Plus c'est long...

[Misquamacus]

Avec la multiplication des sorties digitales (au grand dam des collectionneurs), un autre phénomène apparaît : l'édition de la totale. On se retrouve ainsi avec des BO de séries qui durent des heures ou des complètes de films avec une BO lambda... Plus la peine de se casser la nénette. On fourre tout et dém...brouillez vous. Plus la peine de chercher à faire des sélections, au consommateur de faire le tri. Il me semble pourtant que certains compositeurs mettaient un point d'honneur à préparer leur galette, comme les bons Chefs étoilés qu'ils étaient.
De même, on propose de plus en plus souvent aux fameux collectionneurs frustrés de belles éditions rallongées d'albums qu'ils ont déjà... Parfois pas franchement pour le meilleur !
Je lance le débat.
Que pensez-vous de ces fameuses éditions digitales interminables ? (peu d'entre elles trouvent grâce à mes yeux, voir mes avis de vieux c.. sur l'UnderScorama)
Que pensez-vous de ces nouvelles éditions rallongées de plus en plus nombreuses ? (Pareil, j'accroche à peu d'entre elles, souvent d'ailleurs à cause de l'effet Madeleine de Proust des anciennes éditions)
à vous lire les Zami(e)s !

[Mortimer]

Je ne télécharge rien, un principe auquel je me tiendrais toujours. Si ça ne sort pas en CD tant pis. Après tout j'ai connu les années "noires" où on n'avait rien si ce n'est une compil' à la con. Et je pouvais très bien m'en passer. Donc tout ce qui dématérialisé c'est niet (le russe est à la mode en ce moment). Par contre il m'arrive d'écouter des bouts sur Youtube. Mais jamais un truc qui dépasse les 10 minutes. J'ai beau être à la retraite. Je ne vais pas la passer sur internet.
Maintenant concernant les cd's, je n'ai jamais été un fan des scores complets et en plus avec des extras de bouts de musique non utilisée.. Car il y a forcément, je ne vais pas dire du déchet, mais juste inutile. Je n'ai jamais compris cette obsession de certains de vouloir à tout prix toute la musique d'un film. Et aller jusqu’à chercher les sessions d'enregistrements. Je crois que là c'est carrément une maladie qui touche le mental. Je suis certain que des personnes rêvent même d'entendre la chasse d'eau des chiottes des musiciens. Je ne vise personne c'est juste mon avis.
J'ai toujours dit que je préfère un condensé de 40 minutes qu'un coffret deux CD's à mourir d'ennui. Le meilleur exemple nous vient de récents Varèse Club qui , je vais le dire franchement, certains m'emmerdent à mourir. Et là je vais citer "Prédictions"(Knowing) de Beltrami. J'aime beaucoup la musique et le premier CD était vraiment bien fait et agréable à écouter. Mais le double de l'année dernière transforme le tout en un somnifère pour pachyderme. Et ce n'est pas le seul.
Bon heureusement ce n'est pas le cas de tous les scores. Les LLL et Intrada sont généralement bien fait. Mais ça reste long quand même. Enfin bon je vais arrêter de critiquer les quelques rares cd's qui sortent encore. Et ça ne va pas m’empêcher de retenter l'expérience sur d'autres titres. Et oui, moi aussi je suis un grand malade !

[Ratatouille]

Quitte à ce qu'un CD sorte... autant avoir le tout... mais je rejoins Mortimer pour les "alternates" qui sont plus souvent des retouches d'orchestration qu'une nouvelle composition...

Viva el CD libre !

[Link]

Je suis certain que des personnes rêvent même d'entendre la chasse d'eau des chiottes des musiciens

Aaaah ! La chasse en la mineur des chiottes Universal !

[Patrick59]

Je suis de l'avis de Morty, pas de téléchargements pour moi.

[Misquamacus]

Merci Morty pour cette réponse détaillée, je suis à peu près de ton avis pour les "expanded" mais je comprends que certains en veulent plus.
Concernant les téléchargements, je ne le fais pas non plus, j'ai juste la chance de participer à l'UnderScorama et donc d'écouter plus de choses, avec parfois de très découvertes et surprises.
Comprenons nous bien. ce n'est pas un topic pour ou contre le téléchargement, on en parle assez par ailleurs, mais bien sur la durée des choses proposées sur différents supports (je n'ai pas parlé des vinyles, il y a aussi des choses à dire sur des éditions gargantuesques, qui sont aussi des objets de collection)
à vous lire.

[Misquamacus]

Je suis de l'avis de Morty, pas de téléchargements pour moi.

Et concernant les CD rallongés Patrick ? Ton avis ?

[Dadid]

Comment répondre de manière générale à cette question des intégrales ? Ce n'est pas possible. En ce qui me concerne, c'est simple, tout dépend si la musique le mérite à mes yeux et c'est de moins en moins le cas : quand au départ on a nourri sa passion avec les Williams, Hormer ou Goldsmith et d'autres de la fin des années 70 et des années 80, qui avaient le temps et la volonté d’écrire de la musique, créateurs de maintes partitions majeures non seulement d'une richesse justifiant une écoute sur la durée mais aussi écrites pour être aussi écoutées en album de musique "pure", il était et reste logique qu'on souhaite approfondir jusqu'à plus soif (ça justifie donc le rachat de certaines intégrales ++, dans les limites de ce qu'elles apportent réellement). Mais dans bien d'autres cas, et c'est pratiquement devenu la norme, l'écriture papier-peint fait que je m'emmerde déjà au bout de 15 mn. Alors pourquoi voudrais-je une intégrale ? C'est dommage, parce que beaucoup de travaux récents me séduiraient plus en version courte et retravaillée. Par exemple j'ai cédé à l'achat du Batman de Giacchino en digital mais en prenant l'intégrale, car bien entendu la Sonate n'était pas dispo à l'unité (il faut bien traire les vaches à lait); maintenant je me retrouve avec 5O heures de "presque la même musique" que je vais devoir explorer en détail pour faire un travail qui aurait dû être fait par l'éditeur, à savoir sélectionner/recomposer pour obtenir une version raisonnablement complète (représentative sans omettre de moment marquant) mais écoutable. Bref, tu payes ET tu fais le boulot. Et tu accumules des fichiers redondants qui n’apparaitront pas dans tes playlist. La démat' c'est un peu comme les applis et bornes de commande des fast food (ou les caisses libre service), ça sert aussi à dégager du personnel et donc des marges (concevoir un véritable album, ça demande un investissement et d'ailleurs certains compositeurs s'en préoccupent encore, heureusement). Pour en revenir à la musique, je peux comprendre que certains veulent tout de tout (c'est dans la nature humaine), mais c'est comme les buffets à volonté, au bout d'un moment ça peut couper l'appétit... perso je préfère les bons petits plats et les recettes élaborées qu'on vient me servir dans une jolie assiette.

[bdcinerockophile]

Je ne télécharge pas de musique je préfère acheter les cd voire le vinyle.
J'ai de plus en plus de mal avec les éditions 2 ou 3 cd car souvent, je trouve que ce n'est pas justifié.
Quand on se retrouve avec des éditions où la durée cumulée de la musique sur les différents cd dépasse celle du film, il y a un problème.
J'avais reçu par erreur la version 3 cd de Die hard que Lalaland m'avait envoyé au lieu de Die Hard 3 mais je l'ai revendu car j'avais déjà l'édition 2 cd, suffisante pour moi.
Dans les nouveautés Varèse club, je n'achèterai pas le géant de fer et Dragons 2 car les éditions précédentes me conviennent parfaitement.
Personnellement, je profite des rééditions en 2 ou 3 cd pour acheter l'édition d'origine en un cd à bas prix.
Comme tout le monde, j'ai des BO favorites que j'ai rachetées en édition expanded mais c'est relativement rare (les seigneurs des anneaux, Conan le Barbare etc).

[Patrick59]

Je suis de l'avis de Morty, pas de téléchargements pour moi.

Et concernant les CD rallongés Patrick ? Ton avis ?

Je ne suis clairement pas intéressé par les éditions 4 cd comme Robin des bois de Kamen, les 2 suffisent, trop de musique tue la musique. Bon pour des BO comme Coma de Goldsmith et Body Heat de Barry, dont je suis fan, j'ai pris les expanded. Mais cela reste l'exception. Le cas que cite Dadid pour le Batman de Giacchino est éloquent qu'il y en a vraiment trop.

[Nameless1138]

Je suis plutôt d'accord avec dadid sur le fait qu'il est difficile de répondre à cette question de manière générale. D'autant plus pour moi qui ait découvert certains classiques directement en version complète (les Star Wars originaux et Superman pour ne citer qu'eux, dont j'ai découvert les excellents albums d'origine après coup).
De manière générale, j'aime bien avoir le choix entre un album plus condensé ou une version ultra complète. Je sais que la présence des albums originaux dans les expanded récents fait souvent râler pas mal de monde, mais de mon côté je suis content de les avoir : d'une part ils bénéficient en général d'une remasterisation souvent méritée (mais ça encore, ça se discute, c'est aussi une affaire de goût), et d'autre part, c'est la présentation voulue par le compositeur pour le support audio et je trouve important d'en garder une trace. d'autant que l'expérience d'écoute entre les deux versions s'avère souvent très différente et que selon l'envie ou le temps dont on dispose, on peut vouloir en écouter une plutôt que l'autre.
Pour prendre un exemple concret : le Seigneur des Anneaux. Lorsque j'ai acheté les intégrales il y a quelques années, pendant un bon moment je n'ai juré que par ces versions ultra-complètes, en me disant que quand même c'était vachement mieux que les albums très incomplets sortis en même temps que les films. Sauf qu'avec le temps, j'y suis revenu à ces albums, et en fait, ils ne sont pas si mal que ça, et malgré l'absence de beaucoup de musique, ils compilent quand même une bonne partie des meilleurs moments des scores, d'une manière très agréable à l'écoute. Et finalement, ce sont ceux que j'écoute le plus souvent à l'heure actuelle, aussi parce que je n'ai pas forcément souvent trois heures d'affilée à consacrer à l'écoute d'un score. Par contre, quand j'en ai l'occasion et l'envie, je me replonge avec plaisir dans les intégrales et c'est à chaque fois une redécouverte et une autre manière d'apprécier cette musique.

[Misquamacus]

Ah ! Merci pour vos nombreux avis, on est peu ou prou tous sur la même longueur d'onde. Et bien entendu, impossible de généraliser.
Et oui, d'accord avec Dadid : "Bref, tu payes ET tu fais le boulot". C'est bien ça qui me gonfle.
Par exemple l'excellent "30 Monedas" de Baños mériterait vraiment un album condensé, même si j'ai à peu près tout aimé dans la BO.
Le récent "Rogue one" de Giacchino est superbe, pas de souci, mais 2h30 ! Impossible à écouter d'une traite pour ma part. Même si j'aime beaucoup, il y a forcément des redondances.
Idem que toi pour LOTR Nameless. Je suis revenu aux premières éditions. (Pour les BO, hein, impossible de me re mater les films en version courtes )
"trop de musique tue la musique" pour citer Patrick. C'est franchement pas faux pour certaines éditions. Mais c'est vrai que pour certaines BO, j'ai voulu l'intégral...
"je n'achèterai pas le géant de fer et Dragons 2 car les éditions précédentes me conviennent parfaitement." Idem qu toi le Rockophile.
reste que c'est parfois trèèèès frustrant de n'avoir que de la musique au kilomètre sur une série alors qu'une sélection sur CD ferait très bien l'affaire. Exemple : "Locke & Key" de Torin Borrowdale. Les deux albums en digital sont très bien et facile d'écoute. J'achète directement si ça sort en CD !

[Nameless1138]

Pour les albums de séries, ceux de McCreary sont généralement très bien justement !

[Misquamacus]

Exact, et y'a du CD en plus ! (Outlander)

[ondebleue]

Je choisis principalement des albums en téléchargement, quand j'achète des CD je les numérise en flac, pour les écouter en voiture, ou au casque à la maison quand je peux. Pour les enregistrements en multiples disques, version étendue, j'évite. Je suis d'accord avec tous vos commentaires. Par contre si possible je sélectionne une version réenregistrée ou remasterisée, surtout des anciennes compositions.

[Lee Van Cleef]

Qui eût cru, à la frustrante ascèse des années 90 et des pléthores de Varese culs-de-jatte, qu'un jour futur les béophiles s'estimeraient victimes d'une surabondance éditoriale équivalente au gavage des oies ? Les temps changent, les motifs d'une grogne carabinée également. ‌Mais, plutôt que la disposition innée de l'homo sapiens à rouscailler à tous les vents, peut-être faudrait-il voir dans cet abrupt changement de cap le commencement d'une sagesse salutaire, la prise de conscience de ce qu'il conviendrait, l'oreille affûtée, à la fois juste et sourde à la pitié, de trier le bon grain de la néfaste ivraie — un job avec lequel les éditeurs n'ont plus la moindre envie de se casser la nénette, comme on sait. Autant dire que les albums affligés d'éléphantiasis n'ont pas fini de se bousculer en suant et en soufflant au tourniquet.