Jazz on a summer's day

[Lee Van Cleef]

Inaugurer un antre de parlote sur le jazz à l'écran revient sans doute à ouvrir largement les doubles vantaux d'un gigantesque portail, faille tentante par laquelle s'empressera de s'engouffrer la pathologie "youtubesque" qui afflige de tant de misère notre compagnon Rata. Les scrupules me taraudent... Mais il faudra bien, tôt ou tard, que Ballanmire mette sur pied la liste gorgée de scores d'élite dont il s'est promis qu'elle réduira à néant le scepticisme de ce chenapan de Rico, étrangement imperméable aux charmes pluriels de cette merveilleuse discipline musicale. Étant moi-même ces jours présents en pleine (et délicieuse) redécouverte du Playing by Heart de John Barry, où le grand homme livre les ultimes reliefs de sa sensibilité mélodique en pâture à un Chet Baker invoqué d'entre les spectres, le souhait s'est tout à coup allumé telle une chandelle sise à l'intérieur de mon crâne d'affriander Rico au moyen d'un des très beaux thèmes du noble Britannique : celui de Hammett, classieux jusqu'à plus soif, subtil dans la réverbération de sa magnifique clarinette, engourdi avec mille caresses par un piano autant sujet au spleen que le sont par tradition les détectives hard-boiled... Bref, irrépressiblement jazz.

[Denshaotoko]

Excellente idée, cher Lee ! Et pour honorer ce nouveau fil original, je me permets de poster ici une des pépites jazz du monde de l'anime, Najica, composée par le Diligent Circle of Ekoda, un big band de vieux faiseurs de boeufs japonais:

[DarkCat]

Bon choix, Den.

Le jazz ayant notamment régné en maître sur le film noir, ce ne sont pas les scores qui manquent.
Il faut aussi évoquer les musicals, dont beaucoup se sont nourris du jazz, les films d'animation, les comédies romantiques, les films new-yorkais ou carrément les films sur le jazz. Bref, le jazz est partout et quasiment dans tous les pays, surtout qu'il se décline sous de multiples formes.

Et quand on voit que les seuls moments musicaux intéressants du récent film "Blitz" sont du jazz, on se dit que le genre est loin d'avoir rendu les armes.

The Man With The Golden Arm


Kansas City (cet album a vraiment tourné en boucles durant plusieurs semaines !!)


New York, New York


Checkmate


Anatomy of a murder


A bout de souffle


Le Doulos


Les Triplettes de Belleville


Et bien sûr cette pépite aristochatienne:

[Denshaotoko]

Je te retourne le compliment: excellent choix de ton côté également !

[Dadid]

Vaste sujet. Comme le classique, le jazz est un "panorama" plus qu'un style, on pourrait poster sans fin des vidéos d’œuvres très différentes et généralement, au cinéma, plus "d'influence jazz" que vraiment jazz, dans la mesure ou l'impro (partie intégrante de la liberté qu'on lui associe) en est absente (à de rares exceptions comme le célèbre "Ascenseur pour l'échafaud". Mais ça ne me gêne pas, au contraire. Je ne vais pas évoquer les albums de Schifrin et autres cadors du domaine, mais en y repensant voici deux albums plus ou moins "jazz" de mon panthéon personnel, qui comme par hasard nous parlent du cœur :

[DarkCat]

Fichtre, je me ratatouillise.

Je pense aussi à "A Song Is Born" ("Si bémol et Fa dièse") de Howard Hawks, sorti en 1947. J'aime beaucoup la musique (CD édité par Sepia Records), même si je ne suis pas certain d'avoir vu le film.
Outre Danny Kaye, le casting jazz est tout de même de premier ordre : Benny Goodman, Louis Armstrong, Tommy Dorsey, Charlie Barnet, Lionel Hampton, The Golden Gate Quartet, Louie Bellson, etc.

[Denshaotoko]

Un peu de Johnny:

[Julien]

Ah moi j'ai cet extrait du documentaire de Chris Marker Le Joli Mai. C'est Michel Legrand qui est crédité à la musique mais je doute que ce titre soit de lui. Ca ne ressemble pas du tout à son style. D'ailleurs on ne retrouve pas ce morceau sur le disque. Pour moi c'est un mystère ce titre là. Comme en plus Marker est assez bricoleur c'est fort possible aussi qu'il ait pu enregistrer ça à l'arrache dans un club de jazz parisien sans même demander les droits d'auteurs ou que sais-je encore...

[DarkCat]

En France, on aime le jazz !

Le Gorille Vous Salue Bien


Razzia sur la Chnouf


Adieu Poulet


Du Rififi à Paname


Mélodie en sous-sol

[DarkCat]

Découverte accidentelle de la B.O. du film "Adua e le Compagne" (1960) de Piero Piccioni.
Commande du CD dans la foulée.

[DarkCat]

Je viens de me souvenir de "Sakamichi no Apollon" ("Kids on the Slope") de la divine KANNO Yoko, entre créations originales et standards.
La série narre la vie de jeunes musiciens qui montent un groupe de jazz dans les années 60 au Japon.

[DarkCat]

Et comble du bonheur, je viens de retomber sur ce vieux topic, qui proposait déjà un beau tour d'horizon du jazz au ciné !

[Lee Van Cleef]

Jolie exhumation, mon vieux chat du Cheshire ! Ce n'est certes pas moi qui aurait délivré des geôles de l'oubli ce topic dont la résurrection ne s'accompagne pas même d'un vague sentiment de déjà-lu... Si les instances supérieures d'UnderScores (mais trônent-elles encore seulement sur leur litière céleste ?) pouvaient faire en sorte que fusionnent l'original et sa contre-épreuve superfétatoire, un tel geste serait hautement apprécié.