Un truc terrible avec la politique des auteurs, telle que la théorisèrent à satiété les
Cahiers du Cinéma, c'est qu'elle nous maintient sans cesse enclin à flairer la Grande Oeuvre en construction, à tous les azimuts et sous n'importe quel prétexte, si bien que même d'anecdotiques bricoles de jeunesse en ressortent frappées de très flatteurs
a posteriori. Parlons franc, il faudrait au moins s'appeler Edern et travailler dangereusement du casque pour nantir d'un statut séminal l'inénarrable
Par où t'es rentré... On t'a pas vu sortir, que j'ai toujours soupçonné de résulter à peu près exclusivement de l'écarlate rencontre d'Alan Silvestri avec la maestria viticole française. Qui croirait sans que ne se hérisse le moindre sourcil médusé que
Back to the Future emboîta autrefois le pas à cette pantalonnade bigleuse ? Qui prétendrait que
les savoureuses recettes préparées par le compositeur pour les comédies des années 90 s'y lovaient déjà, fin prêtes à l'emploi ? Qui alléguerait autrement qu'avec un humour pince-sans-rire que l'homme des tonitruantes marches militaires faisait arpenter à Jerry Lewis et consort
les âpres sentiers de la guerre ? Qui n'éprouverait pas l'envie moqueuse de répondre :
"Oh, eh, arrête, t'es con !" à l'olibrius soutenant mordicus que la gaudriole de Philippe Clair inspira à Silvestri
les toutes premières des innombrables rafales d'action musclée dont sa carrière est jonchée ? Bref,
Par où t'es rentré..., œuvre fondatrice ? Laissez le vieux Van Cleef se poiler !