Les mélodies enfantines de Frédéric Talgorn
Disques • Publié le 30/03/2009 par

 

LES ENFANTS DE TIMPELBACH (2008)

Compositeur : Frédéric Talgorn

Durée : 62:28 | 22 pistes

CD : Milan

Rating: ★★★★☆

 

 

2008 aura été une bonne année pour Frédéric Talgorn : ouverte avec son score très apprécié pour Astérix aux Jeux Olympiques, il l’aura close avec Les Enfants de Timpelbach, adaptation d’un roman écrit en 1957 par Henry Winterfeld. Balayons d’emblée l’argument qui a fait de l’ombre à la carrière du film : pas sûr qu’il se serait monté sans le succès mondial d’un trio de gosses dominant leur univers… Allez, Harry, Ron et Hermione, ça vous dit bien quelque chose, n’est-ce pas ? Et l’analogie précédente, courte et réductrice, injuste vis-à-vis de ce film réussi (mention spéciale aux jeunes acteurs), s’est appliquée au score de Talgorn, vite qualifié de « sous Harry Potter ». Interprétée par le London Philharmonia Orchestra, cette partition mérite pourtant bien une écoute attentive pour chasser ce jugement à l’emporte-pièce.

 

Bien sûr, on retrouvera des accents propres à John Williams, pas tant au niveau de la mélodie que dans l’écriture  – car c’est ici un point indéniable du plaisir d’écoute – et surtout les orchestrations (soli de bois, de cordes et de piano). Ce reproche formulé à l’attention de l’œuvre de Frédéric Talgorn ne date pas d’hier. Une fois ce constat passé, il faut souligner la densité de la musique, injustement rendue dans le contexte du film, dans lequel elle est terriblement sous-mixée.

 

Il y a chez Talgorn un souci bien souvent absent chez nombre de ses collègues : celui de la narration. La musique se déroule et nous parle. L »écoute attentive du disque permet  de s’immerger dans l’univers musical du village de Timpelbach. L’on s’aperçoit alors que le compositeur a réussi à créer son propre univers, reflet de l’espièglerie des enfants, dès le Générique : aérien, porté par les sonorités chaudes des bois et du piano, le thème principal du film accompagne la superbe séquence animée du dit générique qui décrit l’incident à l’origine de la colère et du départ des parents du village.  La mélodie principale est reprise tout au long de l’album, tantôt pour souligner des passages dramatiques, tantôt pour accompagner les facéties des enfants comme Relance du Générateur. Les moments de romance et de poésie sont aussi  nombreux, en témoignent la délicatesse de Nocturne et l’enchanteur Marianne et Thomas.

 

Si le thème principal est décidément présent, l’action n’est pas en reste. Deux morceaux se détachent particulièrement. D’abord les quatre minutes du Combat à mains nues entre Oscar et Thomas : dans ce morceau, Talgorn s’appuie principalement sur le pupitre des percussions, qui font écho aux coups portés. On retiendra également  les neuf minutes de l’autre grand passage d’action remarquable, qui accompagne l’affrontement final entre les Ecorchés d’Oscar et les héros du film. En prologue, un motif mystérieux souligne les préparatifs puis l’attente, La Bataille commence avec une reprise cuivrée du thème principal puis illustre les différents combats, d’abord plutôt potaches – et le score est alors aérien (bois, cordes) puis il souligne l’enjeu du combat plus crucial pour plus grands et leur violence (cuivres, cordes). La  partition s’achève sur trois morceaux dont l’ultime, Une Nouvelle Vie, voit le thème principal décoller en mode majeur. C’est une courte conclusion pleine de panache. On sort de l’album le cœur léger,  sifflotant la mélodie principale : c’est toujours bon signe !

 

01. Générique (02:23)
02. Ouverture (02:22)
03. Corbac (03:53)
04. La Ville Endormie (02:44)
05. Le Combat (04:12)
06. Où sont les Parents ? (03:26)
07. Timpelbach se Réveille (01:40)
08. Terreur de Barnabé (03:00)
09. La Ville est à Nous (01:59)
10. Au Coin du Feu (01:45)
11. Les Ecorchés (06:02)
12. Relance du Générateur (01:45)
13. Marianne et Thomas (00:47)
14. Les Parents (03:49)
15. Nocturne (01:53)
16. Standardistes (00:49)
17. Robert Espion (01:08)
18. Barnabé et Charlotte (02:59)
19. La Bataille (09:24)
20. Le Procès (01:51)
21. Retour des Parents (02:56)
22. Une Nouvelle Vie (01:41)


 

FICHE TECHNIQUE


Direction d’orchestre : Frédéric Talgorn

Orchestre : London Philharmonia Orchestra

Orchestrations : Frédéric Talgorn

Prise de son : Stéphane Reichart, Chris Barrett

Studio d’enregistrement : Air Studios, London, England

 

Olivier Soude
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