Après le gros ratage de
Lady in the water et le navet
The Happening, j'ai décidé que je n'irais plus jamais voir de Shyamalan, surtout que plus le bonhomme fait des bouses, plus sa tête enfle et plus il est persuadé d'être génial... C'est bien dommage car j'avais beaucoup aimé ses quatre précédents films,
Unbreakable et
Signs surtout.
Cependant, lorsque j'ai appris que la musique de JNH sur le cd serait différente (et hélas moins fastueuse) de celle entendue dans le film, je me suis résolu, la mort dans l'âme, à aller voir
The Last Airbender. En plus, pas possible de trouver un cinéma qui ne le passait pas en 3D ; j'ai donc dû me coltiner la 3D, aussi nulle et inutile que dans
Clash Of The Titans. C'était bel et bien conforme à mes attentes : totalement lamentable ! Scénario inepte, simpliste et ridicule ; dialogues pathétiques prononcés avec un manque total de conviction (ce qui est plutôt rassurant quand ce qu'on doit dire est aussi bête) ; direction d'acteurs catastrophique et par conséquent interprétation ras-des-pâquerettes. Sur le plan de la mise en scène, on ne retrouve plus rien de ce qui avait fait le brio et la finesse des premiers films de Shyamalan. En gros, la seule chose qui distingue ce film d'une série Z sortant en direct-to-dvd, c'est le budget consacré aux décors et aux effets spéciaux : là c'est sûr qu'il y a de jolies choses, mais tellement mal exploitées ! Shyamalan est visiblement très mal à l'aise avec le genre épique et la fantasy, son film manque considérablement d'ampleur, malgré les emprunts énormes (et maladroits) à
Star Wars,
The Neverending Story,
Narnia,
The Lord Of The Rings. A côté, même le raté
The Golden Compass passerait pour un chef-d'oeuvre, et ici l'on tombe plutôt au niveau de
The Secret Of Moonacre,
Inkheart, etc... bref, tous les avortons monstrueux du genre.
Dans ce type de film, des personnages et une histoire simples, c'est normal ; une morale un peu lourdingue, c'est normal ; un univers manichéen, c'est normal ; mais il faut néanmoins bâtir quelque chose qui tienne la route, avec une vraie progression dans l'intrigue, une vraie montée en puissance, des héros auxquels on s'attache, des méchants charismatiques. Rien de tout ça ici, seulement des raccourcis hallucinants qui font que l'on arrive à une confrontation finale sans qu'il se soit rien passé - ou presque - entre les deux, ce qui fait qu'on s'est ennuyé ferme, et des clichés épouvantables pris avec un tel premier degré que ça en devient directement ridicule : tout le monde, dans l'ensemble, est asiatique vu que l'on se situe dans un univers asiatique - il y a des moines bouddhistes, des gens qui font du tai-chi -, sauf les héros ! Normal, vu que l'un d'eux devait être une star montante, en l'occurrence celui qui joue Jasper dans les
Twilight ; il n'a pas eu le moyen de se brider les yeux pour l'occasion ! Le même, quand il rencontre la princesse dans la cité du Nord, en tombe instantanément amoureux : normal, vu qu'il y a un gros plan sur les yeux de celle-ci, qui ont l'air d'ailleurs d'un vide insondable ; tout de suite après, elle se sacrifie : non ! crie le jeune homme ; ressent-on une quelconque émotion ? pas moi en tout cas ! Quant à Dev Patel, déjà insupportable dans
Skins et très moyen dans
Slumdog Millionnaire, il est très malheureux parce que son père ne croit pas en lui ; du coup, il fronce très fort les sourcils et il ne se déplace qu'avec des gestes très saccadés : il a l'air très effrayant, mais c'est normal parce qu'il est le chef de ceux qui "plient le feu". Ceux qui plient la terre, d'ailleurs, tout le monde s'en fiche, ils n'apparaissent qu'au début pour faire une petite démonstration d'effets spéciaux et c'est tout. Mais le mieux, c'est quand même les combats : si déjà vous rigoliez quand le héros de
Dragonball poussait son cri en faisant des moulinets avant de cracher sa boule d'énergie avec ses mains (et là je sens qu'on va crier au sacrilège), alors vous serez comblés ! Les personnages dansent pendant quinze minutes avant d'envoyer de l'eau, du feu ou de l'air ; une mauvaise langue dirait que peut-être dans ce cas-là il suffirait de leur mettre un pain pendant qu'ils dansent, mais vu qu'on est dans un pays respectueux des traditions, l'adversaire attend toujours que l'autre ait fini de danser... A ce compte-là, je pense que j'irai plutôt voir
Step Up 3 ("Sexy Dance", yes !) : en plus ça tombe bien, celui-là aussi il sort en 3D et ça a l'air vachement utile ! Et ne croyez pas que je me moque du tai-chi : j'en fais moi-même ! Mais je n'ai jamais rien vu ne serait-ce qu'à demi aussi ridicule que ce qu'on voit dans
The Last Airbender, cet exotisme de pacotille...
Heureusement, c'est là que JNH entre en jeu, et franchement, après l'avoir détruit copieusement dans le topic sur
Salt, là j'applaudis des deux mains, des deux pieds et de tout ce qu'on voudra ! Sa musique se déchaîne pendant 95% du film pour essayer désespérément de faire décoller les images ; elle n'y arrive à aucun moment, mais quel bel effort et quel beau résultat en soi ! Des thèmes envoûtants, de belles orchestrations (et très peu de "zimmerismes" !

), des morceaux d'action enlevés, une atmosphère très épique et grisante comme au bon vieux temps des Kevin Costner ou de
Dinosaur, bref, un millésime quatre étoiles, une réussite comme je n'en avais pas entendue depuis
King Kong. Et oui, il y a des choeurs sans arrêt dans le film mais sur le cd, nada. C'est une vraie tristesse, pour ne pas dire un crève-c(h)oeur...

Et puis, qui pourrait tolérer de voir le film une seconde fois rien que pour la musique ?... Autant j'adore JNH (quand il fait des choses valables), autant je ne pourrai pas m'imposer ça. Mais bon, ce qui reste sur l'album, une heure durant, c'est quand même très bien !