Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
http://pitchfork.com/news/62555-ennio-m ... integrale/
Et encore une version de l'histoire
http://www.factmag.com/2015/12/14/ennio ... the-thing/
Et encore une version de l'histoire
http://www.factmag.com/2015/12/14/ennio ... the-thing/
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Merci pour les liens mais désormais je ne lis plus rien sur ce sujet, j'attends la musique et verrai le film avec mon fils en second. 

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- Yes Man
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Salut PJ30 et Stoker ! Ennio Morricone: génial stakhanoviste
Salut PJ30 et Stoker ! Enchantée de vous connaître ! Pas encore rencontrés sur ce forum !
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
J'avais loupé ton lien !!! C'est qu'on aurait presque tendance à l'oublier avec toute cette folie autour de Star Wars (même si j'ai évidemment pensé à grouper ma commande de CD...)Stoker a écrit :http://pitchfork.com/news/62555-ennio-m ... integrale/
Whaou! ça met dans l'ambiance !... Une mélodie entêtante dont les orchestrations évoluent au gré d'un long crescendo bien flippant... Je préfère laisser les spécialistes de Morricone s'exprimer, mais on se situe effectivement plus du côté de ses grandes musiques de thrillers (Je pense à Peur sur la ville ou La cité de la violence, mais il y en a tellement que je ne connais pas) Je remets le lien direct vers le morceau sur youtube : (L'Ultima Diligenza di Red Rock - Versione Integrale) et j'ajoute celui-ci (Neve, No. 2) Quelle fin d'année fantastique !
- Soundtrackman
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
C'est amusant, hier soir j'ai commencé par STAR WARS qui m'a beaucoup plu, on nage vraiment en terrain connu, alors, certes, c'est comme retrouver de vieux amis mais avec qui on aurait peut être plus grand chose à se dire... Mais on passe un très agréable moment... Avant que...
Je pose HATEFUL 8 sur la platine...
Dès le premier morceau ça fait mal :
Tout le reste de la béo est anxiogène au possible, on retrouve des accents de RAMPAGE parfois et on pourrait comparer la musique à une chose sournoise qui vient contaminer tout un univers...
Je ne l'ai écouté qu'un fois mais toujours est il que je n'ai plus aucun souvenir du STAR WARS, alors qu'il me hâte de me replonger dans le dernier opus d'Ennio Morricone...
Je me garderais de faire des comparaisons avec d'autres œuvres du compositeur italien car ma découverte de son univers musical est très très loin d'être avancé...
Bref, une claque...
Je pose HATEFUL 8 sur la platine...
Dès le premier morceau ça fait mal :
Tout le reste de la béo est anxiogène au possible, on retrouve des accents de RAMPAGE parfois et on pourrait comparer la musique à une chose sournoise qui vient contaminer tout un univers...
Je ne l'ai écouté qu'un fois mais toujours est il que je n'ai plus aucun souvenir du STAR WARS, alors qu'il me hâte de me replonger dans le dernier opus d'Ennio Morricone...
Je me garderais de faire des comparaisons avec d'autres œuvres du compositeur italien car ma découverte de son univers musical est très très loin d'être avancé...
Bref, une claque...
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
TOUT EST DITSoundtrackman a écrit :C'est amusant, hier soir j'ai commencé par STAR WARS qui m'a beaucoup plu, on nage vraiment en terrain connu, alors, certes, c'est comme retrouver de vieux amis mais avec qui on aurait peut être plus grand chose à se dire... Mais on passe un très agréable moment... Avant que...
Je pose HATEFUL 8 sur la platine...
Dès le premier morceau ça fait mal :
Tout le reste de la béo est anxiogène au possible, on retrouve des accents de RAMPAGE parfois et on pourrait comparer la musique à une chose sournoise qui vient contaminer tout un univers...
Je ne l'ai écouté qu'un fois mais toujours est il que je n'ai plus aucun souvenir du STAR WARS, alors qu'il me hâte de me replonger dans le dernier opus d'Ennio Morricone...
Je me garderais de faire des comparaisons avec d'autres œuvres du compositeur italien car ma découverte de son univers musical est très très loin d'être avancé...
Bref, une claque...
![Love [love]](./images/smilies/icon_heart.gif)
UNE CLAQUE TOUT SIMPLEMENT, entre musique contemporaine de ses thrillers et westerns épurés comme ses amis Nicolai et Bacalov...
Si le film est aussi bon que sa BO, on va se régaler!
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Je ne voulais pas écouter avant d'avoir acheté le disque mais je n'ai pas su résister à la tentation. J'ai donc écouté. Ce n'est ni proche de Peur sur la ville ni de La Cité de la Violence. Ennio Morricone aime beaucoup développer à partir d'un motif récurrent que l'esprit de l'auditeur va saisir aussitôt et qu'il va transformer à sa guise. Je ne dis pas que c'est la même chose mais, Leary, lorsque tu auras un moment, écoute cette oeuvre de concert qu'il a composée à partir d'une sirène de police. C'est vraiment une démarche très spécifique du compositeur. A un moment donné, il transforme, dans le passage le plus doux de l'oeuvre, cette sirène de police en une délicate mélodie que je trouve pour ma part extrêmement émouvante et qui revient d'ailleurs vers la fin:Leary a écrit :J'avais loupé ton lien !!! C'est qu'on aurait presque tendance à l'oublier avec toute cette folie autour de Star Wars (même si j'ai évidemment pensé à grouper ma commande de CD...)Stoker a écrit :http://pitchfork.com/news/62555-ennio-m ... integrale/
Whaou! ça met dans l'ambiance !... Une mélodie entêtante dont les orchestrations évoluent au gré d'un long crescendo bien flippant... Je préfère laisser les spécialistes de Morricone s'exprimer, mais on se situe effectivement plus du côté de ses grandes musiques de thrillers (Je pense à Peur sur la ville ou La cité de la violence, mais il y en a tellement que je ne connais pas) Je remets le lien direct vers le morceau sur youtube : (L'Ultima Diligenza di Red Rock - Versione Integrale) et j'ajoute celui-ci (Neve, No. 2) Quelle fin d'année fantastique !
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Merci ! Je ne peux pas écouter la vidéo en entier pour le moment, mais quand le motif de 4 notes est joué par les cuivres fortissimo, sa force et sa simplicité combinées me rappellent furieusement Cape Fear de Herrmann ! Ce ne sont pas les mêmes mais 4 notes répétés aux cuivres et le fantôme de Bernie réapparait vite...
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Oui c'est très intéressant, il fallait y penser !Janus a écrit :Je ne dis pas que c'est la même chose mais, Leary, lorsque tu auras un moment, écoute cette œuvre de concert qu'il a composée à partir d'une sirène de police.

Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Non, pas à ma connaissance. Cette sirène de police, c'est quelque chose qu'il a déjà expérimenté plusieurs fois au cinéma jusqu'au jour - il n'y a pas très longtemps en fait - où il décida de créer une oeuvre de concert à partir de cette idée, ce qui lui a donc permis de la développer à sa guise et de manière plus définitive. Outre l'oeuvre elle-même qui me touche beaucoup, j'aime tout autant l'initiative de puiser une de ses nombreuses idées "musico-cinématographiques" et d'en réaliser une oeuvre à part entière pour le concert. Souvent, lorsque je réécoute d'anciennes et moins anciennes musiques de lui, je repère une idée musicale comme celle-là où je me dis: bon sang! S"il pouvait ré-explorer cette idée pour en réaliser une oeuvre à part entière qui pourrait être jouée en concert, ce serait formidable! Même si Morricone put reprendre certaines de ses idées ou modes d'écriture parfois jusqu'au rabâchage, Il y a aussi, comme ça, des idées musicales intéressantes (plus qu'on l'imagine) qui mériteraient d'être ré-exploitées, approfondies, et pourquoi pas être le point de départ d'une oeuvre de concert.Leary a écrit :Oui c'est très intéressant, il fallait y penser !Janus a écrit :Je ne dis pas que c'est la même chose mais, Leary, lorsque tu auras un moment, écoute cette œuvre de concert qu'il a composée à partir d'une sirène de police.Merci pour ce lien, ça me plaît bien. C'est vrai que le côté hypnotique fait penser à Herrmann. On peut trouver ça sur disque ?
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- Yes Man
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Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Quoi qu'il en soit, c'est de la belle musique !
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Effectivement, ce type de construction musicale revient assez régulièrement dans son œuvre. C'est un dérivé de la passacaille. Dans le genre, ce qu'il avait sur la suite n°2 tirée de Bullworth était très bon aussi, sans oublier la superbe ouverture du Syndrome de Stendhal. (auquel ce Segnale di Polizia semble d'ailleurs faire allusion)Janus a écrit :Ce n'est ni proche de Peur sur la ville ni de La Cité de la Violence. Ennio Morricone aime beaucoup développer à partir d'un motif récurrent que l'esprit de l'auditeur va saisir aussitôt et qu'il va transformer à sa guise.
Je me souviens que j'avais pensé aussi à Cape Fear dans l'ouverture du Syndrome de Stendhal, avec cette mélodie lancinante chantonnée par une voix féminine, mais là c'est vrai que l'allusion semble encore plus évidente.Dadid a écrit :Merci ! Je ne peux pas écouter la vidéo en entier pour le moment, mais quand le motif de 4 notes est joué par les cuivres fortissimo, sa force et sa simplicité combinées me rappellent furieusement Cape Fear de Herrmann ! Ce ne sont pas les mêmes mais 4 notes répétés aux cuivres et le fantôme de Bernie réapparait vite...
- Lee Van Cleef
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Dire de cette pièce de concert qu'elle est d'enfer me semble même tutoyer la vérité d'encore plus près ! Mille et une remerciades à l'infaillible Janus pour avoir partagé avec ses misérables compagnons un tel trésor. Après le grabataire En Mai, Fais ce qu'il te Plait, mon conduit auditif vient de se trouver arraché à sa léthargie de la plus stimulante façon qui soit. Et quelle ne fut pas son euphorie de découvrir, dans la foulée, que le dernier ouvrage du Maestro creusait avec un bonheur égal cette même voie saturée d'ombres ! Car The Hateful Eight est bel et bien le morceau de choix que les premiers échos, tous plus enthousiastes les uns que les autres, nous promettaient. Le vieux Van Cleef irait même jusqu'à dire, face à ces progressions lancinantes et minutieusement orchestrées et ce basson aussi goguenard que menaçant, qu'il tient au creux de ses mains tavelées rien de moins que le score de l'année.
Re: Salut PJ30 et Stoker ! Ennio Morricone: génial stakhanoviste
Salut daisybraille! enchanté et surpris de voir une fan d'Ennio. je ne poste pas souvent car j'ai d'autres occupations.Daisybraille a écrit :Salut PJ30 et Stoker ! Enchantée de vous connaître ! Pas encore rencontrés sur ce forum !
et en plus je suis vraiment un tout petit fan du maestro

La musique de film, c'est la poussière dans l'oeil .
Pierre jansen.
Pierre jansen.
- Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Bon, je crois que l'on est tous d'accord : cette BO est juste insaisissable , entre ses vieilles BO de film de gangsters, un peu de thriller urbain, un soupçon de "The Thing" ( et encore je n'en suis pas sûr)
En tout cas, un motif bien ancré et superbement varié.
Si Tarantino n'est pas satisfait, j'imagine qu'il n'a rien compris de Morricone, la musique avant tout !
Cette BO nous montre à quel point il est encore, si le sujet le réveille , capable de nous sortir la BO de nos rêves.
Je dis cela en tant que fan absolu.

En tout cas, un motif bien ancré et superbement varié.
Si Tarantino n'est pas satisfait, j'imagine qu'il n'a rien compris de Morricone, la musique avant tout !
Cette BO nous montre à quel point il est encore, si le sujet le réveille , capable de nous sortir la BO de nos rêves.
Je dis cela en tant que fan absolu.

- Arnaudspell
- Quiet Man
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
En fait, cette BO n'est que du bonheur!
Je n'aime pas trop les interludes parlés ou les musiques non originales interposées mais là, ça fonctionne à donf.
Un de mes disques de l'année, juste avant les fêtes, c'est vraiment noël avant l'heure.
Merci Quentin d'avoir été persuasif et Ennio d'avoir été aussi bon.
Super !
Je n'aime pas trop les interludes parlés ou les musiques non originales interposées mais là, ça fonctionne à donf.
Un de mes disques de l'année, juste avant les fêtes, c'est vraiment noël avant l'heure.
Merci Quentin d'avoir été persuasif et Ennio d'avoir été aussi bon.
Super !
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- Yes Man
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- Localisation : Bruxelles
Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Bonjour Arnaud !
Mais Ennio est toujours bon !
Je ne suis pas étonnée qu'il ait un si bon fan-club ici !
Mais Ennio est toujours bon !
Je ne suis pas étonnée qu'il ait un si bon fan-club ici !
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Je suis entrain d'écouter la BO d'Hateful eight et je surkiffe. Il y a le main theme qui revient souvent mais sous formes différentes, de multiples variations et même si ça donne l’impression de se répéter, l'ensemble dégage souvent une ambiance horrifique , pleine de tension qui monte crescendo (le thème d'ouverture de 7min je le trouve dément) et on ne peine pas à deviner quels morceaux viennent des passages unused score de THE THING mais c'est tellement homogène finalement (à part quelques tracks) que c'est difficile de savoir précisément lesquels. Je pense que le main theme ne vient clairement pas du score pour le Carpenter.
En tout cas, le main theme plane sur quasi toute la BO, comme une menace. J'adore.
Ce qui est bien c'est qu'on dirait pas du tout une musique de western.
Le main theme, La lettera di Lincoln , la music prima del massacro, sangue e neve, l'inferno bianco , narratore letterario, overture.... quand on aime l'ost de THE THING, ça tombe sous le sens. Neve est un peu long mais quelle ambiance !
En tout cas, le main theme plane sur quasi toute la BO, comme une menace. J'adore.
Ce qui est bien c'est qu'on dirait pas du tout une musique de western.
edit : donc c'est bien le main theme sa compo originale.After composing an original main theme and handing over the older tracks, Morricone, impressed by the footage he’d seen from the film, composed an additional 15 minutes of new music
Le main theme, La lettera di Lincoln , la music prima del massacro, sangue e neve, l'inferno bianco , narratore letterario, overture.... quand on aime l'ost de THE THING, ça tombe sous le sens. Neve est un peu long mais quelle ambiance !
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Voilà! Le monstre est dévoré. Après une douce et sereine marche vers la paix et la liberté, j'ai suivi, avec The Hoful Eight un chemin beaucoup plus tourmenté et horrifique vers l'enfer. Le cd fait quand même 72 minutes environ. Bon, évidemment, si on retire les dialogues et les quelques chansons, le score s'étend sur une durée plus raisonnable.
Mon lecteur cd est de bonne qualité, seul le programmateur est un peu défaillant, à moins que ce soit moi qui ne sache pas m'en servir. Pour le coup, il m'aurait été utile. Cela me renvoie sur deux oeuvres respectivement composées par Heiner Goebbels et Hans Werner Henze et entrecoupées par des narrations en allemand sans musique que, désormais, je ne peux plus vraiment éluder.
Passons à l'essentiel! En général, chez Ennio Morricone, j'aime les cd d'une moyenne de 45 minutes - pas systématiquement biensûr - mais c'est une durée qui m'est idéale, je vais vous expliquer pourquoi: il y a toujours un thème (au minimum) que je vais avoir envie de réécouter en boucles, quatre ou cinq fois de suite. Je n'y peux rien, lorsque je kiffe un thème, histoire de parler comme ma fille, j'ai ce besoin immédiat de le répéter plusieurs fois. C'est ce qui est arrivé avec The H8ful Eight. J'ai écouté "L'ultima diligenza di red rock - version intégrale", morceau complètement démentiel, et, fatalement, j'ai éprouvé ce besoin irrésistible de le réécouter en boucle, quatre fois en tout. La bête dure quand même 7'30". Donc, nous multiplions ces 7 minutes par 3 et on passe déjà d'un cd de 72 minutes environ à un cd de 93 environ.
Vers les 3 minutes de cette entrée en matière, il y a dans l'exploitation du thème principal si bien imaginé par ailleurs, une orchestration atypique. A ce moment-là, je lui ai trouvé une expression ironique et morbide à la fois. J'aime lorsque Morricone marie ces deux caractères, Le Trio Infernal demeure un sommet du genre. Après, la musique se lâche complètement, avec beaucoup de fulgurance. Le morceau qui suit, intitulé "Overture" s'articule autour d'un motif de quelques notes, moment très obsessionnel qui s'enrichit des différents éléments de l'orchestre, nettement moins démentiel que le précédent mais qui a le mérite de maintenir un climat anxiogène. Le thème principal réapparaîtra dans différentes moutures, plus courtes et souvent aussi viscérales. Il y en a une plus "débonnaire" et dépouillée qui a selon moi son intérêt propre. Je ne m'arrêterai pas sur chaque extrait car je n'en suis qu'à une première écoute. Un autre thème important et imposant est "Neve - version intégrale". Bien qu'un peu trop long, j'aime ses différents rebondissements, son ambiance, ses combinaisons instrumentales, sa forme méandrique et alambiquée. C'est selon moi le thème qui fait référence à la partie orchestrale que Morricone avait composée pour The Thing: une certaine écriture des cordes, une atmosphère, dans la première phase que l'on peut retrouver également dans la superbe musique qu'il composa pour le film TV d'Elio Petri; Les Mains Sales. Mais, ici, c'est une toute autre orchestration et un tout autre développement. D'ailleurs, au début, une oreille attentive reconnaîtra le thème principal quasi-suggéré à la clarinette...peut-être basse... D'autre part, la même oreille attentive et connaisseuse remarquera que plus nous évoluons dans les méandres de ce long morceau, plus nous nous éloignons de l'"ambiance-The Thing" et plus nous nous approchons d'une ambiance qui évoque, sous certains aspects, celle si atypique de Rampage. Sans être ce que je préfère dans cette B.O., j'aime beaucoup me vautrer dans ce type d'ambiance musicale sinueuse et très élaborée.
L'autre extrait qui, en dehors du premier, a gagné ma préférence est la plage 11, "Raggi di sole sulla Montagna". Celui-là est plutôt court, une merveille un peu frustrante que j'aurais voulue plus développée, une merveille mélodique et harmonique chiadée, entre tonalité et atonalité, avec une pincée de romantisme - attérissant sur cette musique comme un miracle d'humanité - et une pointe de poésie. Je l'ai réécouté trois fois de suite. Un troisième extrait provoqua chez moi un même engouement. Il est très différent puisqu'il s'agit d'un morceau d'action intitulé "L'inferno bianco". J' en aime particulièrement la construction rythmique très bancale lui donnant un aspect aléatoire ou faussement aléatoire. Ce n'est cependant pas la première fois qu'il explore cette technique particulière, déjà dans In the Line of Fire et un peu aussi dans Musashi. J'aime beaucoup la manière dont il est orchestré et le jeu corrosif d'un basson solo. Je l'ai écouté seulement deux fois de suite parce que je me suis rendu compte qu'il y en avait une reprise de même durée: très bien développé celui-là que ce soit dans la version I ou dans la version II. Le dernier extrait composé par Ennio Morricone sur le disque est un trait sec et affirmatif d'une durée mémorable de 27 secondes. Je ne l'ai pas réécouté en boucle celui-là. Je me suis juste remis "L'ultima diligenza di red rock - version intégrale". Du coup, j'ai eu l'impression d'écouter un double-cd!



Vers les 3 minutes de cette entrée en matière, il y a dans l'exploitation du thème principal si bien imaginé par ailleurs, une orchestration atypique. A ce moment-là, je lui ai trouvé une expression ironique et morbide à la fois. J'aime lorsque Morricone marie ces deux caractères, Le Trio Infernal demeure un sommet du genre. Après, la musique se lâche complètement, avec beaucoup de fulgurance. Le morceau qui suit, intitulé "Overture" s'articule autour d'un motif de quelques notes, moment très obsessionnel qui s'enrichit des différents éléments de l'orchestre, nettement moins démentiel que le précédent mais qui a le mérite de maintenir un climat anxiogène. Le thème principal réapparaîtra dans différentes moutures, plus courtes et souvent aussi viscérales. Il y en a une plus "débonnaire" et dépouillée qui a selon moi son intérêt propre. Je ne m'arrêterai pas sur chaque extrait car je n'en suis qu'à une première écoute. Un autre thème important et imposant est "Neve - version intégrale". Bien qu'un peu trop long, j'aime ses différents rebondissements, son ambiance, ses combinaisons instrumentales, sa forme méandrique et alambiquée. C'est selon moi le thème qui fait référence à la partie orchestrale que Morricone avait composée pour The Thing: une certaine écriture des cordes, une atmosphère, dans la première phase que l'on peut retrouver également dans la superbe musique qu'il composa pour le film TV d'Elio Petri; Les Mains Sales. Mais, ici, c'est une toute autre orchestration et un tout autre développement. D'ailleurs, au début, une oreille attentive reconnaîtra le thème principal quasi-suggéré à la clarinette...peut-être basse... D'autre part, la même oreille attentive et connaisseuse remarquera que plus nous évoluons dans les méandres de ce long morceau, plus nous nous éloignons de l'"ambiance-The Thing" et plus nous nous approchons d'une ambiance qui évoque, sous certains aspects, celle si atypique de Rampage. Sans être ce que je préfère dans cette B.O., j'aime beaucoup me vautrer dans ce type d'ambiance musicale sinueuse et très élaborée.
L'autre extrait qui, en dehors du premier, a gagné ma préférence est la plage 11, "Raggi di sole sulla Montagna". Celui-là est plutôt court, une merveille un peu frustrante que j'aurais voulue plus développée, une merveille mélodique et harmonique chiadée, entre tonalité et atonalité, avec une pincée de romantisme - attérissant sur cette musique comme un miracle d'humanité - et une pointe de poésie. Je l'ai réécouté trois fois de suite. Un troisième extrait provoqua chez moi un même engouement. Il est très différent puisqu'il s'agit d'un morceau d'action intitulé "L'inferno bianco". J' en aime particulièrement la construction rythmique très bancale lui donnant un aspect aléatoire ou faussement aléatoire. Ce n'est cependant pas la première fois qu'il explore cette technique particulière, déjà dans In the Line of Fire et un peu aussi dans Musashi. J'aime beaucoup la manière dont il est orchestré et le jeu corrosif d'un basson solo. Je l'ai écouté seulement deux fois de suite parce que je me suis rendu compte qu'il y en avait une reprise de même durée: très bien développé celui-là que ce soit dans la version I ou dans la version II. Le dernier extrait composé par Ennio Morricone sur le disque est un trait sec et affirmatif d'une durée mémorable de 27 secondes. Je ne l'ai pas réécouté en boucle celui-là. Je me suis juste remis "L'ultima diligenza di red rock - version intégrale". Du coup, j'ai eu l'impression d'écouter un double-cd!

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- Yes Man
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Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Bonne analyse musicale Janus.
Moi, ce qui m'intéresse surtout, c'est la manière dont la musique complète l'audiodescription pour m'aider à intégrer le film.
Je n'analyse pas la musique à ce point.
Moi, ce qui m'intéresse surtout, c'est la manière dont la musique complète l'audiodescription pour m'aider à intégrer le film.
Je n'analyse pas la musique à ce point.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Excellent ! Dans le genre oppressant ça se pose là. Par contre, d'après les premiers commentaires je m'attendais à une BO vraiment dissonante et agressive, totalement coupée du western - hors, si c'est globalement éloigné des opéras de Leone, le lien avec le monde du western morriconien reste présent, et c'est logique. Car le compositeur s'est tout de même permis quelque références, certes ponctuelles mais assez directes : la présence de voix masculines sur L'ultima diligenza..., la "montre" au célesta de La musica prima del massacro (à voir dans le film, mais vu le titre la référence est ici très directe), sans oublier La lettera di Lincoln, qui renvoie franchement au thème du colonel du Bon, la brute et le truand.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
C'est un choc, une musique importante, marquante, où son style reconnaissable se renouvelle.
Il n'a pas utilisé les instruments solistes pour donner une couleur particulière (sauf le carillon, eT la trOmpette de Lincoln), on a bien affaire à une musique purement symphonique.
Je la mets dans la lignée de plus grandes, des plus marquantes du genre symphonique (selon moi) : Wolf, Mission to Mars, Karol, un uomo diventato Papà, Résolution 819..., dans lesquelles il a su se renouveler, celles qu'on découvre avec émerveillement tous les 5-6 ans, pas plus.
Il ne faut pas à mon avis effrayer l'auditoire potentiel en faisant référence à des musiques plus sombres, plus horrifiques, comme Rampage, et même The Thing. The Hateful est nettement plus accessible, tout en étant exigeant, contenant des parties inquiètes, angoissantes, mais qui ne sont pas majoritaires. Et certains sur d'autres forums citent le giallo, non, ce n'est pas atonal ou dodécaphonique, pas aussi difficile. Mêem niveau de difficulté que Richard III, peut-être même moins.
Contrairement à l'ami Janus, je ne suis pas capable d'écouter Rampage (sauf 1 ou 2 morceaux) et les giallos les plus durs, mais le Tarantino, oui, sans problème.
Les passages enlevés, rythmés, d'action, prennent un bonne part, ainsi que l'ostinato au carillon (seule référence au style "ancien" ?). J'apprécie beaucoup Sei cavalli, I quattro passegeri, Sangue e neve, L'inferno bianco. Seul emprunt à une musique passée : la 2° partie de L'inferno bianco : clairement dérivé de Musashi lotta, même maquette (cuivres et percussions syncopés, qui s'entrechoquent).
Apparemment, sur les forums, notamment FSM, tous s'accordent à dire que L'ultima diligenza di Red Rock est le morceau de l'année : oui, évidemment.
Il n'a pas utilisé les instruments solistes pour donner une couleur particulière (sauf le carillon, eT la trOmpette de Lincoln), on a bien affaire à une musique purement symphonique.
Je la mets dans la lignée de plus grandes, des plus marquantes du genre symphonique (selon moi) : Wolf, Mission to Mars, Karol, un uomo diventato Papà, Résolution 819..., dans lesquelles il a su se renouveler, celles qu'on découvre avec émerveillement tous les 5-6 ans, pas plus.
Il ne faut pas à mon avis effrayer l'auditoire potentiel en faisant référence à des musiques plus sombres, plus horrifiques, comme Rampage, et même The Thing. The Hateful est nettement plus accessible, tout en étant exigeant, contenant des parties inquiètes, angoissantes, mais qui ne sont pas majoritaires. Et certains sur d'autres forums citent le giallo, non, ce n'est pas atonal ou dodécaphonique, pas aussi difficile. Mêem niveau de difficulté que Richard III, peut-être même moins.
Contrairement à l'ami Janus, je ne suis pas capable d'écouter Rampage (sauf 1 ou 2 morceaux) et les giallos les plus durs, mais le Tarantino, oui, sans problème.
Les passages enlevés, rythmés, d'action, prennent un bonne part, ainsi que l'ostinato au carillon (seule référence au style "ancien" ?). J'apprécie beaucoup Sei cavalli, I quattro passegeri, Sangue e neve, L'inferno bianco. Seul emprunt à une musique passée : la 2° partie de L'inferno bianco : clairement dérivé de Musashi lotta, même maquette (cuivres et percussions syncopés, qui s'entrechoquent).
Apparemment, sur les forums, notamment FSM, tous s'accordent à dire que L'ultima diligenza di Red Rock est le morceau de l'année : oui, évidemment.
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Si j'ai fait référence à "Rampage" et "The Thing" c'est uniquement au travers du long morceau intitulé "Neve - version intégrale" et parce que la filiation est évidente.PatrickB a écrit :Il ne faut pas à mon avis effrayer l'auditoire potentiel en faisant référence à des musiques plus sombres, plus horrifiques, comme Rampage, et même The Thing. The Hateful est nettement plus accessible,


Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
C'est évident, mais je ne pense cependant pas, loin s'en faut, que "The thing" peut être difficile d'accès parmi ceux qui ont le goût de la musique de films. Certes, je raisonne dans un cadre confidentiel aussi, et si on mesure l'accessibilité d'une musique à l'aune de la sensibilité commune alors toutes les musiques de films sont (en soi) difficiles, car déjà qu'un score puisse être écouté en dehors des images est vécu majoritairement comme incompréhensible. "The thing" n'est pas difficile d'accès pour ceux qui ont l'oreille exercée dans la musique de films quand même : il y a des thèmes, une certaine sérénité, un climax fluide. Si je devais vraiment trouver des scores de Morricone difficiles d'approche pour les béophiles, ce serait plutôt "La corte notte delle bambole di vetro", "Spasmo", "The heretic" voire "Holocaust 2000" (quoique pour ce dernier, l'hommage rendu dans "Les Incorruptibles" m'est devenu si familier que sa charge subversive s'est en fin de compte totalement atténuée avec le temps). Cet "Hateful Eight" a l'air très sage au sens d'accessibilité mélodique, et semble bien renouer avec les grandes pages du passé. Personnellement, j'ai toujours pu écouter Morricone même lorsque sa verve expérimentale était trop kitsch avec "L'umanoïde" par exemple. Je suis sûr qu'il doit cependant exister un score de Morricone si hermétique que même mon sens auditif éprouvé ne pourra suivre (j'ai pensé à "Antéchrist" ou à "Macchie solari" qu'il faudra bien un jour que j'écoute de façon reposée et sérieuse sur CD).Janus a écrit :Attention aussi à ne pas généraliser la notion d'accessibilité d'une musique qui varie selon la sensibilité et l'expérience de chacun
Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.
Dans le genre hermétique, Un Tranquillo Posto di Campana ainsi que Ecce Homo sont assez réputés. Deux scores que j'apprécie assez, mais où le style si caractéristique de Morricone est vraiment peu perceptible. Je crois savoir qu'il y a quelques adeptes (à part bien sur l'ami Janus) sur ce forum.Alcibiade a écrit :Je suis sûr qu'il doit cependant exister un score de Morricone si hermétique que même mon sens auditif éprouvé ne pourra suivre (j'ai pensé à "Antéchrist" ou à "Macchie solari" qu'il faudra bien un jour que j'écoute de façon reposée et sérieuse sur CD).
Contrairement à ce que je redoutais, je suis assez emballé moi aussi par l'extrait de The Hateful Eight ; en particulier cette ligne de basson au début du morceau. Cela dit on est quand même en terrain connu et Morricone renoue avec cette tendance (parfois un peu trop complaisante je trouve) à la répétition. (J'attends d'écouter le reste pour me faire un avis plus définitif).