Il me semble que c'est tout à fait normal de pouvoir aimer ATONEMENT (un film absolument magnifique), LES REVOLTES DU BOUNTY et des films d'horreur et que sais-je encore. il m'arrive également de passer d'un film de Borzage à la rediffusion d'un film de Mulligan ou Powell et Pressburger avec un petit Duvivier ou un Argento pour faire bonne mesure: c'est grave docteur ?Wyatt Earp a écrit :Oui, et encore, c'est pas le pire (j'ai écouté MOON, c'est pas désagréable)...Gordon Pym a écrit :Je crois que tout est dit, tu as fort bien résumé l'état de la culture musicale et cinématographique de la presse ciné parisienne.Wyatt Earp a écrit :J'ai la chance d'écrire dans un magazine assez ouvert là-dessus (ce qui n'empêche pas certains collègues d'afficher leur mépris pour la rubrique), mais je croise sans arrêt des confrères qui se disent fans de béos et dont la culture en la matière se limite à Clint Mansell et Quentin Tarantino.A reprocher d'écouter des "trucs dont tout le monde se fout", on en a presque fini par ne plus parler de films antérieurs à 1968 dans la presse actuelle. Qu'est-ce que je suis content de ne pas avoir à me retrouver en face de ces types.
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Clint Mansell... mon dieu : le silence qui lui succède c'est du Mozart...
Et pour les "vieux" films, tu as cent fois raison. J'ai revu hier MUTINY ON THE BOUNTY (le Milestone), dont j'avais oublié la mise en scène ahurissante d'ampleur dramatique et visuelle. J'en cause il y a quelques heures à des confrères, qui 1/ ne l'ont jamais vu, tout juste s'ils connaissent la version avec Mel Gibson et 2/ se foutent gentiment de ma gueule ("encore un de tes trucs de vieux avec des acteurs morts"). Comme l'autre soir où j'ai défendu avec une ardeur passionnée ATONEMENT et qu'on m'a rétorqué que c'était du cinéma poussiéreux et que heureusement que Tarantino était là pour enterrer ce genre de films... Après je m'énerve et je passe pour quelqu'un d'agressif...
le plus tragique actuellement c'est l'uniformisation du goût et les réflexes automatiques larvés: film en costume = académisme. Pourquoi forcément ? Il n'y a qu'à voir l'originalité de la forme et du montage de ATONEMENT pour se rendre que Joe Wright sait ce qu'il fait et qu'il tient sa mise en scène à la perfection.
Ca sert à rien de s'énerver contre des propos comme ceux que tu rapportes. J'aimerais bien savoir ce que penseront des jeunes des films de Tarantino dans trente ou quarante ans. j'ai l'impression que ses films sont tellement à la mode que ça va aussi très mal vieillir. Attention au retour de bâton!

Le plus triste c'est que ce que tu racontes existe dans les écoles de cinéma françaises (ESRA, IDHEC...), je le sais de source sûre.
![En écoute [cd]](./images/smilies/icon_cd.png)
