Hanna (The Chemical Brothers)

La chimie opère

Disques • Publié le 27/06/2011 par

HannaHANNA (2011)
HANNA
Compositeur :
The Chemical Brothers
Durée : 50:11 | 20 pistes
Éditeur : Back Lot Music / Sony

 

4 out of 5 stars

Bien que le phénomène semble s’amplifier ces dernières années, l’emploi de musiciens issus du rock pour la composition de bandes originales de films n’est pas nouveau. Quelle que soit l’interprétation que l’on peut donner à l’Oscar remporté par le duo Reznor/Ross pour The Social Network, il est également intéressant d’observer qu’un réalisateur aussi respecté que David Fincher est devenu coutumier du fait. Virage étonnant, c’est à présent au tour de Joe Wright de travailler avec The Chemical Brothers, figure parmi les plus emblématiques du rock électro, après trois collaborations avec Dario Marianelli.

 

« Contrastes » est peut-être le mot qui vient en tête à l’écoute de Hanna. Le duo anglais attribue à la jeune femme un thème insouciant et cristallin, ses sonorités de boîte à musique et sa voix masculine haut perchée rappelant l’efficace simplicité de certains morceaux bien connus du groupe : l’on retrouvera donc ici une écriture qui trouvait son point culminant en 2010 avec Further, leur dernier album, c’est à dire une certaine variété de tons, une forme de poésie qui s’épanouit avec le temps et des mélodies qui ne prennent leur envol qu’après un élan très progressif. Ils poursuivent aussi leurs recherches sonores, qu’il s’agisse de morceaux d’ambient toujours très évocateurs ou de passages d’action saturés ou acides bousculant un peu les tympans qui ne seraient pas familiers avec le big beat de Tom Rowlands et Ed Simons. « Contrastes » disions-nous, et c’est précisément une des qualités de ce score impliqué qui, tout en suivant l’action avec ses montées d’adrénaline et ses respirations, met en exergue la modernité et la cruauté de ce conte de fée en forme de film d’action.

 

Hanna est évidemment un album à part dans la discographie des frères chimiques, ne serait-ce que par le format de certains morceaux, mais surtout par la liberté qui l’a inspiré, une sensation pour le moins paradoxale quand on parle de musique pour l’image : les « Chems » s’éloignent de leurs canons les plus faciles d’accès pour nous proposer un cocktail pétillant et radical à la fraîcheur inattendue.

 

Hanna

Sébastien Faelens