En digne assassin vêtu de noir, ombre furtive parmi d'autres ombres, le vieux Van Cleef n'a jamais eu peur de s'engouffrer, katana au poing et shuriken coincé entre les dents, dans les plus sinistres antres de la terre. Mais se lancer à la découverte des entrailles virtuelles de la Toile relève d'une tout autre expérience, gentlemen... J'avoue avoir hésité à inaugurer sur Vimeo (carrément plus flexible, pour ne pas dire laxiste, que l'impitoyable YouTube) un compte bariolé de mes purpurines couleurs. Mais puisque j'aime ce topic et que je me refuse à le laisser mourir, victime d'une pénurie grandissante de matière première, il ne me restait d'autre choix que de plonger mes mains momifiées dans le cambouis ! Après tout, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Etant seul maître à mon bord, je me suis amusé pour cette première fois
à restaurer musicalement la scène d'ouverture de
Lethal Weapon 2. Enfin, quand je dis "amusé"... Bien que Kamen ait chiadé aux petits oignons le synchronisme image-score, j'ai réalisé bien vite qu'il me faudrait procéder ici et là à divers ajustements, articulés dans la mesure du possible autour des maigres balises musicales qu'avait disséminées le film. Autant dire qu'à jouer du katana pour couper des notes indésirables (trente secondes, grosso modo, ont fini écharpées), l'impression d'agir en profanateur de tombe m'a souvent assailli... Le résultat, forcément subjectif, me satisfait pourtant. Et j'estime, en toute franchise, que Richard Donner a eu grand tort de succomber au syndrome
Bullitt.
A côté des sueurs froides et grincements de dents fumasses que m'a valu cet exercice (passionnant, malgré tout) d'assemblage sonore,
le combat final du même film est passé comme sur un roulement à billes. Là aussi, des notes finalement écartées à la table de montage se promènent, sauf que j'ai choisi cette fois de les conserver telles quelles. J'aime bien l'idée que Kamen ait voulu tonitruer jusqu'à la dégringolade vengeresse du container, alors que le film lui coupe la chique au profit d'un gros "badaboum !!" Subjectivité de ma part, encore...