Antón García Abril

[Lee Van Cleef]

Encore un topic qui ne risque pas d'éblouir les foules par sa fécondité. Déjà parce que l'homme qui en est l'objet n'est pas de ces stars dont le petit monde de la musique de film s'ébaudit à longueur de posts passionnés. Ensuite, parce que sa prolifique carrière pour l'écran, forte de quelques centaines de partitions, est inversement proportionnelle à une matière éditoriale aux allures d'ectoplasme évanescent. L'injustice est double eu égard au formidable talent d'Antón García Abril, et ce n'est pas El Hombre y la Tierra, passé dramatiquement inaperçu dans le tsunami d'albums orchestré pour les fêtes de Noël par Quartet, qui la réparera. A elle seule pourtant, cette musique, qu'on peut considérer paisiblement comme l'une des plus belles jamais écrites pour un documentaire, dit beaucoup quant à la maestria du compositeur. Immense vivier de mélodies sublimes, qui jamais ne se tarit malgré quatre disques tout sauf maigrelets, ode merveilleusement expressive à Dame nature, dont les saillies brutales mais épisodiques doivent toujours abdiquer face à un lyrisme amalgamant la volupté des instruments à vent et un folklore foisonnant, El Hombre y la Tierra envoûte sans répit. Ne résiste point au sabir redouté du vieux Van Cleef, gentil lecteur d'UnderScores, et hâte-toi à ton tour d'aller danser avec les loups !

[Mortimer]

Forcement il n’est pas très connu, du moins par ici. Texas, Addio est peut être son score le plus connu.


Et le label Marco Polo lui a consacré un disque d’œuvres classique.
Je n'ai pas encore écouté l'album Quartet.

[Krull]

Sache, Vénérable Aventurier des Temps Révolus au Katana Pryapique, que j'ai également écouté cette formidable réédition de chez Quartet pour découvrir toute la richesse de El Hombre y la Tierra. Et je peux dire qu'on est loin, très loin, d'un Armand Amar

[Lee Van Cleef]

Aaahh, je dois bien avouer que ça fait diantrement plaisir, mon Krullito ! Si peu nombreux sont les braves à se rallier à mon étendard... Et en parlant d'hommes de goût, je me demande bien ce que Dadid, qui disait être passé également à la caisse, a pu penser d'un tel coffre aux trésors.

[Dadid]

Mon pauvre LEE, tu fais bien d'en parler car je dois avouer avoir trahis Antón García Abril, principalement à cause du prix de l'objet, de ma crainte d'en écouter assez peu sur la longueur, de la concurrence et d'un frein mis au remplissage de mes étagère. Ensuite je l'ai un peu oublié... Mais 2019 commence, on verra.

[Lee Van Cleef]

Bon, Dadid, en vertueuses représailles à cet affront fait aux plus exquises moeurs musicales, je ne te connais dorénavant plus. C'est dit.

Et le label Marco Polo lui a consacré un disque d’œuvres classique.

Marco Polo, et bien d'autres labels également. Le camarade Anton, qui dispose pour la scène classique d'un pedigree là encore long comme un papyrus antique, est nettement mieux représenté de ce côté. Avant que ce bref aparté ne perde pied sur la pense huileuse du hors-sujet cible de tous les blâmes, permettez donc au vieux Van Cleef, estimables gentlemen, de recommander avec chaleur le disque ci-contre, fort bel écrin au creux satiné duquel resplendissent les séduisants concertos pour guitare et orchestre du monsieur.

[Lee Van Cleef]

S'il se trouve dans la confrérie mystique d'UnderScores des gentlemen autres que le Krullito et le vieux Van Cleef ayant pris un pied d'enfer avec El Hombre y la Tierra, qu'ils sachent qu'une généreuse louche de bonheur onctueusement mélodique les attend également dans Monsignor Quixote. A cent lieues (tant mieux) des lourds sabots symphoniques pas toujours du meilleurs effet de son compatriote Roque Banos, Anton Garcia Abril monte gaillardement à l'assaut de ces satanés moulins, agitant, en guise de lance purificatrice, son formidable don pour un impressionnisme doux-amer. Toute réflexion murie, il serait diablement tentant de croire que ce doux et chantant ruisselet fut inspiré au compositeur par la seule bouille, ronde et chauve, débonnaire et mélancolique, d'un Alec Guinness méconnaissable.

[Dadid]

Merci pour le signalement. Ayant finalement mis la main à la carte pour un "El Hombre y la Tierra" que j'avais jusque-là oublié, il se pourrait que, pour ne pas le laisser seul sur une étagère, je me laisse tenter un jour ou l'autre par cette espagnolade. A voir...

[Cinéphonia]

MAGNIFIQUE !!!

[Krull]

S'il se trouve dans la confrérie mystique d'UnderScores des gentlemen autres que le Krullito et le vieux Van Cleef ayant pris un pied d'enfer avec El Hombre y la Tierra

RIP donc Monsieur Anton Garcia Abril.
C'est vrai que nous n'étions que deux à promouvoir le coffret Quartet dans le palmarès 2018 et El Hombre y la Tierra s'est retouvé de justesse dans le top 10 des rééditions

[DarkCat]

Je ne m'étais jamais spécialement posé la question, mais c'est qu'il n'était plus tout jeune.
En regardant sa filmographie, je viens de découvrir qu'il existe peu de CD et surtout que je possède son "Texas, Addio". Honnêtement, je crois n'avoir jamais percuté sur le fait que c'est le même compositeur qui a fait la musique de "El Hombre Y La Tierra".
Et d'ailleurs, j'ai presque honte, mais je n'ai toujours pas écouté ce fameux coffret... alors qu'il est chez moi depuis maintenant de longs mois. Et je ne risque pas de l'écouter en ce moment, étant en plein rush de l'UnderScorama.
R.I.P l'artiste !

[Mortimer]

On trouve surtout du classique sur Amazon. Et je viens de voir qu'Hilary Hahn, la soliste du "Village" lui a consacré un enregistrement

[Misquamacus]

Merci pour l'info ! Je vais y jeter une oreille.
J'apprends aussi sa disparition du coup...
Grand fan de son "El Hombre y la Tierra", car comment ne pas l'être ? C'est une merveille !

[Lee Van Cleef]

Cher monsieur García Abril, malgré toute l'admiration éprouvée par ma personne vermoulue à votre égard, je trouve excessivement peu sport que vous ayez choisi de tirer votre révérence au moment même où je m'évertuais, katana brandi, à défendre vos (immenses) mérites contre la lippe gluante de dédain d'un collègue on ne peut plus estimé mais cependant affublé, pour la circonstance, d'oreilles en forme de chou-fleur bulbeux... Mais foin de rancoeurs mesquines ! Un hommage en bonne et due forme s'impose urgemment. Messieurs de chez Quartet, l'heure semble venue d'enfin extirper du caveau où ils reposent, flétris et momifiés, les templiers morts-vivants d'Amando de Ossorio, équestres héros d'une tétralogie bien connue des amateurs de chairs décrépites !

[Odelay]

Je l'ai découvert avec El Hombre y la tierra. Comme beaucoup ici j'étais tombé sous le charme des ces musiques très variées et inspirées. Une très belle découverte. Rip à ce grand compositeur très peu connu ici.