Les séries noires casant dans leur galerie de personnages un toiletteur pour chiens en cheville avec de peu fréquentables sires, on n'en croise déjà pas à tous les coins de rue. Mais combien de chances avais-je d'en visionner deux à quelques jours d'intervalle seulement ? Cet improbable doublé a d'abord pris forme avec 
Dogman, où l'ami des bêtes est interprété par les incisives protubérantes et le cou préhensible de Marcello Fonte, acoquiné bien malgré lui à un Hercule gentiment cinglé dont il ne se libèrera qu'au terme d'une farandole de combines minables et de mesquineries blêmes. Le tout serti comme un colifichet sans éclat dans l'urbanisme lépreux qui ronge les côtes italiennes... 
Le film s'avère tout à fait réussi, mais je confesse un penchant certain pour l'autre volet de mon étrange diptyque canin. Mieux encore : 
The Black Marble (soyons charitables, et n'épiloguons pas sur son bouleversifiant titre français : 
Flics-Frac) est un authentique coup de coeur, un de ces petits miracles d'émotion et de charme qui ne payent pas de mine, mais vous attrapent avec une facilité déconcertante et font de vous ce qu'ils veulent. Autour du chantage au clébard qu'ourdit cahin-caha le formidable Harry Dean Stanton, deux flics abimés par la vie se toisent en... chiens de faïence, découvrent l'un sur le compte de l'autre des choses qui les bouleversent, puis, son cynisme à elle se dissolvant au contact de sa morne solitude à lui, finissent par soupirer d'aise devant le jeunot James Woods en sympathique violoneux des rues — flanqué pour la circonstance d'un Maurice Jarre 
tout feu tout flamme à l'idée de gratifier d'un baise-main un classique des romances russes. Merci au chevelu Jean-Baptiste Thoret d'avoir inclus à sa collection 
Make my day ! ce merveilleux "petit" film.