Sam Lowry a écrit :En revanche, à l'inverse de Lee, je ne goute que peu certains mots choisis par l'ami Pierrot ("mélodie facile", "kitch"...) pour son texte sur SHINING THROUGH (un de mes Kamen préférés, et empreint d'un lyrisme qui n'a rien de facile ni de kitch et qui joue avec habileté sur la mémoire collective des musiques de films d'espionnage "noirs" des années 40-50 le tout à la sauce Kamen.
Je dois admettre avoir tiqué moi aussi sur certains épithètes pas très engageants. Mais à la réflexion, le terme "kitsch", pour ne citer que l'un d'entre eux, ne m'a pas paru charrier les connotations méprisantes pour lesquelles il est généralement employé, comme par exemple lorsqu'un affreux philistin tente de descendre en flammes un bon vieux film de monstre japonais. Et puis, il y a dans ce papier suffisamment d'enthousiastes dithyrambes pour que l'on ne s'attarde pas outre mesure sur ces petits à-côtés. Pierrot a raison : Kamen a souvent donné l'impression de se soucier comme d'une guigne des contraintes de la musique de film pour ne composer que ce que lui intimaient son coeur et son instinct. Illusion, sans doute, et idéalisation par trop romantique d'une industrie mercantile, mais... Que serait-il advenu de Kamen s'il avait vécu ? On peut le parier, la même chose qu'à d'autres géants ayant tiré plus ou moins récemment leur révérence. Et quand nous envahissent les visions d'horreur du roi Basil contraint et forcé pour le remake de
Conan de patauger dans la même tourbe que Tyler Bates, de maître Jerry abâtardissant son style sur un
John Rambo rongé d'ostinati, ou (puisque c'est de lui dont on parlait) de Kamen acculé par des producteurs criminels à l'électro bas de gamme pour les derniers
Die Hard, on en viendrait presque à se réjouir que plus rien ni personne ne puisse les obliger à brader leur immense talent.