Jerry Goldsmith : The Topic !

[Nameless1138]

Du coup, après lecture de la discussion un peu plus haut et l'écoute de quelques extraits sur Youtube, j'ai trouvé un exemplaire de Mom And Dad Save The World sur Amazon et je dois dire que je ne regrette vraiment pas, un petit score plutôt léger et très attachant que je ne connaissais jusqu'à présent que de nom.

[Dadid]

Varèse remastérise parfois comme des cochons, en écrasant volontairement la dynamique. Leur édition de THE FURY, par exemple, avait été critiquée sur ce point, et la LLL est indéniablement meilleure.... même s'il n'y avait pas mort d'homme, hein, juste une sale habitude héritée du rock et de la pop pour faire croire que la musique a plus de force, que le rendu est plus détaillé. Fred, je ne connais pas tes habitudes d'écoute et je n'ai pas à critiquer ton point de vue, mais booster artificiellement un bel enregistrement, ça génère aussi des problèmes (tassement de la dynamique de l'orchestre, saturations parfois inadmissibles) - c'est un peu comme ajouter du sucre dans le vin ou abuser des exhausteurs de goûts dans les plats à réchauffer : ça peut flatter sur le moment, mais au final on s'y habitue et les nuances, le vrai gout des choses tendent à disparaitre. Après, on peut aussi n'en avoir rien à faire et considérer qu'un orchestre doit sonner comme dans du MV bourrin (c'est à dire comme du rock)... ça peut être très efficace, mais pour des scores comme The Fury, ce n'est pas adapté.

[Mr Hand]

Douglas Fake d'Intrada parle de ces problématiques de mixage ici, en citant Robocop, et en assumant que son mix soit moins immédiatement "pêchu" que celui de Varèse au profit du détail : http://www.intrada.net/phpBB2/viewtopic ... 39&p=40057

J'avais effectivement constaté cette différence sur Robocop, mais aussi sur Flesh+Blood par exemple. Ça flatte l'oreille au premier abord, mais ça noie les détails orchestraux.

[Dadid]

Thanks Mr Hand, je ne me rappelais pas ce post de Douglas Fake, je suis heureux de lire ça venant d'un éditeur tel que lui. C'est rassurant.

[Walden]

très important en effet de relire cette remarque de Doug

merci Mr Hand

[Obiwan71]

Le point qui me dérange un peu dans cet (excellent) article du cher Doug, ce sont ses remarques concernant la normalisation. Le processus de normalisation n'est en principe pas de nature à altérer la dynamique sonore d'un morceau. Ce sont la compression de dynamique et son utilisation à outrance qui posent problème (comme il le souligne par ailleurs très justement dans son intervention).
À ce sujet, je vous invite à consulter ce lien :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Normalisation_audio

[Mr Hand]

Pour ce que j'en comprends (je ne suis pas expert), ce n'est pas tant que la normalisation affecte un morceau, c'est qu'elle affecte le volume qu'a ce morceau par rapport aux autres morceaux ; elle joue donc sur l'album. Si comme l'indique Fake, c'est l'intention du compositeur/chef d'orchestre/ingé son qu'un morceau ait un volume sonore plus faible que celui qui le précède par exemple, la normalisation va artificiellement remonter son niveau sonore. La dynamique est bien préservée au niveau du morceau pris isolément, mais elle est perdue au niveau de l'album.

[Dadid]

Il parle je crois d'un album dans son ensemble. Sans compromettre la qualité sonore sur une piste donnée, la normalisation exagérée des pistes individuellement les unes des autres dénature l'expérience auditive : des pistes normalement faibles deviennent trop fortes par rapport aux autres, réduisant ou annulant les contrastes de volume... comme si, dans la première de Mahler, l'attaque violente du dernier mouvement se trouvait au même niveau que la marche funèbre qui précède : ça ferait pétard mouillé !

EDIT : Mr Hand m'a devancé

[PatrickB]

Reçu EXECUTIVE DECISION. Excellente surprise score assez intéressant en version complète. Le pressage est formidable avec une très bonne dynamique et des timbres qui sonnent juste. Ca change un peu du son intrada et LLL qui est franchement pas terrible.

Mais c'est qu'il me tenterait bien avec son grand Executive Decision

[Lee Van Cleef]

Le vieux Van Cleef ne laissera personne insinuer qu'il a retourné sa veste ! Un bon paquet de musiques écrites par maître Jerry dans les années 90 comptent au nombre des favorites du doyen parcheminé d'UnderScores. Ah, Total Recall ! Ah, The Russia House ! Ah, Mulan ! Ah, Medicine Man ! Il n'empêche : un fléchissement certain de son inspiration a marqué cette inégale décennie, où le grand homme, au lieu de faire mouche à tous les coups (ou pas loin) comme jadis, sombrait dans l'alimentaire une fois sur deux (voire, hideur et pourrissement, deux fois sur trois). Executive Decision et Powder appartiennent à cette clique de gentils besogneux. Et les éditions garnies dont on les a récemment honorés n'ont rien pu y changer, malgré mes fervents espoirs. Le premier cité reste le score de suspense et d'action bien emballé mais très générique qu'il était à l'époque du Varese aux omoplates saillantes. Pire encore, les clichetons arabisants qu'on vient de lui découvrir, confondants de platitude, assombrissent le tableau d'autant de points noirs au lieu de l'embellir. S'était pas foulé, sur ce coup-là, le père Goldsmith...

Quant à Powder, il m'a prouvé une fois pour toutes que les velléités mélodramatiques dont s'enorgueillissait alors le compositeur (Angie, Forever Young, Rudy... Kleenex attack !) voisinent imprudemment avec le vandalisme lacrymal. Tel un James Horner victime d'une overdose de chantilly, il bondit sur la corde sensible de l'auditeur et la chahute à grands coups de tatane au lieu de lui murmurer délicatement des histoires. On m'excusera de trouver pareille méthode bien trop lourdaude pour être honnête.

[Walden]

Quant à Powder, il m'a prouvé une fois pour toutes que les velléités mélodramatiques dont s'enorgueillissait alors le compositeur (Angie, Forever Young, Rudy... Kleenex attack !) voisinent imprudemment avec le vandalisme lacrymal. Tel un James Horner victime d'une overdose de chantilly, il bondit sur la corde sensible de l'auditeur et la chahute à grands coups de tatane au lieu de lui murmurer délicatement des histoires. On m'excusera de trouver pareille méthode bien trop lourdaude pour être honnête.

je conteste et je proteste ("toujours du bon côté" !) , comment notre momie emphytéotique peut-elle s'en prendre à ce bijou de POWDER ! Que la malédiction de Céline Dion s’abatte sur toi ô créature des abysses !

[Walden]

pour apaiser ta colère ô maître Lee, je vais brûler quelques exemplaires de Rent A cop....

[Alcibiade]

Quant à Powder, il m'a prouvé une fois pour toutes que les velléités mélodramatiques dont s'enorgueillissait alors le compositeur (Angie, Forever Young, Rudy... Kleenex attack !) voisinent imprudemment avec le vandalisme lacrymal.

Si on joue les mecs véritablement virils, on devrait dire aussi que franchement "The Russia house", "Sleeping with the enemy", "The sand pebbles", "The red pony", etc. ne sauraient être placés au sommet des œuvres recommandables pour atteindre cet état de transe tant escompté d'écoute mesurée et sage, et ceci sans une once de larmes versées sur un âge d'or définitivement perdu qu'une faiblesse de nature trop "féminine" nous déterminerait à retrouver. Si "Angie" effectivement est insupportable, si "Powder" est certainement débordant de bons sentiments, si "Forever Young" ne tient pas toutes ses promesses, je ne dirais jamais que "Rudy" partage cette même "pâte" pathétique. A croire que "The final game" n'a jamais été écouté, et que la construction savante d'une saveur de métronome n'a jamais censuré la marche téméraire d'un Cleef toujours plus avide de castagnes et de provocations ! A mon humble avis, le "Rudy" a dû faire l'objet d'une royale distraction ! Et voilà exposé sur la place publique ce soi-disant "vandalisme lacrymal" d'un "Rudy" obscur ! Que la plage fasse jugement à elle seule !

[Dadid]

Mais par ailleurs la carrière de Goldsmith ne manque pas d'évocations véritablement masculines, dont une qui nous est chère ici. Je ne parle pas d'un Rambo, Total Recall ou d'autres partitions bourrées d'amphétamines, mais bien de cette scène d'amour viril dominicale où un célèbre Capitaine promu Amiral fait durant plusieurs minutes le tour de sa nouvelle bagnole - pardon, de son Enterprise - pour en admirer, transit, la robe et la perfection des courbes. Un peu plus et l'on avait droit à une scène de nettoyage en bonne et due forme, au jet d'eau assorti d'un lustrage manuel avec éponge et tissu soyeux !

[Alcibiade]

Ah cette scène illuminée par la piste "The enterprise" est littéralement mémorable !
Longue certes et complaisante avec ça, mais effectivement d'une virilité alanguie avec un Shatner libidineux dont la pulsion secrète ne peut être que le chevauchement de sa mob technologiquement et superbement outillée (je paraphrase Dadid un peu trop timide pour aller jusqu'au bout de son propos, et dire qu'il y a bien ici fétichisme, sexualité rampante et orientation cyberpunk !) ! Voilà une séquence musicale héroïque et romantique dont on ne sait si la tonalité générale est offerte (car c'est qu'il se damnerait lui-même ce Kirk pour être possédé voluptueusement par cet ouvrage de l'art) ou conquérante (car c'est qu'il se maudirait lui-même ce Kirk pour posséder virilement cet ouvrage de l'art). Bon choix pour résumer le point nodal (et érogène) de la collision féminine et masculine définitive que ce soit par la séquence cinématographique de Wise ou par la plage de Goldsmith, et surtout par la fusion de l'image et du score. Et Goldsmith réussissait parfois ce tour de force de faire d'une faiblesse une force, de faire d'une plage doucereuse une plage aventureuse, de transformer la réaction en action, ou pour le dire plus simplement d'impulser dans le sentiment éprouvé l'exigence de l'action. De toute façon, on le sait bien, la perfection réside dans le mariage des contraires ou dans le maintien des contrariétés en l'homme.

[PatrickB]

Eh bien, après un long silence ici sur Goldsmith (honte sur nous !), j'avoue avoir été conquis par deux CD "expanded" : Chain Reaction et Powder.
Le premier est un score d'action efficace qui tient les promesses de ceux qui l'avaient conseillé ici. Goldsmith en pilote automatique, mais comme c'est Goldsmith ...
Bémol sur les prix de Varèse sur les Deluxe éditions : presque 30 € au lieu de 20, c'est inexplicable. Par le tirage lilmité ? Quand même 2000 exemplaires, de quoi faire rêver tous les italiens et leurs 300, 500 ex ...

Je ne connaissais rien de Powder, hormis les extraits du label et les qq pistes sur le net. Pour moi, c'est important de l'avoir, car c'est un "autre" Goldsmith (en tout cas que celui que je connaissais, n'ayant pas ceux cités comme Angie, etc.) sensible, sentimental, doux, suggéré, avec du mystère, et des passages impressionnistes (le morceau Nature Walk est particulièrement réussi et évocateur). Quelques pistes d'action pour épicer le tout, idéal.
Bref, ces expanded sont très bien pour moi pour rattraper mon inexcusable retard... S'il y a trop de morceaux et des répétitions, on coupe, on passe, mieux vaut plus que moins ! ...

[Janus]

Ce matin, je me suis fait plaisir avec un "Goldsmith", mais un "Goldsmith" léger, en rupture avec son style "action" ou "thriller", puisqu'il s'agit de Fierce Creatures. On en parle pas beaucoup de celui-là, peut-être parce que l'approche semble moins ambitieuse ou moins "virile"...? Cette musique, dans sa légèreté, a pourtant beaucoup de charme et un sens habile de la fantaisie. 29 minutes, c'est court, mais qu'est-ce que c'est bon! Et comme je n'ai pas envie de quitter Goldsmith ni la légèreté, je vais ressortir A Patch of Blue, tiens!

[Dadid]

Oh mais que voilà un beau programme Janus, parfait pour le matin ! Étant au travail, je t'envie !

[Janus]

Oh mais que voilà un beau programme Janus, parfait pour le matin ! Étant au travail, je t'envie !

Ben oui! Une véritable petite douceur ce A Patch of Blue, tous ces petits éléments qui se posent ci et là, ce piano qui annonce tendrement le thème principal. La musique étale sans fracas sa bonne humeur, il y a même quelques petites respirations d'harmonica mais c'est encore la flûte solo qui symbolise le plus idéalement cette douceur de vivre. J'aime bien aussi les petites percussions à un moment donné: c'est ludique. Bon, je vais quitter Goldsmith mais pas la légèreté avec Walk don't run de Quincy Jones. Allez hop!

[Edern]

Une réédition de A Patch of Blue serait une bonne initiative d'ailleurs car les rares exemplaires en vente sont à des prix...

[Filou 333]

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Très étonné que personne n'est pensé aux 12 ans de la disparition du Grand Maestro !!!

[Janus]

Oh mais que voilà un beau programme Janus, parfait pour le matin ! Étant au travail, je t'envie !

Ben oui! Une véritable petite douceur ce A Patch of Blue, tous ces petits éléments qui se posent ci et là, ce piano qui annonce tendrement le thème principal. La musique étale sans fracas sa bonne humeur, il y a même quelques petites respirations d'harmonica mais c'est encore la flûte solo qui symbolise le plus idéalement cette douceur de vivre. J'aime bien aussi les petites percussions à un moment donné: c'est ludique. Bon, je vais quitter Goldsmith mais pas la légèreté avec Walk don't run de Quincy Jones. Allez hop!

N'empêche qu'à la suite de cette excellente B.O. Walk don't run, il y a quatre morceaux qui ne sont pas de Quincy Jones. Le dernier, un jazz fougueux, plein d'entrain, s'intitule Cain's Hundred et est crédité à Jerry Goldsmith (1966). Il est d'une durée de 4'28". Je n'arrive pas à savoir d'où il provient, de quel film...si quelqu'un sait...?....

[Starfe]

Cain's Hundred est une série de 1961 : http://www.imdb.com/title/tt0054526/

FSM avait sorti un CD comprenant les musiques de 4 épisodes + 1 composé par Morton Stevens : http://www.filmscoremonthly.com/cds/det ... /CDID/429/

De la bonne came !

[Janus]

Merci Starfe!

[Lee Van Cleef]

Ce matin, je me suis fait plaisir avec un "Goldsmith", mais un "Goldsmith" léger, en rupture avec son style "action" ou "thriller", puisqu'il s'agit de Fierce Creatures. On en parle pas beaucoup de celui-là, peut-être parce que l'approche semble moins ambitieuse ou moins "virile"...? Cette musique, dans sa légèreté, a pourtant beaucoup de charme et un sens habile de la fantaisie. 29 minutes, c'est court, mais qu'est-ce que c'est bon! Et comme je n'ai pas envie de quitter Goldsmith ni la légèreté, je vais ressortir A Patch of Blue, tiens!

Le vieux Van Cleef, qui sait garder le katana au fourreau quand le besoin s'en fait sentir, est sans le moindre doute preneur pour l'émouvant Patch of Blue ; un tantinet moins, par contre, en ce qui concerne le presque anodin Fierce Creatures, lequel ronronne sur un ton un peu trop doucereux, et même plutôt somnolent... Pour ma part, l'une de mes grandes préférences auprès du Jerry intimiste et joliment fantaisiste va à l'excellent Traveling Executioner, où notre maître à tous chatouille le dixieland sous les aisselles pour un mémorable résultat. Je suis d'ailleurs curieux de savoir, ami Janus, ce que peut murmurer à ton oreille aiguisée un score ayant fait l'objet d'autant de soin et d'inspiration.