Merci pour cette piqure de rappel (en ce qui me concerne) car ce DODESUKADEN fait partie de ma liste d'oeuvres à voir depuis fort (voire trop) longtemps. Beau papier, cher ninja arthritique !

Lee Van Cleef a écrit :"Ma parole, il est en train de perdre complètement la boule, l'ancêtre ! Voilà-t'y pas qu'il veut nous embarquer dans une décharge pour la Séquence du Béophile ! En plus, avec cette foutue chaleur, ça doit cocoter grave, là-dedans..." Ne vous faites donc pas tant de mouron, mes frères bien-aimés ! Je vous l'accorde, le bidonville que je me propose de vous faire visiter n'a que peu en commun avec les paradis touristiques dont on orne généralement les cartes postales. Mais le voyage se déroulera, ô surprise, à bord d'un tramway en parfait (heu, enfin, presque) état de fonctionnement. De surcroît, le chauffeur n'est nul autre que l'immense Toru Takemitsu, ici dans une forme étincelante. En voiture, que diable !

Lee, tu me combles. Continue sur cette voie! Ton plus fidèle lecteur. Toru Takemitsu, l'un des rares compositeurs de cinéma qui m'emmènent jusqu'au firmament.

Attends donc de voir, ami Janus, ce que je réserve dans deux semaines à mon gentil lectorat ! Sans doute bégaieras-tu à nouveau les remerciements les plus empressés — le vieux Van Cleef, grand maître du teasing atomique ! Quand à toi, Two-Headed Sam, si l'extrait posté de Dodesukaden, indéniablement l'une des plus belles scènes imaginées par Kurosawa pour cette merveille, ne t'a pas convaincu de mettre séance tenante la main au porte-monnaie, alors aucune dialectique, pas même la plus méthodiquement sculptée au monde, n'y parviendra jamais.

Lee Van Cleef a écrit :grand maître du teasing atomique !

Mmmm... Y aurait-il ici un indice caché

Quoi qu'il en soit, merci pour ce petit rappel qui va droit au but, sans doute guidé par les rails de Rokuchan lui-même !

Dadid a écrit :

Lee Van Cleef a écrit :grand maître du teasing atomique !

Mmmm... Y aurait-il ici un indice caché

Pour le coup, absolument pas, camarade. Mais ça n'est que partie remise, Ifukube figurant toujours en bonne place parmi les prétendants aux (modestes) honneurs de notre petite rubrique du lundi.

L'aventure, c'est l'aventure, comme le disait Lelouch et le chantait Johnny. Lino Ventura et Alain Delon, amis à la vie à la mort, sont sur la même longueur d'ondes qu'eux... ce qui ne les met pas pour autant à l'abri des insondables gouffres de la mélancolie. Pierrot, qui aura amputé son clavier d'ordinateur de presque toutes ses touches en tentant de rédiger son texte vêtu d'un lourd scaphandre ("C'était pour mieux m'imprégner de la solennité de la scène", se défend-il, vexé, quand on lui fait remarquer l'inconfort inhérent à un tel accoutrement), se fait le témoin d'un émouvant cérémonial aquatique, où François de Roubaix, aventurier intrépide lui aussi, conte en musique la fin des jours heureux.

Claude Chabrol, Stéphane Audran, Jean Yanne et Pierre Jansen : le carré d'as triomphal (à moins qu'un petit veinard ne planque une quinte flush dans son jeu ?) du Boucher, qui rafle définitivement la mise lors d'un final à deux doigts d'être avalé par les ombres de la nuit. Accoutumé de par sa katanesque profession aux noirs tentacules que dardent les plus profondes sorgues, le vieux Van Cleef se propose de guider l'innocent béophile au sein des ténèbres où, à l'instant même, se déroulent de troublants aveux.

Notre érudit cinématographe et accessoirement, à ses heures, ninja arthritique, j'ai nommé Benjamin alias Lee Van Cleef, s'est fendu d'un beau texte pour nous narrer le parcours chaotique de Jean Yanne en boucher spécialiste du haché menu.
Edit : Le vénérable senseï m'a damé le pion ! Ami, malgré le temps qui passe, tu n'as rien perdu de ta katanesque vélocité !

Sam Lowry a écrit :Le vénérable senseï m'a damé le pion ! Ami, malgré le temps qui passe, tu n'as rien perdu de ta katanesque vélocité !

"Observe donc le fouetté du poignet, et prends-en de la graine, petit scarabée !"

Qui suis-je donc ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ? Toutes sortes de questions à l'existentialisme aride qui peinent en règle générale à déchainer l'enthousiasme des foules, mais qui se révèlent soudain beaucoup plus passionnantes lorsqu'on les découvre trottant dans la tête d'une héroïne somptueusement carrossée et adepte des gros méchants flingues. Equation fatale à laquelle Pierrot n'a même pas tenté de résister. Plongez donc avec lui dans les hypnotiques méandres de Ghost in the Shell, là où les frontières entre l'homme (ou plutôt la femme) et la machine ne se réduisent plus qu'à un trait poreux.

Et si vous voulez compléter, je vous invite par la même occasion à lire ma critique faite à l'époque sur le film et la musique de Kawai :

http://www.goldenscore.fr/indexAJS.php? ... &param=984


Bon, ça date un peu, faudrait que je corrige certaines fautes éventuelles/tournures de phrase, mais j'avais particulièrement creusé les thèmes
philosophiques abordées dans le film de Mamoru Oshii.

Au passage, désolé pour les fans, mais j'ai souvenir que le manga d'origine partait un peu dans tous les sens, on pouvait passer de scènes d'action ultra violentes
à des séquences d'homosexualité féminine méga porno ! Du peu que j'en ai lu, j'ai été 100 fois plus convaincu par le film...

Lee Van Cleef a écrit :Qui suis-je donc ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ? Toutes sortes de questions à l'existentialisme aride

Des questions qui semblent avoir toutes pour seule réponse un laconique "je ne sais pas"...... Sauf que notre Pierrot, lui, sait très bien où il veut nous emmener, le bougre. Bravo à lui pour cette chronique qui nous fait nous interroger plus que de nous apporter des réponses qui seraient, pourtant, bien salutaires...

Alien7 a écrit :le manga d'origine partait un peu dans tous les sens, on pouvait passer de scènes d'action ultra violentes à des séquences d'homosexualité féminine méga porno !

Si ce n'est déjà fait, je sens que LEE va rapidement réviser le manga afin de peaufiner son article !

Il s'agit d'une double-page, censurée dans les versions US et européennes, dans lesquelles le Major Kusanagi s'adonne (virtuellement) à un passe-temps rémunérateur avec deux amies. L'auteur, comme à son habitude, "excuse" cette petite scénette érotique avec des annotations technologiques. Qualifier cette courte séquence de "méga porno", c'est peut-être y aller un peu fort Les deux pages concernées sont évidemment facilement dégottables (traduites) sur le web.
Bien sûr, ça n'a pas vraiment sa place dans un long métrage qui se doit d'être plus "concentré" sur son sujet, mais le format plus flexible qu'est la BD permet ce type de divagations, d'autant que l'intrigue du Puppet Master est étalée sur des centaines de pages dans la BD.
Le mélange de genres était une marque de fabrique de Shirow à l'époque, humour, violence et érotisme se mélangeant à des réflexions technologico-politico-éthiques (entre autres)*. Dans Ghost in the Shell comme dans Apple Seed, les intrigues et enquêtes sont placées au second plan par rapport à la description de la société/du monde qu'il imagine. Le film est fort heureusement complètement différent, mais j'adore les deux!

Et, au passage, merci à Pierre pour son papier!
Ça m'a donné envie de réécouter les deux opus de Kawai pour les Ghost in the Shell d'Oshii

* Je crois que Shirow n'est plus dans cet état d'esprit (il signe désormais surtout des Art Books, Calendrier et autres cartes à collectionner, mettant en scène des personnages féminins dans des situations, euh... diverses ).

Edern a écrit :Qualifier cette courte séquence de "méga-porno", c'est peut-être y aller un peu fort

Qu'est-ce que je vous disais ! Parfois, je me fais d'UnderScores le navrant tableau d'un phalanstère de rombières bégueules, portant bottes de caoutchouc et gilet d'épaisse laine boutonné jusqu'au cou... Mais tant que le vieux Van Cleef aura un souffle de vie, la grivoiserie libératrice n'abdiquera pas en ces lieux !

Lee Van Cleef a écrit :

Edern a écrit :Qualifier cette courte séquence de "méga-porno", c'est peut-être y aller un peu fort

Eh attention hein, j'ai pas dit que ça me plaisait pas hein (je suis un homme comme les autres ! ), mais ça tombait comme un cheveu sur la soupe
et de plus, j'ai toujours trouvé le manga super inégal dans son contenu. Le film d'Oshii est différent, et c'est tant mieux ! Il est à mon avis plus réfléchi,
moins bourrin que la BD de Shirow...

Oyez, oyez ! La succursale sadomasochiste d'UnderScores ouvre dès aujourd'hui ses portes ! Et comme vous vous en doutiez, c'est bien entendu le vieux Van Cleef qui, siégeant augustement derrière le comptoir de marbre blanc de la réception, gratifiera chaque nouveau visiteur polisson de son sourire ébréché le plus engageant. Sublimissime dans son torride alanguissement, Daliah Lavi se laisse donner les étrivières par l'ombrageux Christopher Lee, tandis que Carlo Rustichelli entretient l'atmosphère de circonstance : avouez que notre tout nouveau salon des plaisirs interdits n'aurait pu être mieux étrenné !

Ahhhh, Le Corps et le Fouet ! Un beau Bava de derrière les fagots, et la musique y participe beaucoup. Merci, M'sieur Van Cleef !

Maitre Lee troque son katana et ses shurikens contre le fouet d'un autre Lee. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'y entend comme pas deux pour nous faire monter l'eau à la bouche. On salive en parcourant, l'œil goguenard, les phrases ciselées de notre ninja tout de noir vêtu. Bravo maitre Lee !

Eh oui! Deux lee à l'Italienne!

Un jeu de mots d'excellent aloi ! Pour cela, je mets 10 euros dans le nourrain.

Dadid, Sam et Janus, les Lecteurs Idéals selon le vieux Van Cleef, qui applaudissent en parfaite osmose le dernier effort du barbon décati d'UnderScores. Voilà qui fait rudement plaisir, inutile de le cacher ! Hum, dans un proche avenir, il faudra que j'essaye de dégotter un autre film avec une nénette désapée et un mec au fouet bandé. Du diable si, à terme, je ne propulse pas jusqu'à la stratosphère la courbe d'audience !

De rien, et je ne vois aucun crime à citer Rachmaninov - dont le Concerto pour Piano No.2 a clairement traumatisé les cœurs romantiques d'Hollywood (notamment!) Rien de tel pour donner du romantisme un peu chic à une scène scabreuse, ça n'a pas échappé à Carlo Rustichelli. Dans un genre proche je pense aussi à Claudio Gizzi, Flesh for Frankenstein et Blood for Dracula... Voilà en tout cas une scène effectivement licencieuse que l'atmosphère fantastique (bien rendue par Bava, en utilisant Christopher Lee et les codes visuels du film de vampire) a dû aider à accepter, sinon à justifier, et c'est tant mieux.

Pendant que Tadlow, au grand dam des admirateurs de Rozsa, tergiverse encore quant à la sortie définitive du réenregistrement de The Thief of Bagdad, Pierrot a décidé cette semaine de couper malicieusement l'herbe sous le pied chaussé d'une sandale de l'éditeur. Miklos le grand coiffé d'un très seyant turban et courant, cimeterre au poing, dans les rues semées de mystères et de chausse-trappes d'une Bagdad inondée d'un irréel clair de lune, c'est ici et maintenant grâce à la Séquence du Béophile ! Shoukran, ô Pierrot, bon génie d'UnderScores !

Voilà qui nous console en attendant Godot ! Euuuh, Tadlow !