The Road

[Walden]

Un film austère basé sur un roman que je n'ai malheureusement pas lu, peut être l'avez vous lu forumeurs underscoriens ?
Je retiens de ce film inhabituel (Dimension films, spécialiste de la série B et du film de genre, s'est amusé à produire un film pas très commercial...) un léger ennui. Certes, c'est un très beau sujet, avec un casting solide (Vigo, Robert Duvall, Charlize Theron, le gamin est touchant), l'amour d'un père pour son fils dans un monde réduit en cendres, donner un sens à la vie dans un monde mort...mais malgré quelques scènes d'angoisse réussies parsemant le récit (rencontre avec une bande armée, et surtout la rencontre avec les cannibales...), celui-ci reste monotone, comme un pensum filmé sur le sens de l'existence

la musique quant à elle n'est pas très mémorable

[Walden]

d'après les plumitifs du Masque & la Plume (l'émission culte petite bourgeoise franco-gauloise...), le film serait trop fidèle au roman, avec un manque flagrant de style...(tout cela au détriment de l'originalité de l'œuvre littéraire)

http://sites.radiofrance.fr/franceinter ... etlaplume/

[Lepithec]

Moi ce que j'en sais, c'est que je me suis fait chier.

Je partais plutôt confiant, pourtant. Viggo (que j'adore par ailleurs) est pas loin d'en faire des tonnes, et le gamin n'est pas crédible un instant (pour un crève-la-faim il me semble bien en chair !)... Bref, film à gros potentiel totalement paralysé par la non-implication émotionnelle du réalisateur. Trop de retenue tue la retenue. Et la musique est carrément hors sujet, vraiment sentimentaliste. Dommage, car Nick Cave & Warren Ellis avaient pondu un vrai chef d'oeuvre pour JESSE JAMES. Mais là c'est à côté de la plaque. Un bon gros pétard mouillé, donc, de me humble avis.

Quant au Masque et la Plume, que j'écoute régulièrement, je ne sais pas s'ils sont bourgeois ou quoi mais quand ils démontent un film, ça y va sévère, et ça argumente. Moi ça me fais bien rire. Cela n'est pas très éloigné du franc-parlé de Mad Movies (que je lis aussi tout aussi assidûment). Ils ne défendent certes pas les mêmes films mais je trouve que la passion y est tout à fait comparable et cela fait du bien. C'est très libre.

Sur ce, je m'en vais d'ailleurs podcaster la dernière émission pour voir ce qu'ils disent sur THE ROAD ! J'ai hâte !

[Misquamacus]

Aïe ! ça me fai peur tout ça... Moi qui est adoré le bouquin...

[Scorebob]

et le gamin n'est pas crédible un instant (pour un crève-la-faim il me semble bien en chair !)...

Tu as raison, ils auraient du lui faire subir un jeûne d'au moins 15 jours avant le tournage: on est pro ou on ne l'est pas

[Lee Van Cleef]

Moi ce que j'en sais, c'est que je me suis fait chier.

Quels ballots, aussi, ces producteurs. S'ils avaient eu l'idée lumineuse de confier les rênes d'un tel projet à l'idole absolue de Lepithec, notre cochon romantique (Roland Emmerich, bon sang ! Est-il encore besoin de le nommer ?), nul doute que cette apocalypse-là aurait été nettement plus chamarrée... Mais je ne tiens pas vraiment à en dire plus à ce sujet, du moins tant que je n'aurai pas vu le film (car ce n'est pas la volée de bois vert qu'il vient d'encaisser sur ce topic qui va m'en dissuader). Cependant, il est vrai que l'austérité peu commune qui se dégage du splendide roman gris anthracite de Cormac McCarthy a dû être une véritable gageure à retranscrire au cinéma, avec le risque, je l'admets, de ne générer chez le spectateur qu'un ennui abyssal.

[Lancelot]

Vous êtes quand même bien sévère... (mais je n'ai pas lu le livre). Quelques bons points : une histoire d'apocalypse traitée de manière sérieuse (pas comme l'inepte 2012 qui se fout de ses spectateurs avec cynisme et bêtise) avec une interprétation convaincante (Viggo Mortensen en tête), des décors réalistes, quelques scènes chocs et une musique tout en retenue pas trop grinçante.

Certes,on peut noter quelques travers : une histoire qui se déroule de manière conventionnelle, des flash-backs maladroits et le sentiment général qu'il manque quelque chose pour que le film décolle complètement... mais quand même, on sent une volonté de bien-faire de la part du réalisateur qui mérite le respect.
D'ailleurs, ça m'a donné envie de voir son précédent film THE PROPOSITION, un western tourné il y a 4 ans (sortie le 16 décembre) et que l'on dit fort bon...

[Walden]

marrant je suis toujours touché quand on défend un petit film qui le mérite (car c'est bien un petit film, par rapport à certains dinosaures séniles / débiles comme 2012 effectivement...), un film peut être maladroit, mais il est possible qu'il se bonifie avec le temps par son intégrité...

[Janus]

marrant je suis toujours touché quand on défend un petit film qui le mérite (car c'est bien un petit film, par rapport à certains dinosaures séniles / débiles comme 2012 effectivement...), un film peut être maladroit, mais il est possible qu'il se bonifie avec le temps par son intégrité...

Ben oui! Vaut-il mieux un faux grand film prétentieux qui pue l'esbroufe ou un petit film sincère quoique imparfait et inabouti?

Personnellement,j'ai toujours misé pour la seconde option et en musique,c'est pareil,je préfèrerai toujours une oeuvrette
sincère et inaboutie à un gros symphonique clinquant et creux d'un compositeur qui veut péter plus haut que son c..

[Mute30]

Moi , j'ai bien aimé .
Je n'attendais rien et ce fut une bonne surprise .

Voilà c'est comme ça .


Adrian Johnston " Becoming Jane "

[Misquamacus]

Ah ! ça va mieux là du coup !

[Gizmo]

j'ai bien aimé également, ça me rappelle quelques bons films du même genre des années 70 (a boy and his dog par exemple)
Bien sur c'est lent, certaines scènes, nottament les flash-back, sont conventionnelles, mais l'ensemble est très convainquant est magnifiquement joué.

la musique, très discrète, aurai pu être supprimée

Maintenant je n'ai pas lu le livre...

[Lepithec]

Ah ah ! Vous êtes drôles !
Comparer THE ROAD à 2012... je n'y avais même pas pensé !

Et THE ROAD, petit film ? Avec un budget de 20 millions de dollars c'est déjà pas mal... Quand à la prétention du projet, elle dépasse bien le simple statut de film d'auteur indépendant...
Cela reste, je vous l'accorde, dix fois moins que 2012 (200 millions de dollars) mais est-ce comparable ?

Moi ce que je vois sur l'écran, c'est un film qui n'exploite que très timidement son potentiel dramatique et cinématographique. Et les scènes censées être émouvantes sont simplement affligeantes. Je n'invente rien, c'est à l'écran (je n'ai pas lu le livre non plus d'ailleurs, donc je ne compare pas). Quand je dis que je me suis fait chier, ce n'est pas tout à fait vrai, mais j'ai été souvent affligé par le premier degré du film, le manque de profondeur du script (quand on adapte, on ADAPTE !) et le manque d'inventivité de la mise en scène. Au Masque et la plume, ils sont d'accords pour dire que THE ROAD va devenir un "cas d'école" de l'adaptation ratée malgré des intentions fidèles et je suis assez d'accord.

A l'inverse, pour avoir lu l'année dernière la nouvelle de Philip K. Dick qui a inspiré BLADE RUNNER, je reste stupéfait de la distance prise par les auteurs du script et l'interprétation (géniale) de Scott. Mais ceux qui ont réécrit le script je crois n'avaient pas lu la nouvelle à la base, ceci expliquant cela... Bon ok je suis HS je sors !

Tout ça pour dire que THE ROAD est un film inutile et surtout très très formaté. Pourtant j'attendais le film de pied ferme car je suis très friand de films post-apocalyptiques. Dans le genre d'ailleurs, TERMINATOR RENAISSANCE est sans doute ce qu'on a vu de mieux cette année. Mais tout cela restera encore très loin de l'immense CHILDREN OF MEN...

[Misquamacus]

Tout ça pour dire que THE ROAD est un film inutile

Toujours pas vu le film mais... Tu y vas peut être un peu fort là, non ?

[Gordon Pym]

Je l'ai vu l'autre jour et effectivement pour avoir lu le roman de Cormac Mc Carthy, la mise en images est fidèle à la lettre mais l'esprit s'est quant à lui évaporé ailleurs. Le problème de ce film est qu'il est réalisé par un type qui n'a visiblement aucun point de vue sur son sujet. Les chapitres se succèdent dans le bon ordre mais où est la teneur de ce projet ? Plus grave encore, le chapitre le plus émouvant du film

à savoir la séquence où le fils de Viggo Mortensen tombe malade et manque de mourir, qui prenait vraiment aux tripes dans le roman

est ici expédié à la va comme je te pousse alors qu'il s'agissait justement d'une des scènes pivot sur laquelle repose tout le projet de McCarthy.

C'est une mise en images sans aucun relief particulier. Les Américains appelleront ce genre de film "downbeat", c'est-à-dire grosso modo "plombant", sans réelle envie d'être revu ou conseillé à ses amis. Encore que, à moins d'être facétieux et de vouloir le faire un coup pendable!

Mais c'est bien joué, bien photographié dans un style qui n'appelle pas une chatoyante palette de couleurs.

Et la musique rentre par une oreille et sort par l'autre. Il aurait fallu un John Corigliano pour espérer tirer le film vers le haut.

[Lee Van Cleef]

Que le film soit une adaptation au millimètre du roman, qui oublie de s'accorder quelques espaces de liberté salvateurs, c'est un fait indiscutable. Que Jonathan Hillcoat ne parvienne pas réellement à transposer à l'écran la puissance bouleversante de l'écriture de Cormac McCarthy, je crois que nous nous accordons tous sur ce point. Mais un tel film mérite-t-il pour autant d'être ainsi lapidé en place publique ? Ce n'est pas rendre justice à sa beauté marmoréenne (la photo est à tomber), son interprétation de haut standing (Mortensen, le visage creusé par l'épuisement et l'amertume, est impressionnant) et l'authenticité jamais dégoulinante de son émotion. Un film fort, un beau film, qui parvient à cultiver avec brio un espoir ténu sous la terrible chape de brouillard qui étouffe le moindre de ses plans.

[Walden]

je vais récupérer le bouquin bientôt j'aurai le plaisir de découvrir la belle matière littéraire

[Lee Van Cleef]

je vais récupérer le bouquin bientôt j'aurai le plaisir de découvrir la belle matière littéraire

Hâte-toi, joyeux luron, hâte-toi !

[Goran]

Assez d'accord avec les propos de Lepithec et Gordon Pym. On imagine surtout ce que le film aurait été avec une VRAIE vision de cinéaste-auteur. La musique en rajoute dans la crême au beurre.

A mon humble avis, le film - coupé de ses flash-back- aurait gagné en épaisseur, en cohérence, en noirceur, en efficacité... En 1h30, on aurait eu un parti-pris narratif à la McCarthy. Puisque le romancier n'explique pas l'apocalypse, le cinéaste n'aurait pas expliqué le pathos général. Et cela aurait été bien plus audacieux.

[Belette]

N'ayant pas lus le livre, je ne peux juger mais j'ai trouvé le film passablement ennuyeux par moment, sans parler de la musique de Nick Cave qui était totalement en décalage avec le film. A la rigueur, il fallait ne rien mettre.

Ma plus grande déception fut que le petit garçon ne se fasse pas grignoter une jambe. Et pis son côté Jésus-Christ, j'ai vite saturé

[Lee Van Cleef]

A mon humble avis, le film - coupé de ses flash-back- aurait gagné en épaisseur, en cohérence, en noirceur, en efficacité... En 1h30, on aurait eu un parti-pris narratif à la McCarthy. Puisque le romancier n'explique pas l'apocalypse, le cinéaste n'aurait pas expliqué le pathos général. Et cela aurait été bien plus audacieux.

Fichtre, j'ai dû bien malencontreusement m'assoupir au moment où Hillcoat a balancé à l'écran le grand flash-back explicatif que tout le monde déplore. Bon alors, dites voir, qu'est-ce qui a provoqué cette satanée apocalypse ? La Troisième Guerre mondiale ? Le réveil de Godzilla ? Une foudroyante épidémie de grippe A ? Blague à part, les enfants, je me permets quand même de rappeler que ces flash-backs jugés si inutiles et conventionnels (l'un d'eux voit une femme abîmée dans un désespoir si profond qu'elle décide de mettre un terme à son existence, abandonnant sans regret son enfant et un mari terrassé par le chagrin... Conventionnel, dites-vous ?) sont tous, sans la moindre exception, issus du roman de McCarthy. Et si vous mettez en doute ma parole sacrée, alors réjouissez-vous, bonne gens : je viens de vous donner un prétexte inattaquable pour vous replonger dans les pages de ce chef-d'oeuvre inouï.

[Wyatt Earp]

Les livres sont faits pour être lus, pas pour être vus. Et dans The Road-le film-, tu vois un livre. Du coup, pouet.

[Lee Van Cleef]

The Road aurait sûrement gagné à s'éloigner au moins un peu de son matériau d'origine, ce que la déférence absolue de John Hillcoat envers Cormac McCarthy lui a formellement défendu. Mais l'un dans l'autre, j'ai très largement préféré cette adaptation peu audacieuse (voire frileuse) mais d'une superbe intégrité au récent massacre perpétré par Michael J. Bassett avec Solomon Kane, qui émascule l'un des héros les plus ambigus et fascinants de Robert E. Howard pour le ravaler au rang de ces banals aventuriers aux cheveux graisseux et aux joues mangées par l'habituelle barbe de trois jours.

[Bearmugs]

J'avoue que j'ai beaucoup aimé ce film. Je trouve que l'ambiance de fin du monde est très réussie et ces personnages qui marchent vers leur mort m'ont touché.
Je précise que je n'ai pas lu le livre, mais que je compte bientôt corriger ce détail.

[Stringer Bell]

J'ai énormément aimé le livre avec ces ellipses angoissantes et cette écriture encore plus épurée que sur ses précédents romans ( que j'aime tout autant ) et je vous trouve très sévère avec le film !

Quand je vois à quel point l' adaptation d'"I am Legend", un de mes romans préférés, était bafouée par le premier tâcheron venu ( et je ne vais même pas parler des créatures dont la 3D à la spider-man me fait encore rire après ces longs mois ..) je trouve que "The road" a le mérite de bénéficier d'un traitement moins "pop corn" !

En fait je ne pensais même plus possible de voir une production hollywoodienne de cette ampleur aussi sombre et sèche ! Très belle photo sépulcrale, un Viggo classieux, une ambiance moite et prenante, qu'est ce qu'il vous faut de plus ?
Moi franchement le truc qui me faisait peur c'était Charlize Théron, mettre une star pour interpréter un personnage qui prend une demi page dans le livre je trouvais pas ça très malin mais finalement ça humanise un peu plus le perso de Mortensen et du coup le plan du piano insiste vraiment sur sa douleur ce qui est pour le coup une vraie adaptation.
Quant au sous texte un tant soit peu christique désolé mais il est dans le livre. Là il est maladroitement souligné par le fait qu'on les voit dormir dans une église ce qui ajoute un peu lourdement c'est vrai mais faudrait savoir, adapter c'est aussi rendre visuelles des choses écrites ou pas ?
Toujours est il que le film a, à mon sens, une belle majesté et possède même la qualité de supporter plusieurs visions et je prends le pari qu'avec les années il restera plus comme un classique que la plupart des films de cette année.

Et pour terminer sur l'autre charlot de Francis Lawrence qui m'avait tout salopé mon "I am Legend" je viens de lire qu'il a été appelé pour faire une lecture plus "blockbuster" du western qui s'annonçait crépusculaire "Jonah Hex" ! Je vous le dis, vous allez vite les regretter les films comme "The Road" !

"Jonah Hex", merde ! Bah tant pis on reverra Deadwood, plutôt ...