Denshaotoko a écrit :J'ai écouté les extraits hier sur Musicme et je n'ai pas été convaincu, c'est vraiment une musique si brillante et inventive que ça?
Non. C'est surtout un album très narratif, une belle musique très soignée dans ses thèmes et dans ses choix orchestraux- le cymbalum, le clavecin apportent tous une couleur qui symbolise un personnage ou un aspect du récit. Pour moi, c'est d'une certain façon, une définition musicale de ce qu'est la musique de film: un récit en musique, dans lequel tu te projettes plus ou moins. Personnellement, dans ce score là, je suis emporté du début à la fin.
En revanche, j'appréhende le film. J'ai peur de très belles images qui n'offriraient qu'une coquille vide (problème que j'ai eu avec d'autres films de Gans et que j'ai avec Burton depuis des années: perfection plastique sans âme...)
On va tenter le film, bien que le cinéma de Gans ne m'ai pas encore convaincu.
Pas le moindre chance que le film réconcilie les détracteurs de Gans avec son cinéma.
Pour ma part, j'ai été très ému par le film, et je pense que la plupart des critiques formulées à l'encontre du cinéma de Gans en général, et de son dernier film en particulier émanent de gens qui ne comprennent, non seulement pas son cinéma, mais pas le cinéma tout court. Dire que le film est mal interprété, par exemple, ne tient pas: Gans a une direction d'acteur bien à lui- les dialogues sont très écrits, et non rien de naturaliste. Mais c'est une convention- exactement comme des punchlines dans un film d'action- et quand on les dépassent, on peut entrer sans problème dans le gens, très spontané et naturel des acteurs.
Idem pour l'imagerie. on peut avoir du mal avec la texture numérique des images, Gans n'est pas le seul à travailler comme ça aujourd'hui. Dire que c'est laid... ben non. L'image est extrèmement riche, travaillée et quand Gans dit que la direction artistique du film vient de la peinture du XVIIIème siècle, c'est exactement ça. Evidemment, pour apprécier un film aussi maniéré que celui-là, il faut peut-être avoir un minimum de culture plastique... En tous cas, tout ce que les gens détestent dans le cinéma de Gans est là, et pour moi, c'est tant mieux !