pas pour l'image et "amis" d' ENNIO MORRICONE ont reproché à ce dernier d'être parfois trop mélodique pour le cinéma. C'est un état d'esprit,une mentalité idéologiquement étroite qui les bloquerait complètement sur un film comme CINEMA PARADISO! Le critique Cormuzio lui avait reproché son
travail très mélodique sur MARCO POLO.
Mon cher Walden,ce que tu dis à ta façon,c'est ce que j'ai écrit à la mienne,c'est ce que j'ai essayé d'expliquer dans mon
commentaire précédent. Si SCHNITTKE s'est incontestablement illustré dans les deux domaines,si j'estime que HEINER
GOEBBELS s'est imposé au concert comme un musicien inventif et atypique,je ne sais pas du tout si il le serait autant dans
une relation étroite avec l'image. Maintenant,le condamner à l'avance,serait très malhonnête aussi. C'est dans l'effectif que
l'on juge un compositeur et non en fonction d'éventuels échecs de ceux qui s'y sont essayés. OSVALDO GOLIJOV et TAN DUN
sont des compositeurs contemporains qui se débrouillent très bien avec le cinéma. HERO et TETRO sont des B.O. d'excellente qualité et la plupart des compositeurs qui ont fait de la musique de film un art magnifique proviennent du
domaine contemporain; BERNARD HERRMANN,ENNIO MORRICONE,ANTOINE DUHAMEL,PIERRE JANSEN,FRANCO PIERSANTI,
CARLO CRIVELLI,GEORGES DELERUE,WOJCIECH KILAR,JERRY GOLDSMITH,LALO SCHIFRIN,PHIL GLASS,MICHAEL NYMAN,
TORU TAKEMITSU,TON THÂT tiet,BERNARDO BONEZZI,ALBERTO IGLESIAS,BRUNO COULAIS...
Donc,oui,dans le milieu de la musique contemporaine,il y a sûrement,sans aucun doute possible,des talents potentiels pour
le cinéma,que ce soit de façon occasionnelle ou plus régulière...David CHARVET n'est pas représentatif de tous les compositeurs qui écrivent pour le concert. Quand à dire que la musique contemporaine est sytématiquement austère, complexe,anti-mélodique,anti-tout-ce-que-tu-veux,n'empêche pas qu'elle produit malgré tout des oeuvres superbes et
fascinantes à travers le monde. Il ne faut pas non plus la réduire au BOULEZ le plus radical. Savoir écouter,c'est tout.

PS: EGISTO MACCHI est un compositeur expérimental qui a eu une approche très intéressante pour le cinéma. Mr KLEIN,
L'ASSASSINAT DE TROSTKY,L'AFFAIRE MATEOTTI sont des réussites du genre. Alors c'est davantage un cinéma qui se prête
à son style dans ces cas précis que l'inverse,toujours est-il que son apport a enrichi le cinéma italien d'une approche atypique
et inventive. Le Septième Art a besoin de ces compositeurs occasionnels (pas forcément issus du "contemporain" mais aussi
du jazz et du rock) qui peuvent avoir un certain recul que ceux qui en font leur métier,y sont baignés depuis un certain temps n'ont plus forcément et rentrent à un moment ou un autre dans une mécanique (routine) compositionnelle.
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Denshaotoko
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Re: Alexandre Desplat

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Janus a écrit :David CHARVET n'est pas représentatif de tous les compositeurs qui écrivent pour le concert.
Hihi, je suis d'accord :mrgreen:

Pour rebondir sur cet échange, je dirais qu'écrire des oeuvres concertantes et composer pour l'image (ou le livre, tel McNeely pour Shadows of the Empire, lol) sont deux choses différentes qui demandent des compétences distinctes, ce qui fait que tout le monde n'est pas fait pour bien faire dans les deux domaines. Maintenant, personnellement, je n'établis pas de hiérarchie et suis d'accord avec Walden: le faire relève du snobisme. Je serais tenté de croire que les tenants de la "GRAAAAANDE" musique déprécient les compositeurs tels que Williams parce qu'ils oeuvrent pour (finalement) le peuple alors que la musique devrait demeurer chose d'honnête homme. Je trouve cela ridicule. Cette haine de la "mélodie" dans la musique contemporaine, à mon avis, vient de là. Pourtant, une belle mélodie peut transporter tout autant qu'une œuvre torturée!
En tout cas, j'apprécie beaucoup les oeuvres de Williams pour le concert, par exemple :)

Pour en revenir à Desplat (car c'est quand même le sujet du topic, hihi), je ne connais finalement pas beaucoup les oeuvres de ce monsieur, tout ce que je peux en dire c'est que ce que j'en connais m'a ému et donné envie d'en écouter plus. Une "voix" distinctive? Effectivement, je ne la sens personnellement pas encore, alors que je me rappelle avoir "senti" celle de Williams dès les dix premières mesures du Retour du Jedi (il y a 30 ans déjà ^^) ainsi que (si parva licet componere magnis :mrgreen: ) celle de Yûgo Kanno dès les premières mesures du thème principal d'Ai no uta. Par exemple, je ne saisis pas non plus où est la "voix", la "patte" de Giacchino, mais je me dis qu'il n'y pas le feu :)
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Walden
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Re: Alexandre Desplat

Message non lu par Walden »

merci pour cet échange les gars, mais voilà, moi qui ait depuis longtemps mené de front l'amour de la musique de film et celle de la musique contemporaine, je suis affligé à l'idée que la musique de notre temps ait pu se scinder à ce point...D'un coté la beauté mélodique reléguée comme suspecte, de l'autre le très sérieux travail harmonique et timbral...autrement plus digne bien sûr...parfois je suis surpris de retrouver une superbe mélodie au sein d'une œuvre profondément contemporaine comme quand j'ai découvert INVISIBLE VOICES de QIGANG CHEN au Festival présences de France Musique...

alors que nombres de compositeurs passionnés de leur métier de compositeur pour le cinéma, John Williams, Ennio Morricone, Georges Delerue, Jerry Goldsmith, Jerry Fielding (etc, etc) ont prouvé que ce schisme artificiel n'avait aucune raison d'être, et que la musique "pure" pouvait cohabiter avec un vrai travail de "musique appliquée"...

Alexandre Desplat a besoin de l'image pour stimuler sa création, son œuvre musicale existe dans la passion de la création cinématographique, comme Goldsmith, comme Fielding...La mise en scène, le jeu des interprètes, le rôle de la lumière, cette collaboration profonde avec un cinéaste, tout cela mène le compositeur à opérer des choix, à doser son intervention, à définir le sens de sa contribution
ayant revu ce weekend L'ENNEMI INTIME, je confirme que sa contribution à un tel film relève d'une vraie réflexion, que sa musique a un sens profond, que les notes couchées sur une partition de l'ami Alexandre contribuent à donner un sens, à apporter une vraie dimension dramatique et métaphysique au récit construit par Rotman et Siri
encore faut-il vraiment s'intéresser au cinéma
Desplat créé par et pour le cinéma. Cette façon d'être au sein de la création cinématographique n'est pas encore comprise à sa juste valeur car elle remet en cause le principe sacré du compositeur créateur, radical, seul...Pourtant Desplat apporte une dimension authentique et réflexive qui n'a rien à voir avec les usines de production des équipes hollywoodiennes dont nous parlait Jérôme (c'est en grande partie pour cela qu'Alexandre est tant apprécié aux États-Unis), d'autant que la culture musicale du compositeur français est suffisamment large et éclectique pour lui permettre d'écrire une musique qui peut être appréciée hors du film, au moins sous forme de suites, et au sein du film et en disque une fois que l'on s'imprègne vraiment de la matière musicale qui nous est proposée
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Homer
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Re: Alexandre Desplat

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Denshaotoko a écrit :Une "voix" distinctive? Effectivement, je ne la sens personnellement pas encore
C'est étonnant, car Desplat a tout de même une patte extrêmement reconnaissable : forte utilisation des instruments à vent, et notamment de la flûte, rythmique syncopée, orchestrations cristallines et d'une classe folle...
Bref, Alexandre Desplat est certainement mon compositeur actuel préféré. Je suis d'ailleurs en train de découvrir The Ghost Writer sur cd (beaucoup aimé l'utilisation du score dans l'excellent film de Polanski), et c'est vraiment prodigieux comme il parvient à produire une musique entièrement orientée "suspense", tout en la rendant passionnante à l'écoute seule, là où d'autres auraient composé de longues plages synthétiques sans grand intérêt (la dernière minute de "The Truth About Ruth" est ébouriffante).
J'avais pensé la même chose de Hostage qui, une fois passé le "Main Title" démentiel, parvenait à maintenir un intérêt constant de par des orchestrations toutes plus riches les unes que les autres.

Le seul problème que j'ai avec lui, finalement...c'est qu'il travaille tellement, que j'ai du mal à suivre le rythme. :shock:
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Julien
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Re: Alexandre Desplat

Message non lu par Julien »

Janus a écrit :D'autre part,un compositeur peut produire une œuvre forte et personnelle pour le concert et être bizarrement beaucoup plus classique ou banal dans son approche de la musique de film.
Tout dépend aussi des exigences du metteur en scène. Si on demande à un compositeur de faire du classique, il fera du classique. Et Edisson, contrairement à Schnittke n'a peut-être pas eu l'occasion de collaborer avec des réalisateurs qui attendaient de lui à ce qu'il écrive une musique de facture plus moderne. Et puis effectivement comme tu le dis, je pense qu'il était moins intéressé par le monde du cinéma. Mais pas exemple pour parler des compositeurs actuels, il me semble que Karol Beffa, qui comprend bien en plus le langage cinématographique pourrait certainement écrire une musique de grande qualité. Pour peu évidemment qu'on lui en donne les moyens et qu'il collabore avec un réalisateur qui comprenne l'importance de la musique de film.
Walden a écrit :nous vivons dans un monde qui considère que Philip Glass est un compositeur plus sérieux que John Williams ou Ennio Morricone, c'est dire... :?
Je ne sais pas trop qui dit ça quand même, parce que Philip Glass est en général très critiqué par les mélomanes, en particulier pour son style musical minimaliste, ce qui d'ailleurs le rapproche de certains compositeurs de musique de film comme Desplat justement.
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Homer
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Re: Alexandre Desplat

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Julien a écrit :Mais je comprends que l'on puisse apprécier. Moi je ne fait que donner mon point de vu de toute façon. Et puis attends l'arrivée d'Homer. Lui qui est très amateur de Desplat, il se fera certainement une joie de me contredire.
Ah tiens, je n'avais pas lu ça. Salut Julien ! :)
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Denshaotoko
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Re: Alexandre Desplat

Message non lu par Denshaotoko »

Julien a écrit : Je ne sais pas trop qui dit ça quand même, parce que Philip Glass est en général très critiqué par les mélomanes, en particulier pour son style musical minimaliste, ce qui d'ailleurs le rapproche de certains compositeurs de musique de film comme Desplat justement.
Hmm… A mon sens, ce qui est criticable chez Philip Glass n'est pas son minimalisme, mais plutôt le côté parfois "cheap" de celui-ci. Rien à voir, par exemple, avec le minimalisme fouillé et travaillé d'un John Adams ou d'un Steve Reich. Pour ce qui est de Desplat, qu'y a-t-il de minimaliste dans son Twilight??? Les béos de Goldenthal me semblent bien davantage minimalistes, non? (Ce qui ajoute, pour moi, à leur charme :))
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Janus
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Re: Alexandre Desplat

Message non lu par Janus »

Denshaotoko a écrit : Pour ce qui est de Desplat, qu'y a-t-il de minimaliste dans son Twilight???
Personnellement j'ignore car j'ai vu le film avec ma fille et la musique de DESPLAT ne m'a pas marqué plus que ça,peut-être
le love theme à la rigueur. Non pas qu'il soit de veine minimaliste mais qui a retenu un peu mon attention. Toute fois,il
faudrait que je redécouvre cette partition sur cd pour m'en faire une idée plus précise.
Julien a écrit :tout dépend aussi des exigences du metteur en scène. Si on demande à un compositeur de faire du classique, il fera du classique. Et Edisson, contrairement à Schnittke n'a peut-être pas eu l'occasion de collaborer avec des réalisateurs qui attendaient de lui à ce qu'il écrive une musique de facture plus moderne
C'est très juste aussi mais j'espérais que tu connaissais au moins un contre-exemple de ce compositeur aux trois cités.
Bien sûr,c'est facile de citer le cas de CHARVET ou d'un autre et d'en tirer des conclusions hâtives. Le parfait contre- exemple est HENZE qui a signé quelques partitions magnifiques et singulières pour le cinéma;MURIEL,L'AMOUR A MORT et
UN AMOUR DE SWAN. Il y en a d'autres comme cette superbe musique écrite par POUL RUDERS pour un film muet.
Walden a écrit :ayant revu ce weekend L'ENNEMI INTIME, je confirme que sa contribution à un tel film relève d'une vraie réflexion, que sa musique a un sens profond, que les notes couchées sur une partition de l'ami Alexandre contribuent à donner un sens, à apporter une vraie dimension dramatique et métaphysique au récit construit par Rotman et Siri
Je ne discute pas l'apport de la musique de DESPLAT dans un film et ce que tu relates ici est le propre de tout bon compositeur de cinéma qui a le sens de celui-ci,sauf que la musique de L'ENNEMI INTIME de DESPLAT hors contexte,m'ennuie
dans une écoute seule. Je la trouve plate et sans grande personnalité. Le thème pour cordes qui ouvre le cd pourrait être composé par n'importe qui. Il me semble que c'est dans cette B.O. qu'il utilise des bols tibétains. Si j'ai trouvé l'idée intéressante,le résultat m'a semblé fort timide. J'espérais mieux. Je ne suis pas toujours très fans de ses constructions
mélodiques et peu me transportent vraiment,en réalité. Ceci-dit,le film traitant de la guerre d'Algérie m'intéresse et j'ai une sacrée référence en ce domaine; LA BATAILLE D'ALGER,chef-d'oeuvre de GILLO PONTECORVO et quelle musique dessus! Quelle patte extrêmement reconnaissable,là parcontre!. Même le son de corde employé est reconnaissable entre mille. Quant au son de cordes dans L'ENNEMI INTIME,je le trouve justement assez passe-partout,ordinaire de ordinaire. C'est bien écrit,bien structuré,impeccablement orchestré,techniquement parfait,juste à l'image mais sans réel génie. Il me manque ce quelque chose qui me rendrait DESPLAT fascinant alors qu'il m'est plus généralement sympathique et divertissant que surprenant et atypique. Il me manque le GRAIN DE FOLIE qui distingue les génies des bons compositeurs,quoi.
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Janus
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Re: Alexandre Desplat

Message non lu par Janus »

Walden a écrit :...parfois je suis surpris de retrouver une superbe mélodie au sein d'une œuvre profondément contemporaine comme quand j'ai découvert INVISIBLE VOICES de QIGANG CHEN au Festival présences de France Musique...
La mélodie revient progressivement dans le domaine contemporain,sois en sûr! :D
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Walden
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Re: Alexandre Desplat

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Denshaotoko a écrit :Pour ce qui est de Desplat, qu'y a-t-il de minimaliste dans son Twilight??? Les béos de Goldenthal me semblent bien davantage minimalistes, non? (Ce qui ajoute, pour moi, à leur charme :))
pas de minimalisme systématique chez Desplat, mais le thème principal de TWILIGHT m'a tout de suite fait penser à du Glass en tout cas
BRAINSTORM main title (James Horner)
http://www.youtube.com/watch?v=HMj_80T6cyg
Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)
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Julien
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Re: Alexandre Desplat

Message non lu par Julien »

janus a écrit :
julien a écrit :Et Edisson, contrairement à Schnittke n'a peut-être pas eu l'occasion de collaborer avec des réalisateurs qui attendaient de lui à ce qu'il écrive une musique de facture plus moderne
C'est très juste aussi mais j'espérais que tu connaissais au moins un contre-exemple de ce compositeur aux trois cités.
Et non je n'ai pas de contre-exemple. Je sais qu'il a composé aussi la musique pour un conte de fée, intitulé La Fleur Ecarlate mais je n'avais pas trouvé cela bien marquant non plus. Et le film est d'ailleurs très académique. Cela dit en dépit d'un certain classicisme, c'est quand même une musique qui reste d'assez bonne facture, et par moment assez élégante. Le reste, je connais vraiment pas. Il faut dire que les films ne sont pas très connus et reste assez difficiles à trouver j'ai l'impression.
Walden a écrit :
Denshaotoko a écrit :Pour ce qui est de Desplat, qu'y a-t-il de minimaliste dans son Twilight??? Les béos de Goldenthal me semblent bien davantage minimalistes, non? (Ce qui ajoute, pour moi, à leur charme :))
pas de minimalisme systématique chez Desplat, mais le thème principal de TWILIGHT m'a tout de suite fait penser à du Glass en tout cas
D'ailleurs, dans le traitement des cordes ça ressemble pas mal au morceau The Poet Acts dans The Hours, je trouve
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Re: Alexandre Desplat

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The Ghost Writer et Fantastic Mr Fox tournent en boucle chez moi depuis quelques temps. 8-)

dis voir Homer, a-tu vu le film de Wes Anderson (je crois me souvenir que tu est très fan du réalisteur) ? et a-tu apprécié la musique de Desplat ? je trouve pour ma part dommage qu'il n'ai pas fait plus confiance à son compositeur car pas mal de chansons (et surtout les morceaux de Delerue) auraient pu être évité et donner un côté moins "hype" au film. ou alors, Anderson n'a pas voulu decevoir son "public" habitué à ses bande son trop référentiel. mais bon, Anderson+Desplat+l'animation en volume font de ce film en pur joyau !

Desplat est un grand compositeur avec une filmo des plus intéressantes (même si pas toujours parfaite évidemment). je suis fan depuis "Regarde les hommes tomber" et ce n'est pas prêt de s'arreter. :)
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Re: Alexandre Desplat

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Denshaotoko a écrit :Pour rebondir sur cet échange, je dirais qu'écrire des oeuvres concertantes et composer pour l'image (ou le livre, tel McNeely pour Shadows of the Empire, lol) sont deux choses différentes qui demandent des compétences distinctes, ce qui fait que tout le monde n'est pas fait pour bien faire dans les deux domaines.
Exact! Cependant,il serait sectaire de penser que seul un compositeur spécialisé dans l'écriture pour le cinéma est en mesure
d'écrire de la musique de film intéressante autant que seul un compositeur spécialisé dans l'écriture pour le concert est en mesure d'écrire de la musique "pure" de valeur. Je n'aime pas beaucoup les dogmes et mon "janusisme" ne tient pas uniquement d'ENNIO MORRICONE. Il tient tout autant de LALO SCHIFRIN qui s'est efforcé d'abattre les murs que l'on se plait obstinément d'ériger entre les différents genres musicaux,comme si joindre,par exemple,une polyphonie corse dans une b.o. était forcément scandaleux,déplacé,farfelu. Combien de fois ai-je entendu cette curieuse remarque: < BULLITT,ce n'est pas de la musique de film mais du jazz!> :o :shock: LALO SCHIFRIN ne s'est jamais voulu un spécialiste de musique de film,pas plus qu'un spécialiste de jazz ou d'avant-garde,mais un compositeur tout court qui a abordé ses trois genres de prédilection avec le même sang,la même sensibilité,la même passion.
Walden a écrit :Desplat créé par et pour le cinéma.
J'avoue ne pas trop comprendre ce que cela veut dire...être créé par et pour le cinéma...Un peu comme PHILIPPE SARDE,
alors?
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Denshaotoko
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Re: Alexandre Desplat

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Janus a écrit :
Denshaotoko a écrit :Pour rebondir sur cet échange, je dirais qu'écrire des oeuvres concertantes et composer pour l'image (ou le livre, tel McNeely pour Shadows of the Empire, lol) sont deux choses différentes qui demandent des compétences distinctes, ce qui fait que tout le monde n'est pas fait pour bien faire dans les deux domaines.
Exact! Cependant,il serait sectaire de penser que seul un compositeur spécialisé dans l'écriture pour le cinéma est en mesure
d'écrire de la musique de film intéressante autant que seul un compositeur spécialisé dans l'écriture pour le concert est en mesure d'écrire de la musique "pure" de valeur.
Je suis d'accord, j'ai juste dit que TOUT le monde n'était pas capable de faire les deux. Reste que CERTAINS y arrivent sans problème, tels Williams, Goldenthal, Talgorn (dans une moindre mesure), etc… Pareil pour le jazz, puisque tu parles de Schifrin : la musique qui illustre la série animée Najica, composée par Jun'ichi Kanezaki, est pour moi un bon exemple d'excellente utilisation de ce medium pour l'image. J'ai même entendu récemment un score très "dancefloor" qui illustrait à merveille une série TV, donc, comme tu le dis fort justement, surtout ne pas être sectaire en musique!

Et j'attends le Harry Potter de Desplat avec impatience :p
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Walden
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Re: Alexandre Desplat

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Walden a écrit :
Denshaotoko a écrit :Pour ce qui est de Desplat, qu'y a-t-il de minimaliste dans son Twilight??? Les béos de Goldenthal me semblent bien davantage minimalistes, non? (Ce qui ajoute, pour moi, à leur charme :))
pas de minimalisme systématique chez Desplat, mais le thème principal de TWILIGHT m'a tout de suite fait penser à du Glass en tout cas
oui, c'est un peu miraculeux quand ça arrive... :D là on se met à rêver à des exemples fameux comme notre Lalo Schifrin adoré que tu aimes tant, qui a été capable dans sa vie de musicien et de compositeur d'allier génie mélodique et grande profondeur / culture musicale...que ce soit dans le jazz ou la musique "contemporaine" / de concert...mais il est vrai que Lalo est argentin...il n'est pas français (bien qu'il ait eu, comme francophone, une carrière dans l'Hexagone, mais une carrière à part, bien loin de la suffisance du centralisme parisien...) :D
BRAINSTORM main title (James Horner)
http://www.youtube.com/watch?v=HMj_80T6cyg
Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)
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