Denshaotoko a écrit :Lol, tu m'as découvert C'est exactement ce que j'ai fait. Mais j'ai un peu regretté, car sur la longueur son Oratorio m'a paru un peu indigeste.
On touche à la perception personnelle de chacun et tu vois,je n'ai jamais trop aimé la musique d'ALIEN 3 alors que j'aime
beaucoup son oratorio en entier. C'est simple,si j'aime bien certaines B.O. de GOLDENTHAL,je préfère,globalement,ce qu'il
compose en dehors du cinéma. C'est exactement l'inverse pour TAKEMITSU bien qu'il ait écrit certaines pièces de concert
admirables. Mais,si je devais emmener six cd du compositeur nippon sur une île déserte,ce serait ses six volumes de musiques de films alors que le seul film que j'ai vu et aimé avec la musique de TORU est RAN. Or,ces six volets,c'est vraiment ce que j'écoute le plus de lui,car je trouve fantastique,ce mélange d'atonalisme,de jazz,valses,musique ancienne,mélodies rétros,lyrisme,passages modernes et naturalistiques,musique concrète,piano préparé...Le cinéma permet tout et c'est fabuleux.
Le cinéma a eu pour moi valeur d'initiation et je suppose que c'est le cas pour beaucoup d'entre nous. Il ne s'agit pas de dire
que la "musique atonale de cinéma" est meilleure que "celle de concert",ce qui n'a aucun sens,mais disons qu'une musique de
film est rarement atonale de bout en bout,qu'il y a des mélodies,des passages plus lyriques ou très rythmiques,des moments
musicaux qui nous sont familiers depuis toujours et auxquels nous pouvons nous raccrocher.Une partition comme UN COIN TRANQUILLE A LA CAMPAGNE de MORRICONE reste assez exceptionnelle dans la composition pour l'image. Un film requiert des concessions et ,parallèlement,il permet aux "oreilles" qui y seront sensibles,de se familiariser à des modes d'expression plus modernes qu'elles ne seraient pas forcément allées chercher d'elles-mêmes dans une oeuvre contemporaine obscure de 7Omn où la concession tonale,voire mélodique,est souvent absente. Le cinéma,est quand même un art qui vient jusqu'à nous et bien avant l'âge adulte. Il s'installe sur le petit écran de la télé et d'internet. Il est accessible à tous et les musiques qui les illustrent,telles qu'elles soient,aussi. on les entend avant de les écouter,puis,un beau jour,quelques-uns parmi nous,parmi
tous ceux qui aiment le cinéma,vont avoir envie de les écouter hors-contexte. Qu'on le veuille ou non,que l'on en soit conscient ou pas,le cinéma nous familiarise avec toutes sortes de "sons" et c'est notre sensibilité à chacun qui fait le reste...qui fait que l'on va devenir accrocs de ces "sons" ou pas,que l'on va ensuite se restreindre à la musique de film ou développer sa mélomania vers d'autres horizons comme le classique d'hier à aujourd'hui,le jazz,les musiques du monde,mais aussi le rock,la pop,le funk,le rap,la variété...),quoique ces derniers cités qui constituent selon moi la musique dite "de proximité"...(n'y voir rien de péjoratif)... n'a pas eu besoin du cinéma pour se propager dans nos esprits...elle est déjà très largement médiatisée et diffusée,fait partie de notre quotidien,lorsque l'on allume la radio ou une télé,lorsque l'un des voisins écoute trop fort même si ce n'est pas la meilleure condition pour apprécier,sur le lieu de travail ou dans un café,par
le par-brise d'une voiture immobilisée par un feu rouge...Nous sommes au coeur de cette réalité et même un compositeur
contemporain qui compose un concerto,un opéra,une symphonie,ne peut s'exclure de cette réalité,qu'il le veuille ou non,qu'il
l'admette ou pas. Pour nous,amateurs de musiques,cette réalité est la même,que nous en soyons conscients ou non. Nous
appartenons à la mosaïque évoquée par GUILLAUME CONNESSON. Et la musique de film est presque le constituant idéal de
cette mosaïque. Je ne peux parler pour les autres,mais je suis né de parents paysans et modestes qui détestaient presque la musique,n'y voyaient que du bruit,étaient totalement incultes en ce domaine. Je ne vois pas ce qui aurait pu m'amener au
contemporain à part le cinéma.
D'autre-part,une oeuvre peut s'intituler "Printemps",et lorsque vous l'écoutez,c'est tout autre chose qui vous vient à l'esprit
ou rien du tout...un vide de pensée bercé par des notes de musique,rien d'autre...Le titre d'une oeuvre me sied tout autant
lorsqu'il n'est pas descriptif.