Alan Silvestri : ses plus et ses moins

[Edern]

Courte vidéo où l'on peut voir Alan Silvestri (et son orchestrateur William Ross) réarranger sur le vif un bref morceau durant les sessions d'enregistrement de Richie Rich (1994).



Je présume que ce genre de sessions avec un grand orchestre au complet sont de plus en plus rares aujourd'hui ?

[Ratatouille]

Quand allons-nous avoir un complet de cet opus ?!!!

[Ratatouille]

Courte vidéo où l'on peut voir Alan Silvestri (et son orchestrateur William Ross) réarranger sur le vif un bref morceau durant les sessions d'enregistrement de Richie Rich (1994).



Je présume que ce genre de sessions avec un grand orchestre au complet sont de plus en plus rares aujourd'hui ?

J'espère que non...

[Edern]

J'y pensais en raison de cette anecdote de Silvestri :

Autre anecdote amusante dans cette longue vidéo: quand il a enregistré Captain America à Londres, les musiciens étaient de très bonne humeur: il leur a demandé pourquoi et ils lui ont dit qu'ils n'avaient presque plus jamais l'occasion de jouer tous ensemble. Les sessions d'enregistrement sont désormais presque toujours divisées par pupitres (à 9h: cuivres, à 10h: bois, à 14h: cordes...). Ce système permet une grande flexibilité pour le mixage a posteriori selon Silvestri, mais les musiciens perdent leur énergie/enthousiasme dans cette manière fractionnée d'interpréter.

[Haricolin]

Toujours A la recherche du temps perdu (non mdr, à la recherche de temps pour le gros morceau), visionnage et écoute de Identity du bon Alan Silvestri. L'année 2003 aura décidémment été compliqué pour Silvestri. Déjà remplacement en urgence sur Tomb Raider 2 et ici remplacement aussi, de Badalamenti, pour donc ce petit film assez sympathique de James Mangold. Ainsi, Silvestri nous pond un score de thriller pas forcément très inspiré, très planant, avec tout de même un thème un peu rock inquiétant qu'on retient bien et un autre plus lyrique représentant les espoirs et tragédies des personnages. Le reste du score se composes de saillies de suspense, d'orchestrations pas terrible en mode saturé et de vide matiné de quelques sursauts gothiques, qui ne sont pas sans rappeler le travail de Silvestri sur l'Hydra et Red Skull pour Captain America. Un score certes écoutable grâce aux thèmes mais on a clairement vu mieux chez Silvestri.

[Ratatouille]

Identity est comme What lies beneath... la partition colle parfaitement à l'intrigue... mais pas de spoiler... logique qu'il n'y ait que de l'ambiance symphonique et non un thème...

[Haricolin]

Visionnage et écoute de Flight du bon Silvestre. Un peu de piano, un peu de cordes. Il en faut pas plus pour un peu d'émotion. Et c'est tout ce que demandais le film de Zemeckis, bien avare en score. Très mineur.

[Edern]

Je ne suis pas étonné par tes retours réservés concernant Identity et Flight... De mon côté, j'aime beaucoup ces deux musiques. Disons qu'elles sortent toutes les deux un peu de la routine dans l’œuvre post-2000 de Silvestri.
Un dépouillement instrumental et sonore relativement rare chez lui et des idées instrumentales, texturales ou thématiques qui sortent un peu des ses habitudes (à noter que sur ces deux partitions, il me semble que Silvestri a tout orchestré).
Dans les deux cas, il semble que Silvestri s'efforce avant tout de mettre en musique une "menace" lourde de manière économe (dans l'un, une menace "physique", dans le second menace "morale"), et j'apprécie énormément lorsqu'il finit par libérer cette tension, soit avec violence brute (Identity) ou, au contraire, par l'émotion et le cœur (Flight).

Pour Identity, outre le passage rock que tu mentionnes (Settling In), j'aime énormément le Prologue, avec un son synthétique qui évoque des crissements d'insectes grouillants (ou un cisaillement ou des gouttes de pluie), la harpe au lent motif obsessionnel malaisant et surtout surtout, l'exposition du thème principal à la flûte (j'y vois un peu une sorte d'allusion au conte du joueur de flûte de Hamelin...). il ya un aspect très radical/violent dans les choix de sonorités, évoquant souvent une lame froide. À noter que le côté saturé apparaît dans les extraits en écoute en ligne (dû à la compression ?) alors que sur CD, le son est à la lisière mais ne sature pas. Silvestri s'est rarement aventuré un style aussi proche des films d'horreur "modernes".

Pour Flight, tu as n'a pas mentionné un instrument : le hautbois ! C'est pour moi le plus important du pendant "espoir" de la partition (la piste phare du score, Because I Am An Alcoholic). C'est le hautbois qui exprime cette "libération", accompagné du piano. Celui-ci est aussi l'instrument d'un autre élément du score que j'aime beaucoup : le thème qui semble nourrir l'affliction, comme un piège mental/moral, qui ouvre le score (Opening). Très simple et efficace, je lui trouve a un côté paranoïa/désillusion des années 70. j'aime beaucoup l'arrangement de ce motif/thème sur la piste Mini Bar, avec ces notes de piano fébriles, tremblantes (une idée qui nous fait remonter aux BO au Synclavier du bonhomme) et qui deviennent plus insistantes vers la fin du morceau. Une manière très directe et simple d'exprimer le tremblement que peut provoquer la tentation et le remords...
On entend désormais rarement Silvestri illustrer des films de cette façon.

...évidemment le revers c'est qu'on préfère généralement lorsque Silvestri lâche la bride avec enthousiasme et bonhomie ! Mais ces deux "écarts" dans son côté sombre me plaisent bien...

[Haricolin]

Après, je suis effectivement plus réservé sur ces deux scores, mais pour autant je les apprécie quand même. Ce que tu dis est très intéressant, j'ai l'impression pour Identity qu'il y avait un peu l'air du temps aussi, où, pour Silvestri et pour les BO en général, on commençait progressivement à intégrer des sonorités plus rèches dans le cinéma blockbuster et plus électronique. Le motif à la harpe dont tu parles je l'ai bien repéré dans le film mais étonamment je ne suis pas parvenu à le retrouver dans mon écoute isolée. En tout cas, pour ce film, ce qui me déçoit un peu c'est que ça m'évoque moins de choses que certains de ces grands scores orchestraux et le vrai soucis c'est que ça ne m'enthousiaste pas autant que certains scores moins symphoniques comme Tomb Raider 2 sorti la même année. La possibilité est aussi que je sois éventuellement moins sensible à ce genre de musique, comme nous avions déjà eut un débat avec Alcibiade sur la musique de In the Mouth of Madness.

Pour Flight, je ne suis pas encore au niveau de repérer tous les instruments à l'oreille
Mais effectivement, on sent malgré le très peu de musique une certaine réflexion et sophistication là où ailleurs ça aurait pu etre tout à fait anecdotique. Ce qui me dérange plus est la place attribuée dans le film, qui est tout à fait anecdotique excepté sur le générique. Et c'est bien dommage pour une collab Zemeckis Silvestri.

Et puis si on voit plus Silvestri sur des projets comme ça, c'est aussi parce qu'il se fait vieux et qu'il n'a probablement plus envie de composer pour des plus petits films.

[Haricolin]

J'enchaine en ce moment, car visionnage et écoute de The Quick and the Dead, très enthousiasmante BO de western, entre le sérieux américain et le second degré italien, avec l'utilisation de sons dans le thème principal. A côté, on a un thème plus émouvant pour le personnage de Stone, un autre qui exprime bien le côté bravache du perso de DiCaprio et surtout un vrai travail sur la tension, dans des registres parfois différent (parfois très classique, d'autres plus lancinant, ou répétitif). Une très belle surprise, malheureusement assez dure à trouver en numérique. Il va falloir que je l'achète si je veux vraiment la réécouter à nouveau.

[Nameless1138]

Ah oui effectivement, elle n'est plus sur Apple Music celle-là, je suis persuadé de l'avoir écoutée là il y a quelques années pourtant. Comme quoi, le tout streaming, c'est pas demain la veille que je ferai confiance... J'ai vu trop d'albums disparaître comme ça et j'étais bien content de les avoir en CD, pour certains...

[Philoubond]

Mort ou Vif encore une de ces arlésiennes dans le monde de la BO qui reste à développer intégralement...
J'espère encore que les 3 derniers salariés de chez Varèse lisent ce message! Vous avez compris les gars ce qu'il faut faire pour votre prochaine Edition Deluxe?!!

[Haricolin]

Si ils le font j'achète mdr (pour une fois)

[Lee Van Cleef]

Depuis exactement sept ans, le carnet d'adresses de Silvestri subit toutes les affres d'un régime pour le moins draconien : en dehors de son éternel complice Robert Zemeckis, qu'il paraît résolu à honorer jusqu'à ce que la mort les sépare, seuls les frères Russo daignent avoir encore recours à ses services. Par principe, on ne réprouvera pas, ceux-ci apportant chaque fois sur un plateau liseré d'or les méga-productions gavées de SFX et de castagne dont notre cher vigneron reste un vigoureux illustrateur. Et avec le nouvellement enfanté The Electric State, c'est carrément Byzance : 320 énormes patates de budget, englouties pour donner chair, ferraille et boulons à un décor de science-fiction où déambulent des robots sur le moindre bout de trottoir. Le résultat à l'écran, d'après l'antique téléphone arabe, ne vaut pas tripette. La musique n'appelle pas à la même implacabilité, fort heureusement pour nos oreilles délicates, et amadoue même de par l'absence du tohu-bohu électro qui infligea tant de bleus au psychisme du compositeur ces quinze dernières années. N'empêche qu'il n'y a rien de super-folichon ; c'est même le calme plat du côté des thèmes, lesquels ne peuvent en outre guère compter sur d'erratiques sautes d'humeur, analogues aux coups de tromblon "marvèliens", le punch en moins, pour secouer la torpeur résignée d'avance d'un Silvestri flageolant derrière son pupitre.

[Ratatouille]

Effectivement Dr. Lee... on dirait que Silvestri fait juste ce qu'on attend de lui et comme vous le dites si bien se dévoue corps et âmes à Zemeckis...
Il y a de belles choses tout de même mais cela reste loin... de ses prouesses orchestrales, même mineures comme un Mexican...


Merci Dr. Lee...

Allez... Un petit Deguello...

[Haricolin]

J'aimerais bien voir le sinistre film avant d'écouter la BO. Car en général, le trio Russo - Silvestri me plait bien (surtout que Silvestri a été annoncé pour les deux prochains Avengers).

[Haricolin]

Visionnage et écoute de Father Of The Bride (et non, pas de la dernière sortie Silvestriesque ). Du Silvestri comique classique mais très professionnel, avec un orchestre qui se fait entendre. A côté de la musique de mariage, un beau thème plutôt émouvant surtout sur Annie et le mélange de tristesse et de joie qu'a le personnage de Steve Martin de la voir partir. Et quelques musiques de comédies amusantes.

[Scorebob]

Par ou t'es rentré on t'as pas vu sortir sera t il un de tes plus ou un de tes moins ?

[Haricolin]

Par ou t'es rentré on t'as pas vu sortir sera t il un de tes plus ou un de tes moins ?

Il faudrait déjà que je réussisse a voir le film

[Edern]

Je dirais même plus, il faudrait que tu réussisses à voir le film... jusqu'au bout!

[Dadid]

Par ou t'es rentré on t'as pas vu sortir sera t il un de tes plus ou un de tes moins ?

Il faudrait déjà que je réussisse a voir le film

Bah, au pire Lee te prêtera sa vieille VHS et un magnétoscope.

[Starfe]

Tut tut tut... le film est facilement visible. Depuis que les droits sont libérés, un coffret DVD a pu voir le jour : https://www.dvdfr.com/dvd/f99660-plus-d ... clair.html

Quelques films sont même dispo en blu ray

[Haricolin]

Visionnage et écoute de The Wild. Du Silvestri comme on l'entend, orchestral à souhait, avec quelques rythmes ethniques et très dynamique. On trouve les germes de Ready Player One et Witches. ça manque de thème marquant mais ça déboulonne comme on aime, avec un mickey-mousing judicieux et des parties émouvantes réussies. Classique mais plaisant.

[Edern]

Oui, celui-là manque vraiment d'un thème marquant et par conséquent, de personnalité. Par contre, il bénéficie d'un orchestre en très bonne forme, et cette énergie transparaît malgré tout.
En comparaison, je trouve son travail sur Lilo & Stitch bien plus mémorable et attachant.

[Haricolin]

Oui, celui-là manque vraiment d'un thème marquant et par conséquent, de personnalité. Par contre, il bénéficie d'un orchestre en très bonne forme, et cette énergie transparaît malgré tout.
En comparaison, je trouve son travail sur Lilo & Stitch bien plus mémorable et attachant.

Effectivement, Lilo et Stitch a un thème marquant et y a aussi ces "chansons" ethniques aussi composées par Silvestri qui participent à rendre la BO différente des autres. Y a pas ça ici. Mais c'est suffisamment enthousiaste pour que ça reste plaisant.