Piège à Hong Kong

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Lee Van Cleef
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Piège à Hong Kong

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La récente intervention de Rico, qui s'éberluait, après la (re ?)découverte des avoinées hongkongaises flanquées par Bruce Lee, de cette bande-son fertile en musiques étonnamment familières, n'a pas manqué d'attiser chez moi un vieux regret : celui de n'avoir pas suggéré au diablotin écarlate, lors de ma rétrospective tripartite consacrée au pickpocket notoire que fut jadis le cinéma de l'ancienne colonie, d'inclure moult extraits de films qui eussent entériné sans ambages sa culpabilité. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, gentlemen. Et je m'en vais vous le prouver tout du long de ce topic, dont la matière s'annonce potentiellement inépuisable.

On démarre donc avec The Way of the Dragon, qui chatouilla les oreilles stupéfaites de Rico par les apparitions "morriconiennes" de Chuck le Fauve. Mais les manières de sans-gêne du film ne s'arrêtent pas là : ledit Chuck, alors que sa défaite semble devenue inéluctable, commence à voir triple puis flou — et ce n'est certes pas le laboratoire expérimental en pleine ébullition de Gil Mellé, transvasé depuis The Andromeda Strain jusqu'à ce Colisée de carton-pâte, qui va l'aider à y mirer plus clair...





À présent, direction les premières bobines, où le Petit Dragon laisse éclater un vrai tempérament comique dans son rôle de nigaud du village débarqué à Rome. Lâché en liberté dans un restaurant du cru, il a tôt fait de résoudre le dilemme habituellement cornélien du menu tentateur en passant commande de la carte entière ! Cette fois, c'est Frank De Vol qui est convié tandis qu'un Bruce bon vivant s'en fiche plein la sous-ventrière, via l'excellente musique, tantôt percutante, tantôt les orteils en éventail, de The Happening.


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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Bifurquons du côté du bac à sable, voulez-vous, où nous attend toute gesticulante la pantalonnade disco Fight Among the Supers qui, dès son générique out of this goddamn world, n'hésite pas à balancer la purée aux quatre coins d'un cadre sens devant derrière. Pour cette fois en tout cas, je ne vous ferais pas la suprême offense de souligner quel morceau d'anthologie fait ici les frais des mains baladeuses d'un Taïwan pas moins kleptomane, musicalement parlant, que le cousin hongkongais. Encore que... Den et Rico, les cancres sous-notés du blind test, seraient bien capables d'échouer à identifier le colosse !

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DarkCat
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Re: Piège à Hong Kong

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Lee, ton titre est bien trouvé, puisque, depuis la rétrocession, c'est bel et bien piège à Hong-Kong pour les Hong-Kongais. :mrgreen:
Polaris
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Re: Piège à Hong Kong

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Thème alternatif du topic :mrgreen:
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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Fleuron méconnu de cette passionnante succursale du polar qu'est le film de "flic sous couverture", Man on the Brink d'Alex Cheung impose un ton cru et profondément désenchanté qui culmine lors d'un final traumatisant. S'il se révèle pingre en séquences d'action (on ne l'en sermonnera pas, son objectif premier n'ayant jamais été de frénétiquement amasser fusillades et horions), il se fait néanmoins un devoir de capter la violence avec une énergie convulsive qui n'est pas sans évoquer les meilleurs poliziottesci. De quoi théoriser, pourquoi pas, qu'il serait allé chercher sa pitance musicale dans la discographie de Micalizzi ou Cipriani...? La vérité ne saurait être plus éloignée : c'est John Williams qu'on alla vandaliser, le dépouillant de larges extraits de... Jaws 2 ! Mince de cocktail, qu'un mixage à la va-comme-je-te-pousse (vieille coutume hongkongaise) empêche hélas de savourer pleinement. Au passage, on appréciera aussi, le temps d'un plan fugitif, dans quel genre de musique les mauvais garçons sur le point de piller une bijouterie puisent leur motivation.






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Haricolin
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Re: Piège à Hong Kong

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Très intéressant ce topic :D
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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Haricolin a écrit : sam. 12 oct. 2024 11:06 Très intéressant ce topic :D
Obligé — il s'agit d'une de mes créations, après tout.
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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Ce coup-ci, contrairement au polar de l'étage au-dessus, le client du jour ne lésine fichtrement pas sur les typhons de balles transperçant les silhouettes en costumes, ni sur les baquets d'hémoglobine s'ensuivant. Avec la résolution farouchement arrêtée de catapulter le bodycount vers d'aussi criardes cimes que les mythiques wu xia pian de son maître à penser Chang Cheh, John Woo transforme le final d'A Better Tomorrow II en carnage abstrait, zébré de noir et de vermillon. Rayon musique, on ne se foule en revanche pas trop : les deux morceaux qui se font suite, chipés à Peter Gabriel (son fameux Birdy's Flight, ode à une inaccessible liberté, devient sous les latitudes hongkongaises la voix de la violence) et Pino Marchese, ont accumulé les reprises au fil du diptyque de Woo. En tout cas, force est d'admettre qu'ils font la paire : l'estampille caractéristique des eighties est sur eux, plus indélébile qu'un tatouage, pareille à un sésame seigneurial à l'exhibition duquel toutes les portes ouvrent grands leurs vantaux !



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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Sans doute faut-il être un indécrottable mordu du cinéma de Hong Kong pour connaître le nom et la tête aussi oblongue qu'un suppositoire de Lee Hoi-sang. Second couteau au pedigree prolifique, abonné les trois quarts du temps aux rôles de méchant qui l'affublaient de sourcils touffus (une pilosité faciale abondante étant par ailleurs un excellent moyen pour identifier les scélérats dont sont peuplés les films de kung-fu — variante possible avec le strabisme violent et la verrue plantée d'un poil noir), l'homme, qui nous a hélas faussé à jamais compagnie en septembre dernier, était bien entendu un artiste martial de premier ordre. Il se fit fort de le prouver dès sa première apparition à l'écran, en maître de la Veste de Fer dans Warriors Two, l'une des plus spectaculaires comédies kung-fu du gredin rondouillard Sammo Hung. On le voit ci-dessous, en compagnie d'autres fourbes de son espèce, malmener le valeureux Casanova (vous avez bien lu) Wong sur l'ostinato déchaîné (entre autres) qui constitue l'un des apex du superbe Dark of the Sun de Jacques Loussier.




Un brin de western est appelé à la rescousse quand Sammo et Casanova apprennent les rudiments du wing chun. Au sein du genre, Elmer Bernstein a signé plus décoiffant encore, mais la noblesse se dégageant à l'occasion de son Sons of Katie Elder rencontre un reflet à sa mesure dans la gestuelle fulgurante et les sages préceptes du sifu Leung Kar-yan, que les ors pervertis du monde des arts martiaux laissent de marbre. Cependant, avant d'attaquer de front les travaux pratiques, un petit rituel d'admission s'impose. Celui-ci se déroule au son de l'altière (et un tantinet sarcastique sur les bords) fanfare de The Wrong Box, pas loin de faire figure d'intruse parmi les préciosités dispensées à l'envi par John Barry.



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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Ce mercredi paraît dans les salles obscures le remake de The Killer. Depuis les velléités initiales d'engluer de sauce Ketchup le cultissime polar de John Woo (tâche pour le moins ingrate qui devait échoir à Walter Hill au début des années 90), on vit de temps à autre le projet crever tel un serpent de mer les eaux visqueuses du development hell, jonchées d'arlésiennes verdâtres comme autant de tristes épars. Finalement, se rendant sans doute à la sagesse populaire qui prétend que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, le maître en personne résolut de s'atteler à la besogne. Eu égard au chemin de croix auquel sa fin de carrière commence à ressembler, rien ne nous oblige à piaffer d'impatience de voir Omar Sy hériter des flingues et des nœuds de cravate élégamment arborés de Chow Yun-fat... Bref, restons-en au monument original. Ça tombe bien, il est un client tout désigné pour le présent topic !

David Michael Frank, devenu grâce à quelque étrange fortune du hasard le compositeur fétiche des gros bras superstars durant les années 80 et 90, passe ainsi à la moulinette par l'intermédiaire de son très fréquentable Hero and the Terror. Lequel se retrouve à son insu devoir vêtir le chassé-croisé dans l'aéroport, petit modèle de suspense comme Woo n'avait jadis pas son pareil pour en trousser.




Chuck Norris encore avec cette séquence où Chu Kong, interprète classieux d'un Judas bourrelé de remords et prêt à tout pour se racheter, se jette de son propre chef dans la gueule du loup. À l'ambiance dramatique succède bien vite une implacable violence, qu'alimentent cette fois les synthés façon bourre-pif, très efficaces du reste, du No Mercy d'Alan Silvestri.




Décidément en odeur de sainteté, Hero and the Terror rempile à nouveau, tous poils de moustache au vent, lors de l'extraordinaire final de The Killer ; trapu en diable, le thème héroïque ne fait pas une si mauvaise escorte au flic et au tueur côte à côte, marchant d'un pas résolu vers leur destin. Quant au reste, les monstrueux coups de flingue "wooïens", singés à d'incalculables reprises aux quatre coins du monde, sont flanqués du James Horner sous stéroïdes des eighties. Red Heat, car c'est bien de celui-là qu'il est question, figure même dans sa presque-totalité sur la bande-son du pique-assiette — exception faite des choeurs à la Prokofiev, dont il eût été coton de légitimer dans le cadre du cinéma d'action hongkongais l'extatique apologie qu'ils claironnent de la Mère Russie.




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Dadid
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Re: Piège à Hong Kong

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Mieux vaut en effet oublier au plus vite le remake de The Killer, "grâce" auquel ce malheureux John Woo rejoint la liste des pires fins de carrière de réalisateur doué. Mais enfin, beaucoup lui sera pardonné. Comme il fut pardonné aux productions de Hong Kong leurs piratages musicaux, qui participèrent peut-être à attirer sur eux l’œil scrutateur d'Hollywood - lequel s'empressa de les piller à son tour. "The Circle of Life", mes amis.

Merci Lee pour ces mises en parallèle instructives. :D
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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Dadid a écrit : mer. 23 oct. 2024 18:37Merci Lee pour ces mises en parallèle instructives. :D
Que ce merci te soit rendu centuplé pour ton satisfecit, compagnon. Il s'agit d'abord d'une lubie tout ce qu'il y a de personnel que je satisfais en cet endroit étriqué, mais si quelques-uns de mes frères d'armes peuvent y trouver quelque joie, voire un moyen en valant d'autres de tuer le temps, je ne jouerai certes pas le dandy revenu de tout en laissant pendouiller une lippe blasée.
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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Finissons-en une bonne fois avec John Woo en braquant le halo de notre lanterne sourde sur ce qui demeure, sauf embarrassante maldonne, son tout dernier vol à l'étalage. Un larcin qu'il aurait pu s'épargner, sachant que Michael Gibbs avait pourvu le tétanisant Hard Boiled d'une musique entièrement originale. Il faut croire que les réflexes de longue date ont le cuir coriace... Or donc, quand s'enclenche le fameux plan-séquence dans le ventre de l'hôpital à feu et à sang, les mains de Woo se redécouvrent baladeuses. Leur prise, en cette occurrence, a de quoi déconcerter : les grincements primitifs et les sifflements de sinistre aloi du Predator 2 de Silvestri. On ne peut mieux à leur place au coeur de la Cité des Anges filmée comme une autre jungle harassée de touffeur, ceux-ci semblent perdus une fois transposés dans le dédale de couloirs, pas tribal pour un sou, que les virtuoses de la gâchette sont en train de réduire en charpie. Pour le formuler différemment, ce chapardage musical "fonctionne-t-il" sur les images d'Hard Boiled ? Le vieux Van Cleef n'en mettrait pas son katana à raccourcir...


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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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An de (dis)grâce 1983, la Shaw Brothers contemple, l'oeil effaré, les débris fumants de sa gloire d'antan. Les bisseries qu'elle s'épuise encore à jeter tels d'ineffables défis au bon goût ne sont capables, au mieux, que de différer l'inéluctable. Des soubresauts derniers du moribond jaillirent malgré tout quelques-uns des très beaux fleurons de la firme à l'héraldique blason, comme Eight Diagram Pole Fighter, le fort possible chef-d'oeuvre absolu du grand cinéaste martial et maître-chorégraphe Liu Chia-liang. Dans l'une des plus belles séquences de ce long chant funèbre, Liu Chia-hui, survivant accablé de rage et de chagrin du massacre de la légendaire famille Yang, décide de s'en aller vivre reclus au sein du monastère de Shaolin. Fraîchement accueilli par les moines chez qui son ire vindicative suscite la méfiance, il ne se démonte pas pour autant et conduit seul le rituel de sa propre initiation.

Une fois n'est pas coutume, j'en appelle à la sagacité de mes compagnons peut-être égarés dans les parages pour tenter de mettre un titre sur le premier morceau dérobé (a-t-il à mes oreilles des relents connus ? Même ça, j'en sais fichtre rien). Aucune hésitation par contre à avoir quant au second, qui superpose à la colère libérée par notre héros celle du colosse de pierre Daimajin — l'oeuvre d'un Akira Ifukube qui, question fureur mythologique, en connaissait un sacré rayon.




La (somptueuse) scène de combat qui suit est presque hors-sujet, puisque les cuivres maousses et les ostinati tranchants de cordes qui la rythment ne résultent pas d'un énième vol à l'étalage, mais bien d'une transaction en bonne et due forme, passée entre le mogul Run Run Shaw et la librairie musicale De Wolfe. L'excellente anthologie Kung-Fu Super Sounds propose d'ailleurs, dans son livret, un visuel du chèque que le tyrannique seigneur du Movieland libella pour l'occasion. Ici, le compositeur Ivor Slaney est à l'ouvrage, faisant tonitruer à plaisir rien de moins que le London Studio Orchestra.


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Haricolin
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Re: Piège à Hong Kong

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Je reviens sur ce fort sympathique topic pour demander des infos sur The Big Boss que j'ai vu hier. J'ai regardé la version cantonaise. Au générique est marqué comme compositeur Wang Fu Ling. Mais quand j'ai cherché la BO, je suis tombé sur une BO de Peter Thomas, qui serait apparemment la version internationale. Mais si j'ai bien compris, j'ai regardé pour ma part la version avec la musique de Joseph Koo. Est-ce que c'est bien ça et quelle BO je dois/peux écouter ?
Rork
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Re: Piège à Hong Kong

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J'ai les deux versions, et je ne sais pas trop si c'est ce que tu demandes, mais en premier lien, la version HK, et en second la version internationale.



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Lee Van Cleef
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Re: Piège à Hong Kong

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Super Inframan, l'impérissable réponse du cinéma de Hong Kong au tokusatsu nippon et à ses lourdauds cuirassés de caoutchouc, a vu ses couleurs flashy revigorées par les miracles de la haute définition ; Portrait in Crystal, l'un des wu xia pian fumés du cortex qu'enfanta l'agonie terminale de la Shaw Brothers, a bénéficié du même coup de polish, salvateur pour sa dégénérescence discoïde ; alors pourquoi Kung-Fu Zombie, cet autre phare galeux du réalisateur farfelu Hua Shan, n'aurait-il pas droit lui aussi à ce genre de chirurgie plastique ? En l'état, le film semble se liquéfier de toutes parts, rendant son visionnage potentiellement redoutable auprès d'yeux non avertis, même dans le cas de moignons de séquences mutilées par moi. Mais il demeure, à ma connaissance, le seul titre hongkongais ayant vidé d'un peu de son contenu musical le gousset de Moonraker — dont je viens, ô ! félicité intergalactique, de faire aujourd'hui même impeccable réception de l'intégrale longtemps crue illusoire. Alors, même par le biais d'une copie rescapée de justesse du tambour d'une machine à laver, même dans une version française apoplectique d'ineptie, allons-y pour un tour ! Et voyez comment l'ancienne colonie britannique chourave le sublime ballet spatial de John Barry pour dramatiser le cassage de pipe de quelques-uns de ses personnages principaux :




Au passage, le James Bond Theme devient par l'inaltérable magie du cinéma celui du super-méchant, que ce dernier soit bien vivant ou mort et prestement ressuscité grâce aux grigris et aux héroïques contorsions d'un prêtre taoïste de peu d'éthique. Le protocole, à la lisière du vaudou, s'accomplit au son des funestes lignes tribales tailladées par Morricone pour le second Exorcist, qui ne paraissent pas plus déplacées que ça, force nous est d'y souscrire. En revanche, cet autre morceau du Maestro, plaqué de gré ou de force sur la séquence finale, affiche loin de son élément tous les atours d'une grosse blague...






Surtout, ne me demandez pas le pourquoi du comment se fait-ce de l'extrait éclair ci-dessous ! Pas l'ombre d'une foutue idée, gentlemen. Esthétiquement, sa gymnastique multicolore n'a ni queue ni tête ; son emprunt en loucedé à un John Williams attifé d'une chemise pailletée, encore moins. De l'art ou du cochon, plus de quarante ans après, la postérité tergiverse encore à trancher :


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