George Fenton

[Mortimer]

je comprends pas comment Goldsmith a changé sur Total Recall...

C'est parce que l'orchestre n’était pas à la hauteur. C'est expliqué dans le livret Quartet.

Si c'était comme ici ça peut se comprendre

[Ratatouille]

Selon la légende c'est comme cela que le nom "Graunke" a disparu et que l'orchestre a été baptisé Munich Symphony Orchestra... grâce ou à cause de Viva El Jerry libre !

[Mortimer]

C'est aussi parce que le compositeur et fondateur de l'orchestre Kurt Graunke est parti en 1989. Et effectivement c'est en 90 que l'orchestre change de nom est devient l 'Orchestre symphonique de Munich . C'est sous ce nom qu'il retrouvera des couleurs avec Le silence des agneaux en 1991. Ainsi que la musique de la série "The Young Indiana Jones Chronicles".

[Dadid]

Le "Graunke", d'un niveau de finesse (parfois de justesse) assorti à la consonance de son nom, a néanmoins correctement réenregistré dans leurs versions album quelques opus bienvenus de Rozsa, sous sa baguette exigeante, ce qui a pu aider : El Cid et Fedora (tandis que Eye of the Needle et The Last Embrace furent confiés au Symphonique de Nuremberg, un concurrent direct). L'un dans l'autre, comme le Phil. de Prague et d'autres, je suppose que les musiciens de niveau variable devaient beaucoup tourner, et ne disposaient pas du temps nécessaire pour appréhender leurs partitions, avec des résultats en conséquence (comme vous le savez, il faut avoir l'expertise des meilleurs musiciens pour bien jouer en déchiffrant à vue). Mais aussi peu raffiné soit-il, ou peut-être grâce à cette rusticité qui ne jure pas avec le sujet, l'album d'El Cid me plait beaucoup tel quel - comme pour Conan, tiens.

[Lee Van Cleef]

C'est parce que l'orchestre n’était pas à la hauteur. C'est expliqué dans le livret Quartet.

Si c'était comme ici ça peut se comprendre

On avait entendu dire pis que pendre au sujet de ces premières sessions abrogées à la vitesse de l'éclair, tant de philippiques dardées contre un Graunke machinalement assimilé par la vox populi à l'égrotante lie des formations symphoniques, que la surprise, en tout cas pour moi, s'avéra d'autant plus fondante. Si je ne regrette pas un instant que les très athlétiques Spartiates de feu le National Philharmonic Orchestra aient finalement pris les rênes d'un aussi intimidant Goliath que Total Recall, je ne peux pas enlever à leurs éphémères prédécesseurs la souplesse, loin d'être aussi arthritique qu'on l'a un peu partout insinué, avec laquelle ils tentèrent de relever les défis plutôt sportifs lancés par maître Jerry — le genre à rendre grelottantes les mains des violoneux et tuméfiées les lèvres des cuivristes.

[Scorebob]

J'aime beaucoup le score de The sword and the sorcerer même si l'interprétation est défaillante ce qui me fait songer qu'une reprise corrigée par Nic Raine serait un bon projet de kickstater avenir.

[Edern]

Bien d'accord avec toi Scorebob, mais on s'éloigne un peu de Fenton, non ?
Au sujet de Total Recall, il me semble que l'extrait interprété par le Graunke, certes pas si catastrophique qu'on pouvait le croire, est aussi le résultat d'un travail de montage rigoureux des meilleures prises disponibles (pour sa défense, cet orchestre a été formidable sur Sundown de Richard Stone par exemple).

[Mortimer]

Swing, jazz et passages de tension légère type "Panthère rose", l'ombre de Mancini plane au dessus de The Duke de George Fenton édité récemment par Quartet. Un thème plus calme, dominé par un piano et des cordes revient régulièrement. En prime le fameux "Jérusalem" en version choral, cher à la reine Élisabeth 2, s'invite sur la galette. Un score à l'ancienne, mineur, mais agréable à écouter. Par contre c'est assez court puisque le cd ne fait que quelques 30 minutes.

[Misquamacus]

Complètement d'accord. Courte mais élégante BO de Fenton. Très agréable d'écoute, avec dans l'intimisme des accents qui rappellent "White Palace".

[Dadid]

Il ne sera pas inutile, pour les passagers les plus jeunes d'UnderScores, de pointer du doigt La compagnie des loups, tant pour la musique que pour le film : une production anglaise réalisée par Neil Jordan, adaptée d'Angela Carter et basée sur un célèbre conte (non, ce n'est pas Les trois petits cochons, bien qu'il y en ait aussi ). Le film est riche en décors de nature recréés en studio et en transformations à base de latex signées Chris Tucker, ce qui fait une grande part de joli cachet. On y retrouve tout le savoir-faire des studios anglais et ce n'est pas peu dire... Legend film contemporain de celui-ci mais d'un budget sans rapport, repoussera les limites avec une approche plus féérique, extravagante, tandis que le film de Jordan (axé sur la mise en images de la psychologie des contes) se veut bien plus modeste. Il en va de même pour la musique qui mêle pas mal de synthés à un orchestre utilisé avec nuances, souvent discret pour mieux ressortir dans les moments clés. Le résultat est bien ancré dans son époque, ce qui pour moi n'est pas un défaut.

L'introduction, avec son très beau thème:



Et ici, un repas distingué qui tourne au grotesque :

[Sam Lowry]

pour sa défense, cet orchestre a été formidable sur Sundown de Richard Stone par exemple.

+10.000

[Mortimer]

Pour The Sword and The Sorcerer c'est peut-être aussi un problème de répétition. Parce que comment expliquer un compositeur comme Whitaker se satisfaire d'une pareille interprétation ?

[Ratatouille]

Fait chaud...

[Edern]

Certainement. D'autant que, nous avons souvent tendance à l'oublier vu notre mélomanie maniaque, mais à l'époque le principal c'était d'avoir la musique prête à être ajoutée à la piste sonore du film (encore en mono pour les budgets serrés). Les producteurs n'avaient certainement l'intention ou les moyens de consacrer plus du temps et d'argent pour parfaire le son (l'enregistrement n'est pas top non plus) et l'interprétation au point d'avoir un album de grande qualité à la fin : le minimum attendu dans la salle de cinéma et c'est emballé.

[Sam Lowry]

Ah vous me faites rire avec vos extraits tiédasses.
Collez vous ça dans les oreilles !
Ici, le cymbaliste a du boulot !!!

[Mortimer]

Memphis Bell est un de mes préférés !

Et que dire des 50 premières secondes de ce "Main title" de folie digne de Herrmann. Le score vire ensuite vers un style plus baroque et son clavecin, période de l"histoire oblige.

[Sam Lowry]

Et que dire des 50 premières secondes de ce "Main title" de folie digne de Herrmann.

La classe.
D'ailleurs, en mode Herrmann, Fenton c'est aussi ça, et c'est quand même du haut niveau. Je ne dirai pas non à un petit expanded par ailleurs, je n'ai pas revu le film depuis un bail mais à l'époque j'avais trouvé l'exercice de style, ultra référencé à Hitchcock (et donc Herrmann) assez plaisant...

[Mortimer]

Je l'ai aussi ! Une bonne période de Fenton. J'ai aussi vu le film a l'époque qui est sorti en France sous le titre bizarre de Sang chaud pour meurtre de sang-froid

[Sam Lowry]

sorti en France sous le titre bizarre de Sang chaud pour meurtre de sang-froid

Oui, la bonne vieille époque où on se sentait obligé de franciser tous les titres jusqu'à l'excès... Bon, tu me diras, maintenant, on ne s'emmerde plus. On laisse les titres originaux (enfin, surtout pour les films anglo-saxons)...

[Misquamacus]

Je l'ai aussi ! Une bonne période de Fenton. J'ai aussi vu le film a l'époque qui est sorti en France sous le titre bizarre de Sang chaud pour meurtre de sang-froid

Très bon souvenir de celui-là. Musique et film.

[Ratatouille]

Final Analysis mériterait un expanded... il y a beaucoup de morceaux de bravoure absents du CD...

[Cinéphonia]

Que dire de celui-là qui mériterait une réédition digne de ce nom !

[Mortimer]

Suite à cette discussion j'ai réécouté quelques Fenton. J'avais oublié à quel point j'aimais ce "petit" score un peu méconnu. Tout comme le film.
C'est calme, nostalgique avec parfois de petites envolées. Mais pas trop, pour éviter le score larmoyant. Enfin moi j'adhère et j'adore...

[Sam Lowry]

Ah, ça c'est un Fenton que je n'ai pas...

[Mortimer]

MovieScore Media annonce un CD de "Allelujah", score de George Fenton (forcément) chez Quartet Records.