Je dirais que c'est ce qu'on appelle le style. On ne peut pas demander à un artiste de se renouveler sans cesse, surtout à l'âge des deux concernés. Pour autant, nous connaissons ici leur travail par cœur, mais si l'on proposait à un néophyte de voir et écouter disons Rencontre du 3ème type, Indiana Jones, La liste de Schindler, Catch me if you can, Minority Retport, et Lincoln, je ne suis pas certain qu'il pourrait nous affirmer qu'il s'agit du même réalisateur et du même compositeur... Les deux se sont quand-même essayés à de nombreux genres. Alors dans un genre en particulier (disons le film d'aventure ou le film historique américain), il est normal que leur style y conserve une certaine cohérence.Dadid a écrit : C'est vrai mais, quitte à m'éloigner du sujet, j'y mettrai quand même un bémol. Il me semble que cette collaboration roupille parfois un peu stylistiquement parlant, dans le sens où la musique de Williams (au delà de sa qualité) ne parvient pas toujours à se renouveller - les films de Spielberg prennent alors le risque de la répétition, là où une approche musicale plus audacieuse ou simplement nouvelle pourrait être gagnante. Je pense surtout à Lincoln, qui m'a déçu à cause de ça. Un autre compositeur, ou simplement une composition de Williams plus originale, de style plus "marqué" si ça signifie quelque chose, aurait pu apporter beaucoup au film. Mais l'hyper classissime de la BO de Williams est peut-être d'abord une volonté de Spielberg, je n'en sais rien, ma remarque s'applique au duo et pas seulement au compositeur. Je pense que la créativité et l'évolution d'un artiste se fait beaucoup à travers les rencontres et collaborations, et que changer ses habitudes peut être très bénéfique. Fin du bémol, car je ne suis pas si pressé que ça change !
Par ailleurs il est évident que Spielberg a le goût d'une musique très classique, mais je ne pense pas que Williams ait envisagé de mettre en musique Lincoln autrement, son travail étant la parfaite prolongation de ses travaux sur le même genre. Lorsqu'au début de leur collaboration, Spielberg a exprimé des envies que Williams jugeait inadéquates, il ne s'est pas gêné pour proposer autre chose (Sugarland Express, Jaws).