Alice In Wonderland...

[Wyatt Earp]

pas de doute, ce film est un chef-d'oeuvre, ALICE IS a masterpiece !, peut-être la grande œuvre de Tim Burton à ce jour (pour un cinéaste qui compte pas mal de réussites)

C'est une blague ?...

Je pense que oui.

[Pierrebrrr]

Bon, ça repart sur Alice.... J'y vais alors.
Je ne suis pas bien sûr qu'Alice soit un chef-d'oeuvre par contre selon le contexte dans lequel on le regarde il est plus ou moins interessant. L'adolescent(e) qui n'était pas né(e) quand j'ai vu Edward au cinéma ne regarde pas le film avec les même lunettes que moi.
Par exemple, cette fin qui fait bondir pas mal de gens- déjà elle a le mérite d'être pour le moins inattendue- il n'est pas interdit d'y voir une forme d'auto-portrait extrèmement sincère de Burton. Qui comme Alice est à la tête d'une entreprise générant des millions de profit, en quête de nouveau marchés (la chine ?) en utilisant de nouvelles méthodes (la 3D ?...), et reposant sur l'exploitation rationnelle de son imaginaire.
Mais même au premier degré, cette "morale" n'est pas si choquante. Elle est rassurante pour les enfants, qui voit l'héroïne trouver, finalement, une place pile poil à sa taille- autre problématique (visuelle aussi) du film. Là encore, c'est une belle lucidité de la part de Burton, aujourd'hui complètement intégré à hollywood- mais en-a-t-il jamais été autrement.

Ensuite, si est effectivement très loin de Lewis Caroll- idée absurde, dès le départ de vieillir Alice. Mais le film a, me semble-t-il, un véritable sous-texte, qui est l'histoire d'une jeune fille devenant un jeune homme, au prix d'épreuves très traditionnelles- faire un choix courageux, affronter une épreuve physique, tuer le dragon. L'épilogue du mariage est à ce titre limpide: Alice refuse de se marier avec le fils pour devenir l'associée du père, position typiquement masculine s'il en est, et qui, de plus, était celle de son père à elle.

Je continue de beaucoup aimer la manière dont Burton filme les femmes, les figures masculines, la manière dont il dévirilise les hommes pour rendre les femmes puissantes. Ce n'est pas si courant dans le contexte Hollywoodien du film pour enfants- ce qu'est je crois cette Alice. Voir les figures féminines de Dragons pour le contre exemple.
Je l'avoue, je trouve le personnage de la Reine Rouge fascinant, séduisant, touchant. J'aime la relation avec le valet, et ce qu'en montre Burton. On sent que son amour va à la Reine Rouge (et pour cause : c'est sa femme !) et qu'il a un gentil mépris pour la reine blanche.

D'une certaine manière Burton ne trahit pas la tradition dans laquelle il a séduit au départ, celle des films universal, de ce regard compatissant sur les monstres , comme dans la belle scène ou Alice rend son oeil au Bandersnatch, ou, donc avec ce personnage de la Reine Rouge qui ne demande qu'à être aimé- comme Edouard, Catwoman etc...

Après, l'aspect purement "cinématographique" du film: la mise en scène, le montage, le scénario (épouvantable) c'est une autre paire de manche....

[Lee Van Cleef]

pas de doute, ce film est un chef-d'oeuvre, ALICE IS a masterpiece !, peut-être la grande œuvre de Tim Burton à ce jour (pour un cinéaste qui compte pas mal de réussites)

Que tu considères comme un chef-d'oeuvre ce blockbuster anémié, formellement hideux et dénué de (presque) toute grâce est une chose que je peux encore concevoir. Au prix d'une spectaculaire suspension d'incrédulité, certes, mais j'en suis capable. Que tu sois prêt à l'introniser sommet absolu de la carrière de Burton me paraît, en revanche, défier la plus fertile des imaginations. Cet Alice bringuebalant, calibré pour séduire un public pas trop regardant sur la marchandise, serait donc un film plus gothique et ténébreux que Batman Returns ? Plus féérique et bouleversant qu'Edward Scissorhands ? Walden, mon ami, je te préconise vigoureusement une salvatrice rétrospective Tim Burton, histoire de réviser ton opinion sur la place que mérite véritablement ce triste produit dans l'ordre des choses (tout en bas de l'échelle, à mon sens, aux côtés des laborieux et désincarnés Charlie and the Chocolate Factory et Corpse Bride).

[Sam Lowry]

Tout d'abord, je rappelle que je suis un grand fan de Burton. Cela dit, globalement, ce n'est pas un très bon opus burtonnien et disons que c'est celui que j'ai le moins apprécié de ses films récents (mais mieux que la PLANETE DES SINGES, faut pas exagérer non plus ), précisément pour son manque de merveilleux (un comble pour un film au titre éponyme).

Les reproches principaux que je ferais sont : mauvaise utilisation de la 3D (des mouvements vraiment trop flous dès que des personnages bougent très vite ou que la caméra fait des travellings (sensation un peu ressentie parfois sur AVATAR mais là la différence de maitrise est énorme), parfois même quand il y a des champs-contre-champs, même si sur certains plans "fixes" (surtout lorsqu'Alice se retrouve dans la forêt) il y a une belle profondeur), scenario pas très intéressant (du Disney pour les enfants, pour caricaturer, ce qui est bien dommage car parfois on sent la pâte de Burton mais les sujets ne sont pas bien exploités (tolérance, rejet de la réalité etc...) ou simplement survolés), une fin ratée (à commencer par cette gigue ridicule avec une musique djeuzizée) mais là c'est peut être du à la fin du bouquin DE L'AUTRE COTE DU MIROIR (moi je ne savais même pas qu'il y avait une suite littéraire à ALICE AU PAYS... )........ Alors quoi ? Alice s'accomplit en devenant une business-woman et en voulant faire du commerce avec la Chine !?.... voilà ce qu'elle veut faire dans la vie réelle ?... Le poids sociétal historique que ressent cette jeune femme sur les présupposés qu'elles doivent endurer aboutirait donc à n'être autre chose qu'un homme au féminin ? ).

Les points positifs sont : le premier 1/4 d'heure (à part l'absence de netteté des arrières-plans qui rend la 3D artificielle) l'univers visuel (très burtonnien dans les décors, les couleurs etc...) et la musique d'Elfman qui me semble être le seul élément "merveilleux" de cet ALICE (le thème est splendide et se retient hyper facilement) qui porte le film à bout de bras dans les moments faibles (et il y en a beaucoup) et m'a donné la chair de poule pendant quelques instants sur certaines scènes (la poursuite du lapin au début du film par exemple).
Bref, on sent le film 3Disé parce que c'est "à la mode" et qu'il n'a pas été conçu pour ça au départ (même si c'est moins gadget que j'aurais pu le penser de prime abord). Un monde technique sépare ce film d'AVATAR.

[Walden]

je ne suis pas un inconditionnel du cinéma de Burton (je l'apprécie et je le respecte), d'où mon enthousiasme pour celui là....

[Lee Van Cleef]

je ne suis pas un inconditionnel du cinéma de Burton (je l'apprécie et je le respecte), d'où mon enthousiasme pour celui là....

Tout s'explique, en effet. Si Walden, notre sympathique équarisseur, préfère le Burton lyophilisé de ces dernières années au Burton pur et non coupé des origines, le très propret Alice in Wonderland avait tous les atouts pour le séduire... Allez, sans rancune, camarade, et cesse donc de fouetter l'air avec cette machette en proférant de bien peu élégants borborygmes, tu vas finir par y laisser une phalange ou deux !

[Walden]

[Misquamacus]

Enfin vu ! Et hélas, je n'ai pas aimé... Ainsi que mon plus jeune fils qui a eu le livre à lire cette année en 6ème. Nous avons trouvé ça sans idée, sans magie, vide... Et pourtant, je suis généralement indulgent avec Burton. Mais franchement venant de lui, j'attendais quand même un truc plus tordu ! Surtout avec une Alice avec des formes et prête à marier ! Bref, le roman est complètement dénaturé.
La musique se traîne aussi un peu, à part ce thème absolument somptueux où, là pour le coup, Elfman a trouvé Alice (la vraie !)

[DarkCat]

C'est clair que ce ne sera pas le meilleur film de Burton. Mais je suis tout de même plus indulgent que Misqua. Et puis merde ! C'est tout de même mon cousin félin qui sauve la tête de tout le monde. Alors rien que pour ça...