
C'est ce que j'avais cru comprendre sans en avoir fait l'expérience, mais à l'écoute de cet album, j'ai confirmation qu'il est sans doute difficile d'aimer les musiques de film de Korngold sans apprécier tout autant ses œuvres pour concert, et vice versa. Dans le livret d'un CD cité plus haut sur ce fil de discussion, Previn expliquait : "Ce n'est pas Korngold qui sonnait façon "Hollywood", mais une grande partie de la musique de film qui commençait à sonner comme du Korngold. [...] Si l'on écoute ses opéras, ses œuvres symphoniques, son concerto pour violon, ou ses mélodies, on se rend vite compte que son langage n'est pas vraiment différent." Effectivement, la frontière est mince. Si sur la forme, son
Concerto pour violon, codifié selon l'usage, s'éloigne évidemment de la rhétorique pour le cinéma, il en reprend pourtant les thèmes comme évoqué plus haut, notamment ceux du
Prince et le pauvre, dans le joyeux et sautillant final. Quant à sa
Symphonie en Fa majeur, à l'aveugle, j'aurais franchement pu penser qu'elle était issue d'un de ses films, même si les mélodies y sont peut-être moins franches, plus alambiquées. A l'écoute du
Scherzo, je défie quiconque de ne pas imaginer Errol Flynn faisant virevolter son épée, le danger auquel il serait confronté dans le sombre et tourmenté 1er mouvement, et sa romance contrariée dans l'
Adagio (dérivé à la fois de
La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre - thème d'Essex si je ne m'abuse, mais aussi du Love theme de
Capitaine Blood - sans grand effort d'imagination c'est donc sous les traits d' Olivia de Havilland que m'apparaît la bien-aimée

). Est-ce un défaut ? Pas pour moi ! Prochain objectif : sa Sérénade Symphonique.