Kung Fu Panda 2 (Hans Zimmer & John Powell)

Il était deux fois en Chine

Disques • Publié le 12/07/2011 par

KUNG FU PANDA 2 (2011)
KUNG FU PANDA 2
Compositeur :
Hans Zimmer & John Powell
Durée : 64:19 | 17 pistes
Éditeur : Varèse Sarabande

 

3.5 out of 5 stars

Depuis ses débuts au sein du studio Media Ventures, John Powell a toujours été proche de l’univers du cinéma d’animation. De ses premières armes en collaboration avec Harry-Gregson Williams sur Antz (Fourmiz) en 1998 puis Chicken Run et Shrek à son envol en solo sur la saga Ice Age (L’Age de Glace), Robots ou Horton Hears A Who! (Horton), il a toujours démontré une aptitude particulière à épouser les contours de ce genre très codifié. Après le succès critique et public inattendu (et amplement mérité) de How To Train Your Dragon (Dragons) en 2010, c’est de nouveau l’animation qui occupe intégralement l’agenda du compositeur en 2011 : même si l’année a débuté avec les semi-déceptions que sont Mars Needs Moms (Milo sur Mars) et Rio, il nous tarde déjà de découvrir en fin d’année sa partition pour Happy Feet 2 puis celle de Ice Age : Continental Drift (L’Age de Glace 4) prévue pour 2012. En attendant, à l’occasion de Kung Fu Panda 2, Powell partage l’affiche avec Hans Zimmer, reformant ainsi le duo musical constitué en 2008 pour la première aventure.

 

Ce qui s’impose très vite à l’écoute de cette nouvelle collaboration, c’est d’abord la prédominance du style de Powell sur l’ensemble de l’album, les phrases musicales de Zimmer identifiables comme telles étant à la fois rares et plutôt en retrait. Le travail sur les orchestrations est très caractéristique du musicien britannique : une instrumentation combinant l’orchestre avec de nombreux instruments traditionnels chinois et japonais parmi lesquels tout un attirail de flûtes (dont le shakuhachi), l’erhu et une ribambelle de percussions diverses. En revanche, l’aspect groovy très 70’s du précédent opus n’apparaît plus ici que très épisodiquement, même si l’on a tout de même droit à une courte parodie du thème de Shaft et que certains passages d’action sont soutenus par une batterie efficace mais anachronique.

 

Côté thématique, peu de surprises puisqu’on retrouve essentiellement les éléments développés pour le premier film : le motif principal, ici souvent déployé sur un mode héroïque, le thème comique du panda et celui, noble et contemplatif, associé au maître du kung-fu. La seule nouveauté mélodique vraiment notable est un thème sombre et menaçant associé au maléfique Shen et qui est souvent utilisé en opposition aux autres thèmes. Il faut attendre la seconde partie de l’album pour que se dévoile le meilleur de son contenu : parfois véritablement épiques, les nombreuses pistes d’actions qu’on y trouve font preuve d’un dynamisme enthousiasmant et entraînent l’auditeur dans un maelström musical coloré et énergique. Une débauche orchestrale infatiguable qui pourrait cependant lasser si ces éruptions explosives n’étaient fort heureusement entrecoupées de plages lyriques de toute beauté accompagnant le voyage intérieur du héros. A l’image de la relation à l’écran entre Po le panda et son Maître, il semble désormais évident que l’apprenti Powell a dépassé le maître Zimmer…

 

Olivier Desbrosses
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